+++++++++++++++++ + Cantos Propaganda ++ + Structured Disasters since 2014 + ++ Cantos Propaganda + ++ Cantos Propaganda ++ +

Krrr "Les marges du jardin" (les inédits)

Krrr - Les marges du jardin

#45 entrelacs d'argent sur fond bleu; au clair de lune, le chien grogne sans fin
#44 évidemment avec cette sorte de hutte on augmente les chances de se déboîter une hanche
#43 grand frais force 7; cramponnée aux branches, cramponné aux copeaux, pie & pigeon disqualifient la mouette
#42 ciel dégagé, haleine légère du vent transi; les feuilles jaunes beuglent, laiteuses
#41 dans les herbes folles, les broussailles palpitantes; suivre le chat jusqu'aux géants taquinant la lune
#40 à travers les vitres ruisselantes : le vent gifle la tignasse du noisetier; aimez-moi, aimez-moi crache la mouette
#39 la pluie; viscosité de feuilles vertes, jaunies, rousses; le vent, le vent
#38 exactement 14 conifères hâbleurs aux confins
#37 manœuvres d'évitement : tour à tour une mouette, un étourneau, un goéland, une chouette...
#36 feuilleter prudemment la lande malléable, les laiterons; trébucher sur une lame de ressort
#35 les framboisiers gris, balayés d'éclaboussures vertes; le ciel bleu-froid, distendu
#34 dans la hutte noire et vide, deux siamois; les piafs dans les branches du verger
#33 haleter et suer au piochage ; cogner briser tasser le bois; enterrer, épuisé
#32 slalomer les miradors, enjamber la herse, dévaler le talus, patauger la douve; la basse-cour se défend
#31 le fatras de lierre; débiné par la planche à repasser
#30 cerise, pissenlit, argiope, prune, fougère, pigeon, poire, ortie, chat; ça manque de poisson
#29 penché sur un casier en bois à l'odeur de poisson, le vieux rideau de douche frissonne
#28 là : une meule de foin ratatinée; sauvage comme une paillasse
#27 rien à becqueter pour les étourneaux qui passent toujours au loin vers les silos
#26 grognements acérés de deux siamois, harcelés par le vent; le grillage-hygiaphone crisse un larsen
#25 en fin d'après-midi, dans le tunnel de brouillard, les chiens ignorent les shake hands
#24 47.277931, -2.225176 // 47.277745, -2.224230 : les résineux au garde-à-vous, troncs fer-gris
#23 le brouillard franchit les lauriers; les ventilateurs du silo le pressent
#22 dans le no-man's land, pelouse impeccable, un pigeon; sans tête
#21 d'un pied sur l'autre; le hérisson planté dans la corde; la merde à l'assaut des premières phalanges
#20 une télévision, à droite, dans les bris de serre, quand on va pisser
#19 poussée par les ventilateurs des silos, la brume entre dans le jardin
#18 les rotes serpentent discrètement entre les canettes et les piquets pris au piège des grillages
#17 particulièrement épineuse, la ronce garrotte le gamin
#16 le sol est d'un très beau vert; des motifs dorés s'y dessinent
#15 derrière les ornières, les lavatères se balancent à la lisière du ciel
#14 le chat, couleuvre sur les herbes couchées, repère la fumée de cigarette; il s'enfuit
#13 saletés de lampadaires ; au jardin la lumière est allumée
#12 - 7:13 – premier étage puis rez-de-chaussée : le mâchefer, les feuilles, le ciel et la chaleur déjà
#11 sous la semelle la friche est élastique; là, une trace de passage, un chat; là, un hérisson, tout sec
#10 de temps à autre deux pies conversent, tcha-ka / tcha-ka !
#9 dehors le monde n'est plus visible; c'est super violent le brouillard
#8 au fond, dans un coin, une cabane de planches grises, affaissée sur de vieux châssis
#7 promenade matinale dans le jardin, sans son chien
#6 parmi les ronces et le chèvre-feuille, au soleil de midi, deux chats roupillent
#5 l'hiver, pliés sur les pissenlits, l'homme et la femme silencieux
#4 il faut beaucoup d'années pour le jardin
#3 ce matin, le soleil approchait par le jardin
#2 le jardin en friche, derrière la maison, avait deux pommiers
#1 apparemment la fenêtre donnait sur un jardin

+++


Krrr est : inconnu, jardinier, dérivant, curieux, traqueur, lecteur, épistolier, anarcho-punk, de (bas-)côté… Souvent : écrit, caviarde, photographie, sabre et justifie. En topographe de son existence. Lit l'Arno Schmidt dans le texte, s'attribue sa célèbre sentence : "Mein Leben ? ! : ist kein Kontinuum! : ein Tablett voll glitzender snapshots." An somme : !!! ---> Aucune publication (?), presque rien mais des empreintes à Saint-Nazaire, sur les blogs Krrr ou L'autre hidalgo  - Les marges du jardin en est une autre, en attendant d'autres Histoires... Hop !