Juifs massacrés par l'armée roumaine lors du pogrom de Iasi, rue Vasile-Conta, le 30 juin 1941.
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Claude Minière "Une Catastrophe"
Claude Minière
Une Catastrophe
(éditions Carte Blanche, 1983)
Reproduction intégrale de la plaquette publiée par les éditions Carte Blanche.
Une Catastrophe
(éditions Carte Blanche, 1983)
Reproduction intégrale de la plaquette publiée par les éditions Carte Blanche.
***
De Claude Minière on doit lire chez le même éditeur La Mort des Héros (1985). Indispensable.
Onuma Nemon "Pr'Ose"
Onuma Nemon
Pr'Ose
(URDLA, 2012)
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Pr'Ose
(URDLA, 2012)
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
...
(Nycéphore Naskonchass)
Je suis né sur la ligne de partage du siècle ; Mon frère, lui, était resté dans le chaos, de l'autre côté. Et moi qui n'était pas comme Set trop sec et jaloux de l'humide Osiris : Rien pu faire pour lui venir en aide : J'étais irrémédiablement de ce bord-ci.
Même construction pour l'oeil de la mouche, Celui du calmar ou le nôtre ; L'oeil bricolage hâtif, désespéré, rapide : On coupe les chomosomes, on les colle, on prend un segment ici et on le remet là. Vite : Y voir ! Il était perdu !
Didier d'avant-garde, porteur de progrès : Il a coulé à pic! Et la confrérie n'a pas voulu de moi parmi ses ivoires, Son or, ses ébènes et ses peaux de panthère (Jean se faisait toujours virer pour vol).
*
(Ulittle Nemo)
Vois : aujourd'hui je ressuscite Pour secourir de nouveau mes filles. Sont-elles double transplant de "coeur" ? Gorgée de feu en diachronie, c'est Gwenn Nifar dans le parc recouvert de neige, et Alicia-de-la-Vérité. Offrons des concombres en sauce aigre-douce, Des raisins, des pommes, des noix et des figues aux Dieux Et préservons les plus belles femmes très loin du rhume, Fût-il sacré !
Claude Minière "Les bâches"
Claude Minière
Les Bâches
(Muro Torto, 1979)
Les Bâches
(Muro Torto, 1979)
(Reproduction intégrale de la plaquette publiée par Muro Torto.
***
On ne présente pas Claude Minière, on le lit!
Charles Reznikoff "Holocauste"
Charles Reznikoff
Holocauste
(Prétexte éditeur, 2007)
(A priori) disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Holocauste
(Prétexte éditeur, 2007)
(A priori) disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
***
Extrait :
ENFANTS
1
Une fois, parmi les convois, il y en eut un avec des
enfants - deux wagons de marchandise pleins.
Les jeunes hommes qui triaient les affaires de ceux qui
avaient été emenés aux chambres à gaz
durent déshabiller les enfants - c'étaient des orphelins -
et puis les emmener au "lazarette".
Là les S.S. les abattirent.
2
Un grand camion à huit roues arriva devant l'hôpital
où se trouvaient des enfants ;
sur les deux remorques - bennes débâchées - se
trouvaient des femmes et des hommes malades
gisant sur le plancher.
Les Allemands jetèrent les enfants dans les bennes
depuis le second étage et les balcons -
des enfants de un à dix ans ;
ils les jetèrent sur les malades dans les bennes.
Certains enfants essayèrent de s'accrocher aux murs,
griffèrent les murs de leurs ongles ;
mais les Allemands criaient
et battaient et poussaient les enfants vers les fenêtres.
3
Les enfants arrivaient au camp dans des bus,
gardés par des gendarmes du gouvernement français de
Vichy.
Les cars s'arrêtaient au milieu de la cour
et les enfants étaient rapidement emmenés
pour laisser la place aux cars suivants.
Effrayés mais tranquilles,
les enfants descendaient en groupe de cinquante ou
soixante à quatre-vingt ;
les plus jeunes enfants se tenaient aux plus âgés.
On les montait aux étages jusqu'à de grandes salles vides -
sans meubles
et avec seulement des sacs de paille sale par terre, pleins
de punaises :
des enfants de deux, trois ou quatre ans,
en vêtements déchirés et sales,
car ils avaient déjà passé deux ou trois semaines dans
d'autres camps,
sans qu'on s'occupe d'eux ;
et ils étaient maintenant en route pour un camp de la mort
en Pologne.
Certains n'avaient qu'une chaussure.
Beaucoup avaient la diarrhée
mais on ne leur permettait pas d'aller dans la cour
où se trouvaient les cabinets ;
et, bien qu'il y eut des pots de chambre dans le couloir de
chaque étage,
ils étaient trop grands pour les petits enfants.
Les femmes du camps qui étaient aussi des déportées
et sur le point d'être emmenées aux autres camps
étaient en larmes :
elles se levaient avant le jour
et allaient aux salles où se trouvaient les enfants -
de cent à cent vingt dans chaque salle -
pour arranger les vêtements des enfants ;
mais les femmes n'avaient pas de savon pour nettoyer les
enfants,
pas de sous-vêtements propres à leur donner,
et seulement de l'eau froide avec quoi les laver.
Quand la soupe arrivait pour les enfants,
il n'y avait pas de cuillères ;
et elle était servie dans des boites de conserve
mais les boites étaient parfois trop chaudes pour que les
enfants les tiennent.
Après neuf heures du soir personne - excepté trois ou
quatre qui avaient une autorisation -
n'avait le droit de rester avec les enfants.
Chaque pièce était alors dans l'obscurité,
à part une ampoule peinte en bleu à cause des consignes
de black-out.
les enfants s'éveillaient la nuit,
appelaient leurs mères
et se révaillaient les uns les autres,
et quelquefois tous dans la pièce se mettaient à crier
et même éveillaient les enfants des autres pièces.
Un visiteur une fois arrêta un des enfants :
un garçon de sept ou huit ans, beau, vif et gai.
Il n'avait qu'une chaussure et son autre pied était nu,
et son manteau de bonne qualité n'avait plus de boutons.
Le visiteur lui demanda son nom
et puis ce que faisaient ses parents ;
et il dit, "Papa travaille au bureau
et Maman joue du piano".
Puis il demandait au visiteur s'il rejoindrait bientôt ses
parents -
on disait toujours aux enfants qu'ils partiraient bientôt
rejoindre leurs parents -
et le visiteur répondit, "Certainement. Dans un jour ou
deux."
Alors l'enfant sortit de sa poche
la moitié d'un biscuit de l'armée qu'on lui avait donné
au camp
et dit, "Je garde cette moitié pour maman" ;
et puis l'enfant qui était si gai
fondit en larmes.
4
D'autres enfants, également séparés de leurs parents,
arrivèrent dans des bus,
et furent descendus dans la cour du camp -
une cour entourée de barbelés
et gardée par des gendarmes.
Le jour où ils partirent pour le camp de la mort
ils furent éveillés à cinq heure du matin.
Grognons, à moitié endormis, la plupart d'entre eux
refusèrent de se lever et de descendre dans la cour.
Des femmes - des volontaires françaises, car ils étaient
encore en France -
exhortèrent les enfants doucement
à obéir - il le fallait ! - et libérer les salles.
Mais beaucoup encore ne voulurent pas quitter les sacs de
paille sur lesquels ils avaient dormi
et alors les gendarmes entrèrent,
et emportèrent les enfants dans leurs bras ;
les enfants hurlaient de peur,
se débattaient et essayaient de s'accrocher les uns aux
autres.
5
Les gardes féminins de la section des femmes du camp de
concentration
mettaient les petits enfants dans des camions
pour les emmener aux chambres à gaz
et les enfants hurlaient et criaient, "Maman, maman",
même si les gardes essayaient de leur donner des
sucreries pour les calmer.
(...)
Un grand camion à huit roues arriva devant l'hôpital
où se trouvaient des enfants ;
sur les deux remorques - bennes débâchées - se
trouvaient des femmes et des hommes malades
gisant sur le plancher.
Les Allemands jetèrent les enfants dans les bennes
depuis le second étage et les balcons -
des enfants de un à dix ans ;
ils les jetèrent sur les malades dans les bennes.
Certains enfants essayèrent de s'accrocher aux murs,
griffèrent les murs de leurs ongles ;
mais les Allemands criaient
et battaient et poussaient les enfants vers les fenêtres.
3
Les enfants arrivaient au camp dans des bus,
gardés par des gendarmes du gouvernement français de
Vichy.
Les cars s'arrêtaient au milieu de la cour
et les enfants étaient rapidement emmenés
pour laisser la place aux cars suivants.
Effrayés mais tranquilles,
les enfants descendaient en groupe de cinquante ou
soixante à quatre-vingt ;
les plus jeunes enfants se tenaient aux plus âgés.
On les montait aux étages jusqu'à de grandes salles vides -
sans meubles
et avec seulement des sacs de paille sale par terre, pleins
de punaises :
des enfants de deux, trois ou quatre ans,
en vêtements déchirés et sales,
car ils avaient déjà passé deux ou trois semaines dans
d'autres camps,
sans qu'on s'occupe d'eux ;
et ils étaient maintenant en route pour un camp de la mort
en Pologne.
Certains n'avaient qu'une chaussure.
Beaucoup avaient la diarrhée
mais on ne leur permettait pas d'aller dans la cour
où se trouvaient les cabinets ;
et, bien qu'il y eut des pots de chambre dans le couloir de
chaque étage,
ils étaient trop grands pour les petits enfants.
Les femmes du camps qui étaient aussi des déportées
et sur le point d'être emmenées aux autres camps
étaient en larmes :
elles se levaient avant le jour
et allaient aux salles où se trouvaient les enfants -
de cent à cent vingt dans chaque salle -
pour arranger les vêtements des enfants ;
mais les femmes n'avaient pas de savon pour nettoyer les
enfants,
pas de sous-vêtements propres à leur donner,
et seulement de l'eau froide avec quoi les laver.
Quand la soupe arrivait pour les enfants,
il n'y avait pas de cuillères ;
et elle était servie dans des boites de conserve
mais les boites étaient parfois trop chaudes pour que les
enfants les tiennent.
Après neuf heures du soir personne - excepté trois ou
quatre qui avaient une autorisation -
n'avait le droit de rester avec les enfants.
Chaque pièce était alors dans l'obscurité,
à part une ampoule peinte en bleu à cause des consignes
de black-out.
les enfants s'éveillaient la nuit,
appelaient leurs mères
et se révaillaient les uns les autres,
et quelquefois tous dans la pièce se mettaient à crier
et même éveillaient les enfants des autres pièces.
Un visiteur une fois arrêta un des enfants :
un garçon de sept ou huit ans, beau, vif et gai.
Il n'avait qu'une chaussure et son autre pied était nu,
et son manteau de bonne qualité n'avait plus de boutons.
Le visiteur lui demanda son nom
et puis ce que faisaient ses parents ;
et il dit, "Papa travaille au bureau
et Maman joue du piano".
Puis il demandait au visiteur s'il rejoindrait bientôt ses
parents -
on disait toujours aux enfants qu'ils partiraient bientôt
rejoindre leurs parents -
et le visiteur répondit, "Certainement. Dans un jour ou
deux."
Alors l'enfant sortit de sa poche
la moitié d'un biscuit de l'armée qu'on lui avait donné
au camp
et dit, "Je garde cette moitié pour maman" ;
et puis l'enfant qui était si gai
fondit en larmes.
4
D'autres enfants, également séparés de leurs parents,
arrivèrent dans des bus,
et furent descendus dans la cour du camp -
une cour entourée de barbelés
et gardée par des gendarmes.
Le jour où ils partirent pour le camp de la mort
ils furent éveillés à cinq heure du matin.
Grognons, à moitié endormis, la plupart d'entre eux
refusèrent de se lever et de descendre dans la cour.
Des femmes - des volontaires françaises, car ils étaient
encore en France -
exhortèrent les enfants doucement
à obéir - il le fallait ! - et libérer les salles.
Mais beaucoup encore ne voulurent pas quitter les sacs de
paille sur lesquels ils avaient dormi
et alors les gendarmes entrèrent,
et emportèrent les enfants dans leurs bras ;
les enfants hurlaient de peur,
se débattaient et essayaient de s'accrocher les uns aux
autres.
5
Les gardes féminins de la section des femmes du camp de
concentration
mettaient les petits enfants dans des camions
pour les emmener aux chambres à gaz
et les enfants hurlaient et criaient, "Maman, maman",
même si les gardes essayaient de leur donner des
sucreries pour les calmer.
(...)
***
De l'immense poète objectiviste et clair Charles Reznikoff, il est absolument indispensable de tout lire, dont les récents Rythmes 1 & 2, poèmes (Editions Héros-limite, 2013) et Témoignage, Les Etats-Unis, 1885-1915 (P.O.L., 2012). Hop !
"Hier ist kein warum"
Une femme juive et son enfant fusillés par les Einsatzgruppen pendant que d'autres victimes doivent creuser leur propre fosse. Ivangorod, Ukraine, 1942.
Valère Novarina & Marion Chénetier-Alev "L'organe du langage, c'est la main"
Valère Novarina
L'organe du langage, c'est la main
(Argol, 2013)
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies, et sur le site de l'éditeur...
L'organe du langage, c'est la main
(Argol, 2013)
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies, et sur le site de l'éditeur...
Extrait :
LE MORTEL.
Poussière, chanson suspecte chantée par Michel Baudinat :
"Poussière ma pauv' poussière,
J'vais t'ramasser par terre.
Plancher mon pauv' plancher :
Faut m'supporter.
Lumière ma pauv' lumière,
Te v'là tout éteindée.
Poussière ma pauv' poussière,
Maintenant je vais te manger.
Misère ma pauv' soupière,
Te v'là ma vie par terre...
Tire-toi mon âme de cette si sale siii-tu-ation
Relève le crâne, retourne dans les saisons
Sois ferme et sage
Refuse cette sale proposition
Traîne pas là-bas où le temps est si long.
Voilà qu'tu vas t'étendre,
Où y a rien à entendre
Maintenant tu vas gésir, où y a plus rien à dire
Qui c'est qui m'ramassera ?
Une fois qu'j'm'étendrai là ?
Rideau, maintenant rideau-ô :
Paix à mes ô-os.
Paix à méusse, paix à méo !"
(parlé.) - J'veux pas y aller, j'y vais tout de même !
"Poussière ma pauv' poussièren
Je te retrouve par terre.
Plancher mon pauv' plancher,
Tu n'as plus rien à faire,
Sauf qu'à d'me supporter.
Misère ma pauv' soupière, ma vie par-ici-là,
Te v'la tout étalée.
Misère ma pauv' passoire,
Te v'là toute traversée...
Manger d'la terre, c'est le sort d'Adam !
Lorsque ma tête ne crânera plus
N'y aura que d'dans : des dents.
Poussière, tu me repousses hors d'la lumière
Moi je t'le dis : derrière ?
Derrière la vie... qu'y-a-t-y ?"
Le mort s'installe dans sa posture mortelle.
(L'opérette imaginaire, p. 13-14, P.O.L., 1998)
***
Toute l'oeuvre de Valère Novarina est éditée chez POL.
Jack Micheline "Un fleuve de vin rouge"
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
Gamine perdue
Avec son sac en grosse toile
une gamine au visage sombre
s'enfuyait loin
loin de chez elle
loin des cris et des hurlements
de ces trous à rats d'appartements
de ces lunes de whisky
un rêve de gamine
une poupée dans les bras.
Une marche vers nulle part
pleine de longs rêves
sur un manège
des clowns au drôle de visage.
Les nuits d'été
les étoiles n'en finissent pas de briller.
Le fracas des bouteilles sur les murs des ruelles
résonne presque comme les boites de conserves
dont les cendres remplissent les terrains vagues.
Tout autour c'est la nature
dans un environnement de larmes
de rue pleine de la gaieté
des enfants
riant au soleil.
Les pas
d'une gamine fuguant
près des parcs boisés
dans les herbes verdoyantes
où les oiseaux répondent aux écureuils
au bord de lacs pleins de remous.
L'après-midi des kilomètres
de rues de cités
des visages inconnus
pas de monde de rêves
pour une gamine rêveuse
errante
égarée
dans les rues en été
marchant
loin
loin
de
chez elle.
***
Ce livre est initialement paru chez S.U.E.L dans une mise en page différente.
La collection des fasicules de l'Art Brut
L'ART BRUT
(collection de l'art brut Lausanne, depuis 1964)
(collection de l'art brut Lausanne, depuis 1964)
La collection complète est disponible ici
***
L'Art Brut 1
Par Jean Dubuffet en collaboration avec le Dr Louis Lambelet : Le Prisonnier de Bâle; par Jean Dubuffet : Francis Palanc, Raphaël Lonné, Miguel Hernandez, Clément Fraisse, Heinrich Anton Müller et Humbert Ribet; par le Dr Jean Oury : Benjamin Arneval.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1964. Réédition 1975.
L'Art Brut 2
Par le Dr. Walter Morgenthaler : Adolf Wölfli.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1964.
L'Art Brut 3
Par Jean Dubuffet : Augustin Lesage, Henri Salingardes, Robert Gie, Julie Bar, Jean Mar, Joseph Heu, Berthe Ura et Charles Jaufret; par Jean Dubuffet, le Dr Jean Oury et Claude Edelmann : Aimable Jayet; par Michèle Edelmann : Pascal Maisonneuve; par Gaston Puel : Henri Filaquier.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1965.
L'Art Brut 4
Par Jean Dubuffet en collaboration avec Victor Musgrave et Andrew De Maine : Scottie Wilson; par le Dr Pierre Maunoury : Emmanuel; par Jean Dubuffet en collaboration avec le Dr Jean Dequeker : Guillaume Pujolle; par Jean Dubuffet : Paul End, Comte du Bon Sauveur, Jacqueline et Joseph Moindre; par le Dr Jean Benoiston : Florent.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1965.
L'Art Brut 5
Par Jean Dubuffet : Le Philatéliste, Elisa Bataille, Joseph Crépin, Rose Aubert et Gaston Duf; par Claude Edelmann : Sylvain; par Michèle Edelmann : Xavier Parguey.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1965.
L'Art Brut 6
Par Vittorino Andreoli, Cherubino Trabucchi et Arturo Pasa : Carlo; par Jean Dubuffet : Laure, Simone Marye, Anaïs et Marguerite Sir.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1966.
L'Art Brut 7
Par Jacqueline Porret-Forel et Jean Dubuffet : Aloïse.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1966. Réédition 1989.
L'Art Brut 8
Par Jean Dubuffet : Jeanne Tripier, Auguste Forestier, Gustav et Bogosav Zivkovic; par le Dr Pierre Maunoury : François; par Claude Edelmann : Olive.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1966.
L'Art Brut 9
Par Roger Cardinal: Madge Gill; par Ludovic Massé et A. Wolff: Nataska; par Michèle Edelmann: Jane Ruffié; par Gabriele Stocchi et A. Wolff: Filippo Bentivegna; par A. Wolff: Emile Ratier; par Jean Dubuffet en collaboration avec Michèle Edelmann, A. Wolff et le Dr Auguste Marie: Xavier Cotton, Emile Josome Hodinos, Kouw, Jules Léopold, Edouard L., Auguste Merle, Ravallet, Comte de Tromelin, Victor François, Gaston Vil, Le Voyageur Français.
Compagnie de l'Art Brut, Paris, 1973.
L'Art Brut 10
Par Jean Dubuffet : l'Art Brut à Lausanne; par le professeur Hans Steck : Jules Doudin; par Aleksa Celebonovic et Michel Thévoz : Vojislav Jakic; par Michel Thévoz : Gaston Teuscher, Albino Braz, Katharina, Solange Lantier et Louise Tournay; par Pierre et Renée Maunoury : Pierre Jain; par Geneviève Roulin : Samuel Failloubaz; par Bernard Chevassu : Louise Fischer.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1977.
L'Art Brut 11
Par Albert Dasnoy : Léontine; par André Requet : Sylvain Fusco; par Guy Filippa : Aloïs Wey; par Michel Thévoz : Edmund Monsiel, Samuel Daiber et Thérèse Bonnelalbay; par Roger Gentis : André Robillard; par Vittorino Andreoli : Les dernières années de Carlo; par Claude Massé : Joseph Vignes; par Dominique Stroobant : Italo Perugi; par Bernard Chevassu : François Portrat.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1982.
L'Art Brut 12
Par Michel Thévoz : Gugging, Johann Hauser, Oswald Tschirtner, Rudolf Horacek et Max; par le Dr. Leo Navratil : Philipp Schöpke, Johann Garber, Fritz Opitz, Franz Kernbeis, Johann Korec, Josef Bachler, Johann Scheiböck, Otto Prinz, Franz Gableck et Johann B.; par Thomas Breymann : August Walla.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1983.
L'Art Brut 13
Par Michel Thévoz : Reinhold Metz,
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1985.
L'Art Brut 14
Par Michel Thévoz : Josef Wittlich; par Joop Bromet en collaboration avec Nico van der Endt : Willem Van Genk; par Valérie Goffart : Angelo Meani; par Thomas Breymann : Hans Krüsi; par Jean Dubuffet : Henriette Zéphir; par Alfred Bader : Jean Radovic; par Guy Joussemet : Yvonne Robert; par Arsén Pohrigny : Anna Zemankova; par Hans-Ulrich Schlumpf : Armand Schulthess; par Pascal Sigoda : Camille Renault.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1986.
L'Art Brut 15
Par Lucienne Peiry : Giovanni Battista Podestà.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1987.
L'Art Brut 16
Par Zora Fitting : Yanco Domsic; par Luc Debraine : Eugène Gabritschevski; par John M. MacGregor : Ted Gordon; par Daniela Camerin : Benjamin Bonjour; par Roger Cardinal : Michel Nedjar; par Elisabeth Raaflaub-Simon : Edouard Boschey; par Maurice Born : Eugenio Santoro; par le Dr Manfred In der Beeck : Helmut; par Enrique Alfonso Garcia : Pepe de Valence; par le Dr Pierre Maunoury : René le bedeau.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1990.
L'Art Brut 17
Par John M. MacGregor : Dwight Mackintosh; par Lucienne Peiry et Joseph Podda : Vahan Poladian; par Michel Thévoz : Johann, Marcomi et Michael Pankoks; par Michaela Strebl : Johann Fischer; par Robert Küppers : Théo; par le Dr Peter Baukus : Erika Orysik; par Massimo Mensi : La Tinaia.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1992.
L'Art Brut 18
Par Lise Maurer : Emile Josome Hodinos.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1994.
L'Art Brut 19
Par Florence Choquard Ramella : Constance Schwartzlin-Berberat.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1995.
L'Art Brut 20
Par Michel Thévoz : Jaime Fernandes, Marc Lamy, Raymond Oui, Giovanni Abrignani et Antinea; par Peter Brunner : Johann Trösch; par Eïra et Angela Schader : Eli Jah; par Sylvie Del Cotto : Francis Mayor; par Olivier Thiébaut : Auguste Leboulch; par Jean Dubuffet : Marthe Isely; par Jean-Luc Giraud : Jeanne Giraud; par Joe Ryczko : Jean Tourlonias; par Claude Massé : Jean Pous.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 1997.
L'Art Brut 21
Par Jacqueline Roche-Meredith : Magali Herrera et Ofelia; par David MacLagan : Richard Nie; par Eberhard Roters : Paul Goesch; par Michel Thévoz : Henry Zarski; par Teresa Maranzano : Luigi Brunetti; par Jacqueline Roche-Meredith et Jean Paulhan : Juva; par Tom Stanley : Brooks Yeomans et Gene Merritt; par le Dr Leo Navratil : Anton Dobay et Franz Nebel.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 2001.
L'Art Brut 22
Nek Chand par Lucienne Peiry; Josef Hofer par Michel Thévoz; Ni Tanjung par Georges Breguet; Rosa Zharkikh par Sarah Lombardi; Teresa Ottallo par Gaël Bandelier; Paul Amar par Philippe Lespinasse; Antonio Dalla Valle par Bianca Tosatti; Curzio Di Giovanni par Teresa Maranzano; Donald Mitchell par Pascale Marini.
Collection de l'Art Brut, Lausanne, 2007.
L'Art Brut 23
Guillaume Pujolle par Roger Cardinal; Gregory Blackstock par Philippe Lespinasse; Helga Goetze par Camille Luscher; George Widener par Léonore Lidy; Angus McPhee par Joyce Laing; Laure Pigeon par Lise Maurer; Guo Fengyi par Lucienne Peiry.
Collection de l’Art Brut, Lausanne, novembre 2011.
L'Art Brut 24
Fausto Badari par Paola Pontiggia et Cristina Calicelli; Giovanni Bosco par Eva di Stefano; Frédéric Bruly-Bouabré par Yaya Savané; Yves-Jules Fleury par Anic Zanzi; Anne-Lise Jeanneret par Pascale Marini; Judith Scott par Lucienne Peiry; Charles Steffen par Sarah Lombardi; Yuri Titov par Kamil Tchalaev.
Collection de l’Art Brut, Lausanne, mai 2013.
***
Jakob Van Hoddis "Fin du monde"
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
Fin du monde
Du bourgeois à la tête pointue s'envole le chapeau
dans les airs retentissent comme des cris.
Les couvreurs déboulent des toits et se brisent
et sur les côtes - lit-on - montent les eaux.
La tempête est là, les mers déchaînées
sautent à terre déchirer les lourdes digues.
La plupart des humains sont enrhumés.
Evelyne "Salope" Nourtier & Louisa Ste Storm "Le Poteau rose"
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
paumes (psaumes)
J'ai revu avec une grande précision certains visages
Que je croyais complètement oubliés, certains sourires,
Certains coins de sourires, et comme la vie
Pouvait Pétiller dans un oeil tout à coup. Je revois
Couchés l'un sur l'autre immobiles le ciel
Et la mer à Berck ou à Stella. Leur immobilité
Dans une vibration de l'air quand même leur couleur
A chaque, comment elle s'étend et le degré
De cette couleur dans la réalité. Je revois, qui bouge,
Le haut d'un sureau dans le jardin de ma tante, chaque
Feuille, attentive à la productivité du soleil. Et aussi
La courette de mon autre tante au coron, le gris
Des ciments, les angles, le juste interstice
Entre le bas de la porte de chiottes et le sol.
Je revois énormément d'intérieurs - ils se bousculent
Un peu - avec la qualité des ombres ou comment
Une tache de soleil, en fin d'après-midi, glorifie
Tel endroit, porte de placard, cadre, ou mur.
Et me reviennent aussi les odeurs et les sons.
Tout cela est donc bien en moi, existe en moi, continue
Sa vie en moi, aussi évidemment là, qu'alors -
A l'instant où ce morceau de vie fut saisi par moi.
J'avais peur que tout ne fût perdu, maintenant.
(A cette heure) je n'ai plus cette peur, je n'ai plus peur
De perdre et j'ouvre les mains. J'ôte mes mains
Des coffres, je les ouvre vides et les pose à plat,
La paume tournée vers le haut sur le drap
Du petit lit, dans la chambre très claire. Qu'en
Une succion dont je sens le frisson sur la peau
De ces paumes déjà plus à moi - tout me soit repris
En une fraction de seconde, je dis oui.
***
Les deux auteur(e)s connaissent très bien Ivar Ch'vavar et Stéphane Batsal.
"Hier ist kein warum"
Deux jeunes frères, Emanuel et Avram Rosenthal, assis pour une photo de famille dans le ghetto de Kovno. Un mois plus tard, ils étaient déportés dans le camp de Majdanek. Kovno (aujourd'hui Kaunas), Lituanie, février 1944. (US Holocaust Memorial Museum)
Patrick Varetz "Premier mille"
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
784.
Qui est-tu pour parler
Maintenant qui parle
Qui pour écorcher les
Cordes les mots qui
Pour danser sur leurs
Visages éreinter leurs
Souffles qui pour leur
Arracher des cris de
Renoncement d'espoir
Qui pour mâcher ce
Qu'ils mâchent figer
Leurs sourires parler
Maintenant qui parle
Qui pour te fixer dans
Leurs yeux et danser
Oui danser sous leurs
Joues qui pour souffler
La chair ou la manger
Qui pour imiter leurs
Lamentations oui qui
Pour soulever le vide
Dans le sillage du vide ?
Maintenant qui parle
***
Toute l'oeuvre de Patrick Varetz est publiée chez P.O.L...
Jean Arbousset "Le livre de "quinze grammes", caporal"
Jean Arbousset
Le livre de "Quinze Grammes", Caporal
(Editions Obsidiane, 2013)
Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...
Extrait :
Dans le ravin de la petite route, un mort,
puis deux, puis trois... Ils sont couchés sur des sacs vides,
le corps tordu, les doigts serrés, le teint livide.
Ils semblent, vaguement, vous regarder encor.
Ce regard vague est effrayant. Dans un effort,
il voudrait dire à ceux qui vont là-haut, avides
de savoir : "Allez-y. Rapidement se vide
l'amphore d'une vie ayant pour roi le sort.
Si le sort a voulu qu'en cet endroit tu tombes,
tu trouveras pour te couvrir, non pas la tombe
mais des bluets, des lys et des coquelicots.
Et l'oubli de chacun. Allez. Demain sans doute
vos frères pourront voir, bons regards sans écho,
un mort, puis deux, puis trois sur le bord d'une route.
***
On apprendra presque tout ce qu'il y a à savoir sur Jean Arbousset ici.
"Hier ist kein warum"
Shemà
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
Primo Levi (en exergue de Si c'est un homme, Turin, 1947)
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