Disponible dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
EMBRASURES
et brusquement...
... Et brusquement le jour se lève
Les hommes n'ont plus peur, la rue
Est aux oiseaux. Sur leurs balcons
Les femmes se souviennent, le blanc
Convient aux angles, sous la lune
Esquissée le cortège des paons
En roue au bords des bancs évoque
Les murailles qu'elles ne surent
Déserter. "Nous habitions alors
Le pavillon de l'Ouest, au bout
Des rues pour tel azur l'aube jamais
Des hommes ne sut se rappeler." L'éclat
D'une lumière embrase un bref instant
La vitre, un visage se penche qui ne
Sait que pleurer, sou sl'ombre des
Paupières, des jalousies baissées. L'eau
Bleue du fleuve au loin se perd, et la main
Et le regard désemparés. Sur le pont
Bouées boussoles se confondent, entre
Brume et buée, les grands drapeaux claquent
Au vent, les plumes virvoltent. "La cité
Interdite abritait nos élans, nos ébats
Tourmentés - mais les hommes sont veules
Et ne nous savent gré des peines
Qu'ils nous lèguent." (Pour toi
J'avais tendu les toiles, dressé la piste
Au centre de ces sables, éclairés dans la nuit
Ces dunes dénuées de forme. Tout
Commençait.) Les oiseaux passent en piaillant
Les mains sur les rambardes resserrent
Leur emprise, et l'empire est au plus beau
Feu, les ans pires que nos songes, les hordes
Que nuées. L'obscur ici est à qui
Veut le voir et si la nuit domine
C'est la lumière même en lambeaux
Qui a été voulue. "Fut-ce trop ou trop
Peu - fut-ce clarté ou feu - quand
Nous attendions l'aube - quand tout
Fut révéré, pour plus de vie ici
Que n'en sûmes rêver." Sur le pont
La loi des réverbères lutte à
Nouveau contre le jour : l'arche
Enjambe des eaux réelles imaginaires :
Le bleu s'étend : paons, femmes, nuits -
Remparts ou bancs qu'importe : la porte
S'est ouverte, ne se refermera pas :
***
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Un essai, poursuivant Endquote et Objets d'Amérique, aussi intéressant (le lecteur, le traducteur...) qu'agaçant (le rapport tiède à l'avant-garde, ses raisons et ses erreurs...)
***
De Yves Di Manno, poète, on lira à peu près ce qu'on veut, sans jamais négliger son important travail de traducteur (de nombreux poètes américains) et d'éditeur (chez Flammarion).