tag:blogger.com,1999:blog-71045705397645502512024-02-07T12:34:40.383-08:00Cantos Propagandacantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comBlogger184125tag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-15058841742559024242020-04-30T16:31:00.001-07:002020-05-02T05:51:42.266-07:00Christophe Petchanatz "le Héron"<b><br /></b>
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<b>Christophe Petchanatz</b> <i>le Héron</i> (fragment)</div>
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(...)<br />
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(Ce matin, j'ai vu danser le soleil.)</div>
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(début juin 2013 (désordre)) - Je crois que le Héron m'a eu. Cette fatigue permanente, insidieuse, qui tapisse tout, partout, c'est lui. Partout je le vois qui ricane avec sa longue gueule de hyène difforme et hystérique. Dans les haies et les taillis, dans la tapisserie du salon, dans les plaies, les escarres, les borborygmes du fils de Gina, dans les pansements maculés d'humeur brunâtre dans les traces de merde qui s'étalent un peu partout c’est ça - Rorschach permanent tartiné d'excréments.<span style="white-space: pre;"> </span></div>
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Il est devenu énorme, bouffi, le ventre surtout, juché sur ses longues pattes maigres à chaque pas il manque tomber. Ne pas rire surtout : d'un simple regard il vous transforme en loque sanguinolente. Et son pouvoir est infini. La seule chose qui nous sauve : la somme de ses tares. Distrait, idiot, vaniteux, crédule. Un Héron véritable (je veux dire un Dieu tyrannique, cruel et implacable) aurait depuis longtemps établi des plans parfaits, et réduit à néant la poignée de peigne-culs qui imaginaient lui tenir tête, voire - en venir à bout.<span style="white-space: pre;"> </span></div>
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Mais j'ai d'autres desseins (un peu comme de raconter l'Émile (et une nuit) : la Bible, en quelques lignes.</div>
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"Au début (voix chevrotante exagérée) <i>ça </i>flotte dans le néant. Très vite, agacé, <i>ça</i> met de l'ordre (soi-disant), sépare le haut du bas, le sec du mouillé, le bon grain de l'ivraie. Ensuite il met des plantes, des animaux, quelques gens. Et la pomme. Les gens bien sûr tombent dans l'panneau. Ils sont bien punis et l'histoire peut enfin commencer. Suit une longue période de confusion, où <i>ça </i>est plutôt quérulent. Pluies de sauterelles, océan qui s'ouvre et se ferme, gros bateau plein d’animaux, une nuit sur le mont chauve, Sodome, Gomorrhe, des volcans, encore des animaux, mais plus petits, des crimes idiots (ou évités de justesse), du feu, du stupre, de la poix, de la fumée et puis pof : Jésus. À partir de là ça se tient mieux, l’histoire de Jésus. Jésus enfant, Jésus grandit et fait son singe savant. Jésus emmerde un peu tout l'monde, fait du scandale et s'entoure d'une bande d'individus peu recommandables. Ça tourne vite au vinaigre. Il multiplie les actions spectaculaires et les poissons, transforme l'eau en vin, ressuscite les morts, marche sur l’eau, etc. Ça énerve les juifs et les romains. Moyennant un modeste pécule, Judas le dénonce aux romains (on se demande bien pourquoi puisque tout le monde le connaissait, Jésus). Judas se pend rapidement avec une ceinture en cuir, Jésus est crucifié, tout le monde pleure - c'est le moment de l'Adagio d'Albinoni. Puis Jésus réapparaît, mais pas longtemps, et les disciples décident alors de partir explorer le vaste monde et d'écrire, chacun, sa version d'l'histoire. Là, le livre repart un peu en quenouille. Vers la fin (l'Apocalypse), après moult digressions oiseuses, ça redevient cohérent, il y a de l'action, des bêtes, des démons et même la télévision. Des éclairs, des inondations, enfin un peu tout. Et ça se termine comme ça : L'APOTHEOSE…"</div>
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J'ai entendu un aboiement terrible, féroce, apocalyptique. J'ai regardé partout : un chien minuscule, presque invisible…</div>
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"Une tête de six pieds sous terre" – Éric C., ce jour (24 avril 2015).</div>
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<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Nous avons exclu les mobylettes<br /><span style="color: white;">Nous a</span>- évoqué les insectes géants<br /><span style="color: white;">Nous a</span>aux grosses dents triangulaires les<br /><span style="color: white;">Nous a</span>cadavres démembrés<br /><span style="color: white;">Nous a</span>continuant de geindre<br />Et nous avons bien ri.<br />Nous avons remonté<br />(avec la manivelle)<br />la lumineuse mécanique<br />qui chasse les démons Nous avons<br />éternué - cela sentait la mort<br />le rance<br />la charognes<br />et comme chaque fois<br />d'une piètre pirouette tenter<br />de se sortir de ce mau<br />de ce bien mauvais pas<br />Certains achetaient du pain mouillé (il pleuvait)<br />d'autres comptaient leurs sous<br />j'avais sans le vouloir<br />pataugé dans une flaque c'était<br />- le ciel.</span></blockquote>
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Nous marchions depuis quelques jours, harassés, dans la noire montagne. Trafics, contrebande, mais nous n'étions que des mulets. Nous parlions peu, ne mangions guère : nous marchions en silence et parfois nous dormions. Une nuit (mais comment distinguer ? Dans mon souvenir c'était <i>toujours </i>la nuit et les arbres hirsutes menaçaient et le ciel et les misérables qui, inconscients, osaient s'aventurer ici) je décidai de me perdre. De me laisser perdre. J'étais le dernier de la cohorte et assez vite on me distança et têtu je laissais faire, j’empruntais un sentier improbable et me mis à descendre à mi-pente, parmi les ronces et les branches tombées. On y voyait un peu : la lune. Mais la végétation devenait plus épaisse. Un nouvel embranchement - et je décidai de descendre à main droite. Le sentier est plus sombre, mais un peu plus <i>confortable</i>, et presque plat. J'avance au sommet d'une petite colline. A ce moment seulement je m'interroge quant au contenu de mon sac (j'en ignore tout) et sur la nécessité de continuer de le porter, selon son contenu… Des bouteilles, solidement bouchées. Au mieux : de l'alcool. Au pire, quelque substance chimique dangereuse, des explosifs peut-être. Je décide de ne conserver que la corde, qui était au fond du sac, et un petit crochet en métal, en forme de S. Fourbu, je continue. Tout aussi bien, j'aurais pu décider de rester là, m'endormir et me laisser mourir. Les choucas auraient tôt fait de nettoyer le terrain. J'imaginais quelques os, un morceau de toile rêche, puis la pluie, puis plus rien.</div>
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Malgré la fatigue, ma progression parmi cette végétation plus dense mais beaucoup moins agressive avait quelque chose d'amusant : libre, je me promenais. Et soudain (non, pas soudain : le phénomène était apparu de façon si subtile - lente progression luminescente - que je ne m'en étais d'abord pas rendu compte, tout à mes grandes enjambées sur la mousse et par les fougères) cette sorte de nuage aveuglant, duveteux, quelques couleurs mièvres, rose, bleu pâle, blanc douceâtre : le chemin (car sans le savoir j'étais toujours sur le chemin) d'un coup s'affaissait, tombait presque à la verticale, conduisant (?) vers cette chose étrange, attirante, ce que bientôt je nommai LA VALLÉE VERTICALE.</div>
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Je me penchai sur la pente, au risque de tomber. Mais je ne tombai pas. Moi naguère hanté - et presque soulagé - par l'idée de la mort probable, je décidai de me laisser glisser, assis sur mon sac comme sur une luge, et dévaler le chemin, quoi qu'il arrive. Mais je ne dévalais pas. Tout au plus fis-je quelques mètres. La glissade s'arrêta et - tout naturellement - je me remis debout : j'étais debout sur le chemin vertical. Et très paisiblement, avec un dernier coup d'Tmil derrière moi (et je ne vis qu'une sorte de trou très sombre presque complètement fermé par les ronces), je marchai en direction de ce qui me semblait être un village ouaté dont les contours, par je ne sais quelle manière, dégageaient une atmosphère de sérénité presque niaise où j'étais impatient de me plonger [Le texte s'arrête ici, il s'agit, retranscrit de manière lisible, tout en tâchant de respecter le style tout particulier de l'auteur, probablement un autodidacte, des quelques pages écrites au crayon de bois sur un petit carnet relié de fils épais, trouvé dans un sac de toile rude, près de quelques ossements humains, épars sur l'ubac d'une montagne peu praticable fermant une vallée fort reculée et qui fait frontière avec les contrées du Nord. Le sac contenait seulement ce petit carnet et un minuscule crayon de bois ; pas de trace de corde ou de pièce métallique en S. L'identité de l’auteur est restée inconnue jusqu'à ce jour (et d'ailleurs, ici, en ces temps plus que troublés, qui pourrait bien s'en soucier ?). Ce carnet m'a été remis par un villageois qui le tenait d'un gabelou, lequel l'avait dit-on confisqué à un berger illettré. On n'en sait pas davantage. Toujours est-il que dans les vallées d'ici, l'histoire de L<i>a vallée verticale</i> semble connue des plus anciens, lesquels ne finissent par l'admettre qu'après moult réticences, quelques verres de génépi et sans aucun commentaire. Très vite ils se détournent et regardent au loin.]</div>
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<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Ils sont - venus - cette fois<br />mâchoires en fonte c'est<br />curieux je sais bien mais<br />ils sont tellement <i>grands</i>ils ne risquent plus rien.<br />Je me demande pourquoi je m'échine<br />à enfin <i>à</i>pour tout un chacun<br />expliquer l'évidence<br />(é[vide]nce)<br />enfin, ce genre de paysage,<br />mi-réel mi-<br />maladroitement<br />dessiné<br />(laborieusement)<br />Derrière le buisson (et cela bouge) acide<br />les farfadets malfaisants plats<br />nez menton doigts crochus ils susurrent mielleux<br />– viens, viens…<br />Alors le grand jeune homme<br />barbu enjambe la fenêtre et<br />se laisse tomber<br />L'insolence, l'arbitraire, les abat-jour.<br />Déclic parfait d'une arme parfait<br />tement préparée le tout<br />cinématographiquement préparé (aussi)<br />comme une carbonara<br />exquise ensuite<br />sang, sanie, morceaux d'os et de tendons<br />c'est évidemment moins agréable c'est le<br />prix à payer pour qu'on nous<br />foute la paix<br />(manière de dire…)</span></blockquote>
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<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Lire au nid.</span></blockquote>
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<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">De tous les<br />rangements et dérangements<br />fonds de tiroirs<br />(et bourrons)<br />lourds chevaux piétinant la glaise s'y<br />engluant<br />arêtes de poissons<br />filant<br />et presqu'éteintes<br />les petits pots<br />(bleu, jaune, rouge)<br />sur une île d<br />une île d<br />île déserte et cocotiers d'où<br />sans cesse<br />dégringolent<br />des cadavres de singes.<br />On a mangé<br />toutes sortes de viandes<br />- et c'était bon<br />des tranches fines presque noires<br />grands animaux<br />beuglant dans le brouillard<br />passés à la moulinette : heureux.<br />Ils se précipitent sur la gravide<br />la frappent à coups de bâtons<br />('vec un clou en travers)<br />cependant que le patriarche<br />dubitatif (c'est mon père)<br />tripote sa barbe dou<br />teuse d'un air dubitatif ils<br />s'en donnent à cœur joie, tapent<br />de toutes leurs (petites) forces et ça<br />gicle bien rouge et c'est joli<br />sur la nuit noire la nuit noire<br />toute veloutée c'est<br />joli - hein ?<br />Passer son temps à déféquer,<br />de toutes les façons im<br />mense conduit luisant et<br />arrogant (oui) pipe-line<br />reliant précisément<br />le premier et le dernier<br />étron<br />Ça se résume à ça.<br />Dehors les longs cris longs<br />des démons c'est usé<br />peut-être sont-ce des cris<br />d'antan, de jadis<br />des cris qui sont restés comme ça,<br />dans l'air<br />et qu'on ne comprends pas.</span></blockquote>
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<span style="font-size: x-small;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: inherit;">Ils </span>roulent des roues immenses elles sont très lourdes, en bois Très lourdes très larges ça t'aplatit un continent comme une merde (<i>paraphrasant feu-mon père</i>) Très lourdes et ornées de petits clous carrés cela laisse dans le sol des empreintes curieuses, irrégulières, comme un message avec des morceaux d'os, de peau, du sang et des cheveux Ils roulent des choses immenses, des choses très anciennes, et creuses Très lourdes ensuite elles dévalent les coteaux écrasant les paysans épouvantés elle est si grande qu'elle cache le soleil alors il fait nuit noire et des astres plus sombres encor dévalent les coteaux, lourdement, en cahotant, brinquebalant, mais tellement vite...</div>
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(Fragment d'un - long - travail en cours. état 2015)</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeRUIA0eRwwvgWSru5OL6cwV378hpf2HkJaFrow0OeAqmKklupa5z04W4-Z9IXoKGRJyrViOq4azseVDPtFPw7NcpkKYYUy01ewXN4FGtnRw5mTgbvF_llUmaFqdbo7U3WmXhnqSM-4_4/s1600/Sans+titre-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1181" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeRUIA0eRwwvgWSru5OL6cwV378hpf2HkJaFrow0OeAqmKklupa5z04W4-Z9IXoKGRJyrViOq4azseVDPtFPw7NcpkKYYUy01ewXN4FGtnRw5mTgbvF_llUmaFqdbo7U3WmXhnqSM-4_4/s320/Sans+titre-1.jpg" width="320" /></a></div>
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<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b>Christophe Petchanatz</b> (1959)<br />
fut un temps l'animateur des exemplaires Editions de Garenne. Il est musicien, écrivain, photographe. Activiste et pilier de l'underground depuis les années 80, son œuvre prolifique est difficile à répertorier. En tant que musicien, il a multiplié les incarnations (souvent collectives) investissant de nombreux styles (industriel, ambient, new wave, chanson…) sur plus d'une centaine de publications. <a href="https://klimperei.bandcamp.com/">Klimperei </a>(créé en 1985) est son projet principal, <i>toy music</i> entre comptines bancales, valses et pop approximative. De la même façon, l'écrivain a disséminé son œuvre (et celles de ses divers hétéronymes) dans une myriade de publications en revues, fanzines, plaquettes et livres dont il faudra bien un jour dresser l'inventaire impressionnant… En attendant, son <a href="http://klimperei.free.fr/index.html">site</a> est une base d'exploration idéale (et inépuisable). - <i>le Héron</i>, dont n'est publié qu'un court fragment, (d'autres sont visibles <a href="https://petchanatz.tumblr.com/">ici</a>), est un - très long - travail en cours mené avec le soutien d'une bourse à l'écriture de la région Rhône-Alpes en 2008 et 2013. Hop !</blockquote>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-65518705745135974112020-04-29T15:56:00.000-07:002020-04-30T03:35:34.173-07:00krrr... Histoires (les inédits)<div style="text-align: center;">
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<b>krrr </b><i>Histoires</i></div>
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<b><span style="color: white;">123</span></b><b>Les marges du jardin</b></div>
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<span style="font-size: x-small;"><br /></span>
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<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#45 entrelacs d'argent sur fond bleu; au clair de lune, le chien grogne sans fin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#44 évidemment avec cette sorte de hutte on augmente les chances de se déboîter une hanche</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#43 grand frais force 7; cramponnée aux branches, cramponné aux copeaux, pie & pigeon disqualifient la mouette</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#42 ciel dégagé, haleine légère du vent transi; les feuilles jaunes beuglent, laiteuses</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#41 dans les herbes folles, les broussailles palpitantes; suivre le chat jusqu'aux géants taquinant la lune</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#40 à travers les vitres ruisselantes : le vent gifle la tignasse du noisetier; aimez-moi, aimez-moi crache la <span style="white-space: pre;"> </span>mouette</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#39 la pluie; viscosité de feuilles vertes, jaunies, rousses; le vent, le vent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#38 exactement 14 conifères hâbleurs aux confins</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#37 manœuvres d'évitement : tour à tour une mouette, un étourneau, un goéland, une chouette...</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#36 feuilleter prudemment la lande malléable, les laiterons; trébucher sur une lame de ressort</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#35 les framboisiers gris, balayés d'éclaboussures vertes; le ciel bleu-froid, distendu</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#34 dans la hutte noire et vide, deux siamois; les piafs dans les branches du verger</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#33 haleter et suer au piochage ; cogner briser tasser le bois; enterrer, épuisé</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#32 slalomer les miradors, enjamber la herse, dévaler le talus, patauger la douve; la basse-cour se défend</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#31 le fatras de lierre; débiné par la planche à repasser</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#30 cerise, pissenlit, argiope, prune, fougère, pigeon, poire, ortie, chat; ça manque de poisson</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#29 penché sur un casier en bois à l'odeur de poisson, le vieux rideau de douche frissonne</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#28 là : une meule de foin ratatinée; sauvage comme une paillasse</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#27 rien à becqueter pour les étourneaux qui passent toujours au loin vers les silos</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#26 grognements acérés de deux siamois, harcelés par le vent; le grillage-hygiaphone crisse un larsen</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#25 en fin d'après-midi, dans le tunnel de brouillard, les chiens ignorent les shake hands</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#24 47.277931, -2.225176 // 47.277745, -2.224230 : les résineux au garde-à-vous, troncs fer-gris</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#23 le brouillard franchit les lauriers; les ventilateurs du silo le pressent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#22 dans le no-man's land, pelouse impeccable, un pigeon; sans tête</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#21 d'un pied sur l'autre; le hérisson planté dans la corde; la merde à l'assaut des premières phalanges</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#20 une télévision, à droite, dans les bris de serre, quand on va pisser</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#19 poussée par les ventilateurs des silos, la brume entre dans le jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#18 les rotes serpentent discrètement entre les canettes et les piquets pris au piège des grillages</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#17 particulièrement épineuse, la ronce garrotte le gamin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#16 le sol est d'un très beau vert; des motifs dorés s'y dessinent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#15 derrière les ornières, les lavatères se balancent à la lisière du ciel</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#14 le chat, couleuvre sur les herbes couchées, repère la fumée de cigarette; il s'enfuit</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#13 saletés de lampadaires ; au jardin la lumière est allumée</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#12 - 7:13 – premier étage puis rez-de-chaussée : le mâchefer, les feuilles, le ciel et la chaleur déjà</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#11 sous la semelle la friche est élastique; là, une trace de passage, un chat; là, un hérisson, tout sec</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#10 de temps à autre deux pies conversent, tcha-ka / tcha-ka !</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#9 dehors le monde n'est plus visible; c'est super violent le brouillard</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#8 au fond, dans un coin, une cabane de planches grises, affaissée sur de vieux châssis</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#7 promenade matinale dans le jardin, sans son chien</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#6 parmi les ronces et le chèvre-feuille, au soleil de midi, deux chats roupillent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#5 l'hiver, pliés sur les pissenlits, l'homme et la femme silencieux</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#4 il faut beaucoup d'années pour le jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#3 ce matin, le soleil approchait par le jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#2 le jardin en friche, derrière la maison, avait deux pommiers</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">#1 apparemment la fenêtre donnait sur un jardin</span><br />
<span style="font-family: inherit;"></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">*</span></div>
<br />
<b><span style="color: white;">123</span>Entre 2 relevés j'éclos des nasses</b><br />
<br />
la trame:<br />
hybridation de cumbia-<br />
[flexe empâtée]<br />
hybridation acousmatique-<br />
[bon goût incarnat]<br />
la teinture:<br />
pure analogie-<br />
/ chiure de pilum<br />
pure analogie-<br />
/ fouillis de brillantine<br />
le pentagramme /<br />
& picotis de jaser:<br />
_ pacage|jalousie<br />
& l'abandon de jurer:<br />
_ rempart délicat<br />
bref:<br />
en duo au commerce<br />
au poulailler des docks<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><b>toftoftof</b><span style="color: white;">// la tonnelle</span></span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><br /></span>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><br /></span>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><span style="color: white;">toftoftof</span>//// la tonnelle</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">réussit pour la troisième</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">fois l'abordage / l'après</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">midi, à 3 heures, il fait</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">froid. je ne me laisserai</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">pas distraire. au nord on</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">l'annonce il va pleuvoir.</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">dans l'heure les lévriers</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">croisent le fer : à peine</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">quelques clapotis sur les</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">terres cuites. oublier la</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">vague de graffitis jaunes</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">surtout ! le moulin, avec</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">briques & acier, piaille.</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">une aile manque. l'arc se</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">brise. je me rameute ! le</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">charbon c14 (poussières),</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">comme le manganèse, comme</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">les ocres qui s'envolent.</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">la réputation du granite.</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">m'en souvenir ! sur notre</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">droite, un chien hilare !</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">il s'enroule dans du film</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">alimentaire. il se glisse</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sous un casque. ma pensée</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">est affûtée. la pointe se</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">dissout. l'étron, la dent</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">plaquée or & la mousse de</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">polyuréthane (surprenant)</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sont bien abrités dans le</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">tunnel aérien. mon repère</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sur la carte rosée : sous</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le papier collant, en bas</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">à droite, les deux tâches</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">bleues. je suis condensé.</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">rien ne peut dissuader la</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">première goutte. le train</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">retarde. ne pas renoncer.</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">devant le lac aux canards</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">je m'acquitte. l'offrande</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">pour chaque dénivellation</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">est une statuette insecte</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">en mie de pain. tout près</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le sequoia se repose. là,</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">j'enjambe le bosquet. Les</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">nuages (fssh) se penchent</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sur Patismit. le samovar,</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">noir & gris, m'accompagne</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">dans la forêt : holy holy</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">...</span><br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
<br />
<b><span style="color: white;">123</span>Idiot du village</b><br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="color: white;"><i>au cul de konrad schmitt </i><i>au cul de konrad schmitt</i><i> </i></span><i>au cul de konrad schmitt</i></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="color: white;"><i>au cul de konrad schmitt </i><i>au cul de konrad schmitt</i><i> </i></span><i>crête de coq</i></div>
<br />
<br />
& idiot du village j’apparaîtrai innocent<br />
au point de me croire maître du monde<br />
<br />
à l'aube je sortirai la mobylette bleue<br />
les sacoches chargées de perce-oreilles<br />
de tourterelles de mouches<br />
& de poissons plats<br />
<br />
sur la mobylette bleue<br />
gonflée à l'alcool de patates<br />
je maudirai<br />
les gris froids des forêts<br />
les verts glissants des prés<br />
<br />
& j'arriverai dans les briques rouges d'Arras<br />
& je jetterai à la gueule du beffroi beuglant<br />
les perce-oreilles et les mouches<br />
<br />
& tu me rendras Konrad &<br />
sa crête de vieux coq & je t'offrirai les yeux<br />
des tourterelles borgnes<br />
les queues des poissons pourris<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
<br />
<b><span style="color: white;">123</span></b><b>Sur-boom en azur</b><br />
<br />
cocktail alcool-de-patate/café-noir<br />
dès l'aube<br />
<br />
la mobylette rose<br />
fumée gitane<br />
<br />
dans la tignasse<br />
l'azur<br />
<br />
*****<br />
<br />
à l'est - au sud : surprise-party !<br />
<br />
fox-trotte des dagues<br />
au cou des chiens<br />
radius en verticale basse<br />
<br />
be-bop des caillasses<br />
au ventre des tourterelles<br />
fémur en tapin<br />
<br />
pogo des tomahawks<br />
au front des chats<br />
péroné à l'horizontale<br />
<br />
valse-dingue des surins<br />
en œil des poissons<br />
humérus sur la tangente<br />
<br />
& puis slow-down à l'ouest !<br />
> midd-tempo -<br />
> roulement de tambours -<br />
<br />
break !<br />
<br />
l'acier<br />
& les hordes déboulent<br />
> du nord -<br />
> non pas ça ! -<br />
crucifient ma main<br />
<br />
/////////////////<br />
la nuit<br />
<br />
elle brame<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<b><span style="color: white;">123</span></b><b>#irréductile</b></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
1.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">son bloum était descendu sur son front</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">il le repoussa à l'ombre des arbres il</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">vit son visage pâle, enchâssé #irréduc</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
2.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">désir et dégoût excités par l'art</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"> & la mauvaise cinétique d pousse</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">d'aller vers la chose d de passer</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">à quelque chose... #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">3.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">─ l'église l'appelle saint..</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">─ j'men-foutre du brillant</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"> ... grossieusement !</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">─ nomme-le cochon #irréducti</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
4.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><span style="color: white;">vert-blancs et la bave du</span></span><span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le vol</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">lourds l'arbre & la pluie</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">gris le lac & le bouclier</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">vert-blancs et la bave du cygne</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et le lac et la rive #irréducti</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
5.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le mot puces m'informe</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">les mottes de terre et</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">la lampe caractérisent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">la sensibilité l'abat-</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">tement & la courtoisie</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"> #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
6.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">à gauche le sanctuaire des</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">chalets campement à bulles</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">lavée & sage sur un poteau</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">la pauvre volaille au fond</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">les végétales additionnent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">des épissures #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
7.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">cloporte en première ligne</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">couloir sombre étroit – la</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">porte des communaux - yeux</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sombres & silencieux & des</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">larmes faibles & fatiguées</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">silencieux ouvert pointant</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sa barrette sur sa tête le</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">patron pas malheureux mor-</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">dant les jeunes & P.K calé</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">dans un fauteuil enveloppé</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">du lotier #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
8.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">au milieu de la musique et</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">du rire l'agitation dansée</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">du scarabée / au centre du</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">bain de soleil retiré dans</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">l'angle élastique le butin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">de gaufrette sent les mots</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">couverts et morbides / les</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">railleries et l'énervement</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">excitent son cœur #irréduc</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
9.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">quatre vers deux coquilles</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et la lune – colindantes -</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">une feuille écartée suinte</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sur cette terre incomplète</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">rien ne bouge ni le regret</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni le plaisir #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
A.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">les six gendarmes costumés</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">couraient coups de pieds &</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">mauvaise haleine là autour</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">il est sorti trompé hilare</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">rassemblés hurlant affûtés</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ils riaient & cela prenait</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">bath tournure musicale six</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">rouges & noires renversées</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sur tambour … stop … dèche</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">du tricorne - plus rien ne</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">rit - fausse note ou effet</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">d'exposition #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
B.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sous la dépression d'humus</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">s'exhibe tout une académie</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">de tubérosités hippocrates</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">& monèmes réducteurs usant</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">du colt l'ambigu remonte &</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">miscellanée de mer empiète</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">c'est le temps de la farce</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">de la traque vois l'épopée</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le chasseur sonde l'humide</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">scrute le poisseux et épie</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">l'inachevé quand cueilleur</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">manie & élabore des masses</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">d ratatine taille & scalpe</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">l'incendie ignore la ville</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
C.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">c'est la saison des grands</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">sacs aux pieds de l'érable</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">la saison des ventilateurs</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et des fumées la saison du</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">noisetier de la pitance et</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">des vitres ruisselantes la</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">saison des lamaneurs entre</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">brume et grains d zigzague</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">& lèche le tuf pulvérulent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">les buttes &/ou les ronces</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">cadenassent son horizon la</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">terrasse le domestique son</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ombre clignote par malheur</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ce n'est plus le moment du</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">be-bop #irréductile</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
D.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">agrippée au rameau l'olive</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">pugilat les mains-himantes</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">artichaut consoude fenouil</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">molle épaisse sure l'olive</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le tissu imbibé de mixture</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">brune médecine-choc puante</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">espiègle & blottie l'olive</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">les jointures s'éclatent &</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">narguent les épines-cestes</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">c'est déconcertant l'olive</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
E.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">& les matières se nuancent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ficelle tignasse brisure d</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">elliptique étend le bec au</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">carreau & l'épais badigeon</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">– fantaisie bleuvert rouge</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">& jaune apogée cuprifère -</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">corrige le galetas & trace</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ajuste les signes & scrute</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">élabore une forme & rabote</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le sorcier des basse-cours</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">vocifère aux abords et les</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">matières naufragées de s'y</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">blottir #irréductiles</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
F.</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">climax – au cœur du palace</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">d'écorce & de nourricières</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">rognures enveloppées trois</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">corbeaux aux fanons garnis</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">congédient avec vénération</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">mille lignivores embusqués</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">le babial rouge-gorge repu</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">infuse les copeaux éponges</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">in glorious days profusion</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">figurative de cotillons de</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">carmins & de fossilisation</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">*</span></div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
<div>
<b><span style="color: white;">123</span>le galet, l'abeille & l'herbe</b></div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
je trouve :</div>
<div>
le galet dans une flaque de sang,</div>
<div>
il bouge, entre un rocher et un caillou.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
sur l'éponge trempée</div>
<div>
qui se déplie</div>
<div>
: je cours.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
j'attends :</div>
<div>
le pavé,</div>
<div>
paralytique sur le port.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
sur une dalle</div>
<div>
la goutte de sang qui fane</div>
<div>
: j'exprime.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
je zoome :</div>
<div>
l'abeille charpentière au seuil,</div>
<div>
elle frémit.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
sur le plateau, la goutte de sang</div>
<div>
qui s'étale</div>
<div>
: je me lasse.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
je récapitule :</div>
<div>
dans l'herbe, les ronces </div>
<div>
: je termine.</div>
</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
<div>
<b><span style="font-size: large;"><span style="color: white; font-family: inherit;">123</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">l'abbé ne jaspine plus, j'ai mangé son cerveau</span></span></b></div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div>
rameutes les buttes </div>
<div>
étendues.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<span style="color: white;">rameutes les buttes </span><b><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">à qui-ès !</span></b></div>
<div>
<br /></div>
<div>
quand la boue des</div>
<div>
betteraves, (sacristie),</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<span style="color: white;">rameutes les buttes<span style="font-size: large;"> </span></span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;"><b>& oùh ?</b></span></div>
<div>
<br /></div>
<div>
& le beurre rance</div>
<div>
rebutent la cène,</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<span style="color: white;">rameutes les buttes </span><b><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">mais commente !</span></b></div>
<div>
<br /></div>
<div>
le vin dominici,</div>
<div>
rémanence du théâtre,</div>
<div>
rassure.</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<span style="color: white;">rameutes les buttes </span><b><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">come on !</span></b></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">*</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<b><span style="color: white;">123</span>La pluie n'existe pas encore.</b><br />
<br />
<br />
À l'aube, il n'y avait que le soleil.<br />
Le vent est venu, plus tard.<br />
Puis les nuages sont arrivés.<br />
Ensuite, d'autres nuages.<br />
<br />
La pluie n'était pas là.<br />
La pluie n'existait pas encore.<br />
<br />
Le vent & le soleil ont renoncé.<br />
Alors deux merles ont chanté.<br />
Soudain une rafale a sifflé.<br />
Les merles se sont envolés.<br />
<br />
La pluie n'existe pas.<br />
Le soleil n'existe pas.<br />
<br />
La pluie n'est pas encore arrivée.<br />
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
Les nuages sont restés.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
<br />
<b><span style="color: white;">123</span>collection d'impostures</b><br />
<br />
<br />
1.<br />
les cardes s'envolent<br />
la tempête agace chaque trognon<br />
chaque épave ─ vent flotté<br />
<br />
l'ombre du goémon s'étend<br />
sous l'écorce tiède le blanc déchire la fibre<br />
l'avant-garde ─ vestige de canicule<br />
<br />
le réservoir fuit<br />
le hérisson accroche le regard<br />
la ronce dissimule ses épines ─ un air d'automne<br />
<br />
les fruits suppurent<br />
l'inox alimentaire défie la pause les oiseaux<br />
s'attachent à la facilité ─ collection d'impostures<br />
<br />
<br />
2.<br />
la frénésie serpente<br />
le brin s'insinue au cœur du châssis<br />
le canevas truqué de la loge ─ looping des goujons<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><b><br /></b></span>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><b><br /></b></span>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><b>kick - cymbales</b></span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><b><br /></b></span>
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">âcres liquides bestes</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">abouchées corbeaux de</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">siam fistule sigillée</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ce squelette ammonium</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">pourvoist aux débords</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">à l'incessante fierté</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">& </span><span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">nautile d'abondance</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">d'expirer les retours</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">de sacrums pestilents</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">& cette vase étriquée</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">démostrate perceptive</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">où penailles jouxtent</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">serpentines volailles</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">d'embouchure enfaçant</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">jour <i>les mastodontes</i> </span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"> <i>bleu-blanc nuit</i></span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><i>tripots gîtes</i> intrus</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">avec balises arbitres</span><br />
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><b>dannie richmond rouge</b></span><br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<b><span style="background-color: white;"><span style="color: white;">123</span></span>je décide</b><br />
<br />
<br />
je décide<br />
de supprimer<br />
le sénat<br />
<br />
de la liste<br />
l'assemblée nationale<br />
<br />
du bordereau<br />
d'indexer<br />
<br />
l'élysée<br />
d'ingérer<br />
<br />
bercy<br />
d’entre-mettre<br />
<br />
beauvau<br />
-sic<br />
<br />
<br />
(...)<br />
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">+++</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_Jx0GC3DnT9fjOtY6xh8eFVkOekjpT7Ad7CgXSS587Csetqz7XppCNnlBrISDGbdsuzEXWHYmZd8bu4R1EZAsqP6b-VBzrQHZsNLF79ovDPkClXjtbkX74dLg4Csnzs-r4XlQ5e3SwVM/s1600/Sans+titre-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1181" data-original-width="1397" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_Jx0GC3DnT9fjOtY6xh8eFVkOekjpT7Ad7CgXSS587Csetqz7XppCNnlBrISDGbdsuzEXWHYmZd8bu4R1EZAsqP6b-VBzrQHZsNLF79ovDPkClXjtbkX74dLg4Csnzs-r4XlQ5e3SwVM/s320/Sans+titre-1.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: left;">
<b>krrr </b>est : inconnu ?, jardinier, dérivant, curieux, traqueur, lecteur, épistolier, anarcho-punk, de (bas-)côté, actant… Principalement : photographie (passionnant). / Souvent : écrit, caviarde, sabre et justifie. En topographe de son existence. Lit l'Arno Schmidt dans le texte, s'attribue sa célèbre sentence : "Mein Leben ? ! : ist kein Kontinuum! : ein Tablett voll glitzender snapshots." An somme : !!! <b>---></b> Aucune publication (?), presque rien mais des empreintes à Saint-Nazaire, sur les blogs <a href="http://lautrehidalgo.blogspot.com/" style="font-weight: bold;">L'autre hidalgo</a> ou <a href="https://krrronstadt.blogspot.com/" style="font-weight: bold;">krrr</a> - <i>Histoires </i>est une histoire (passée ?) / bouts & friches des gestes possibles & ... Hop !</blockquote>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-11254222182469974572020-04-28T16:31:00.000-07:002020-04-29T06:35:19.585-07:00Ivar Ch'vavar... Une Conférence.<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b>Ivar Ch'vavar</b> </span><span style="font-family: inherit;"><i>L’Invention de la Picardie</i> </span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">(Conférence à la bibliothèque d’Amiens, 19 mai 2016)</span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBLyr3IKmNt8YE5CvPmelDHBn9dOW1ATywhaBHW1hyG6KzgjriEoAFuJUE8lNzVbcXfTMM1ET6bd4EUb0l2cuCGpqPsRBvedo634q1mPzBOzFlHnVrr99ZXZADAgiP5hGe3H4u4p-lLwo/s1600/invention1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBLyr3IKmNt8YE5CvPmelDHBn9dOW1ATywhaBHW1hyG6KzgjriEoAFuJUE8lNzVbcXfTMM1ET6bd4EUb0l2cuCGpqPsRBvedo634q1mPzBOzFlHnVrr99ZXZADAgiP5hGe3H4u4p-lLwo/s200/invention1.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqQPTt_472iQc-XdBeXzn0I7TGPuTU9x-ed8iXS8VKZgd0VK3tyEBFhgYDOYWxRS3tb3bPiFtypV0l6VWbR2x6gFUbW0jxBF8Mt-URY6IdTx3fKNBO7PPEgq7AhG1Vgu4YMByEzeZVfQI/s1600/invention2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqQPTt_472iQc-XdBeXzn0I7TGPuTU9x-ed8iXS8VKZgd0VK3tyEBFhgYDOYWxRS3tb3bPiFtypV0l6VWbR2x6gFUbW0jxBF8Mt-URY6IdTx3fKNBO7PPEgq7AhG1Vgu4YMByEzeZVfQI/s200/invention2.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSLbKfAuxirtPGjTGdNbqlbt5PeQdviVjYeLVAf-EE9pfiZq5AmNSMe8yS7G5o0zAyeuqoW3jQVYj_CK1TKl3vzEw6ihZ9GkZwX3MMcpaGdzQT2lFmlRt2PajqFLnQEh-O6vriOYPiv1U/s1600/invention3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSLbKfAuxirtPGjTGdNbqlbt5PeQdviVjYeLVAf-EE9pfiZq5AmNSMe8yS7G5o0zAyeuqoW3jQVYj_CK1TKl3vzEw6ihZ9GkZwX3MMcpaGdzQT2lFmlRt2PajqFLnQEh-O6vriOYPiv1U/s200/invention3.jpg" width="150" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxzmJmK0seJRl-Ubp-RfVonTw-Bcm_R1gSsQTb4C7sXO_BVp8tfiWa3hiBVDmK4_l2dXc0l4EWZUM56uV3sAMXOYS9YzyYahTrejE-8eKOt8C1kNmfd-04uZ_9niuKFOQIiPsiQ9p7y78/s1600/invention4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxzmJmK0seJRl-Ubp-RfVonTw-Bcm_R1gSsQTb4C7sXO_BVp8tfiWa3hiBVDmK4_l2dXc0l4EWZUM56uV3sAMXOYS9YzyYahTrejE-8eKOt8C1kNmfd-04uZ_9niuKFOQIiPsiQ9p7y78/s200/invention4.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs9V0EOeL64FuomjMEHCLsf8HztC5fySkoz6IHdyRn80yMzVjN-3WfO2Rip9XZpgCAte_WGmDg9XNm5OrDYvGq9F0M5pVLmwKU-j3hCVH9QLJTOwEFqWQphBRZ5HwWiZ7yBxghJBKM6-A/s1600/invention5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs9V0EOeL64FuomjMEHCLsf8HztC5fySkoz6IHdyRn80yMzVjN-3WfO2Rip9XZpgCAte_WGmDg9XNm5OrDYvGq9F0M5pVLmwKU-j3hCVH9QLJTOwEFqWQphBRZ5HwWiZ7yBxghJBKM6-A/s200/invention5.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHuTXo5zCx51c_xTs2_9QbJijIVDzths18Ka7pbia1qwXQiC8cihNEMcy3nIHmOBCClqgByoVBpLpeyhFB9sS2v9tHx_WyGzVY2urftTNFVps3bVMq54F1YEJKmpBL1IBFgjSu6Ri6v2s/s1600/invention6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHuTXo5zCx51c_xTs2_9QbJijIVDzths18Ka7pbia1qwXQiC8cihNEMcy3nIHmOBCClqgByoVBpLpeyhFB9sS2v9tHx_WyGzVY2urftTNFVps3bVMq54F1YEJKmpBL1IBFgjSu6Ri6v2s/s200/invention6.jpg" width="150" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiXJoI4U7m7y_LSthSadgpeWNHBfnq5H0zyfS25xj_JfaMfPy6ye2FuKrGojzaflXFaPPdTU4eONX8Zs-mlkqHbUn2e68TI6Fd4BOlkP6Lsb4qSeFE0ZeBXZm_Ixis1xXPZRZiO9v6ydc/s1600/invention7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiXJoI4U7m7y_LSthSadgpeWNHBfnq5H0zyfS25xj_JfaMfPy6ye2FuKrGojzaflXFaPPdTU4eONX8Zs-mlkqHbUn2e68TI6Fd4BOlkP6Lsb4qSeFE0ZeBXZm_Ixis1xXPZRZiO9v6ydc/s200/invention7.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwpyYzrj1lHEj2uIoT-JCasHHI5GhpLvJ14xwiTdhkhPlxrGavj4SI4mC63SonOAm9iq404hek63_H16y-BNwTN7vMRKrD_g-kFVpownK5T2KcymjJrDDMddK2MONgpLQtPsoDcylykdw/s1600/invention8.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwpyYzrj1lHEj2uIoT-JCasHHI5GhpLvJ14xwiTdhkhPlxrGavj4SI4mC63SonOAm9iq404hek63_H16y-BNwTN7vMRKrD_g-kFVpownK5T2KcymjJrDDMddK2MONgpLQtPsoDcylykdw/s200/invention8.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3yBGfFVcbMnWuKjGzXllbXStiQLkRQxlSUXad879tywA6l4WnO8SgvDxp1zW8ocKutct4jtBhA7wbAybBu07ziRelGOwWfzeCU8KrafTpD6EKRnlhv43jZd6Y1YimeDQ2HqTwhdC0yfA/s1600/invention9.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3yBGfFVcbMnWuKjGzXllbXStiQLkRQxlSUXad879tywA6l4WnO8SgvDxp1zW8ocKutct4jtBhA7wbAybBu07ziRelGOwWfzeCU8KrafTpD6EKRnlhv43jZd6Y1YimeDQ2HqTwhdC0yfA/s200/invention9.jpg" width="150" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw1Z7f8yS8aM175TSlYSr5H2hh5pkBjvj6SceeiCoPDNbr2C0xsxvaulu7dCtZZNOwDdKEl2NOyF7DAjZTiUld4CtT2Hc7uGah6XVYh_0BCiW-QCs4mSoaw5y1BU4SEhm7A_GuhotggmA/s1600/invention10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw1Z7f8yS8aM175TSlYSr5H2hh5pkBjvj6SceeiCoPDNbr2C0xsxvaulu7dCtZZNOwDdKEl2NOyF7DAjZTiUld4CtT2Hc7uGah6XVYh_0BCiW-QCs4mSoaw5y1BU4SEhm7A_GuhotggmA/s200/invention10.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-RgIWSOOKYpG0z2i7vLjvgp9cS2UdgEnKCgMt4TPakJm_s77TeVk75rcWPA2txSXlxNzMW_DjCOtxp4_JeyB5_qS_YvY9KuO_mZYniZO27xlgnQunJ11F2l8_twC277Usbduy7XDK3bw/s1600/invention11.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-RgIWSOOKYpG0z2i7vLjvgp9cS2UdgEnKCgMt4TPakJm_s77TeVk75rcWPA2txSXlxNzMW_DjCOtxp4_JeyB5_qS_YvY9KuO_mZYniZO27xlgnQunJ11F2l8_twC277Usbduy7XDK3bw/s200/invention11.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSb0CWUC4I1gisB2TjsdED7YpbOULarR2t4Udb0JTlD-HXkGZVSBUZXixdte8bZgcQZ2-cIiM-AzXaSCeJVnLUkY2opjJFjY_wGQ1b86CF1jm05hKPSr1TLrx61wD9Ck-M0D-86fSk88Y/s1600/invention12.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSb0CWUC4I1gisB2TjsdED7YpbOULarR2t4Udb0JTlD-HXkGZVSBUZXixdte8bZgcQZ2-cIiM-AzXaSCeJVnLUkY2opjJFjY_wGQ1b86CF1jm05hKPSr1TLrx61wD9Ck-M0D-86fSk88Y/s200/invention12.jpg" width="150" /></a></div>
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<div style="text-align: center;">
***</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: white; color: white;">123</span>Dans le courant de l’année 1984 nous avons quitté le comité de rédaction de la revue <i>Sureau</i>, Martial Lengellé et moi. <i>Sureau </i>était une revue littéraire amiénoise, que nous avions contribué à fonder, mais nous n’étions plus du tout dans le coup. <i>Sureau </i>était pour une littérature convexe, et nous nous sentions portés davantage vers une littérature concave - voilà, je vais le dire comme ça.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">On voulait passer par-dessous, dans les soutes, sous des voûtes, aller un peu dans les fonds… Quitte à rentrer la tête dans le cou, bon. On ne voulait pas tant que ça être "écrivains", "poètes", mais explorer les souterrains et les oubliettes de la création, culs de basse fosse, l'inconscient - l'inconscient collectif surtout. La dimension collective, c'était important, fondamental. Nous avons mis un nom sur cette dimension collective : "la Picardie". Moi, j'étais intéressé, depuis longtemps, par "la Picardie" pour des raisons politiques aussi. Lengellé non.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">La même année 1984 j'avais été raccroché au dernier moment à l’équipe qui préparait <i>La Forêt invisible</i>, une grosse anthologie de la littérature d’expression picarde, depuis le Moyen Âge. Il fallait fouiller le fond des bibliothèques, là j'étais vraiment dans le concave, je raconterai cela un jour, peut-être, j'ai travaillé comme une bête, et vite, pour pas un liard, bien sûr, mais en compensation j’ai beaucoup appris, parce que jusqu'alors je ne connaissais pas grand-chose, en réalité, du picard et de la Picardie, et j'ignorais à quel point j'en savais peu.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;"><i>La Forêt invisible</i> a paru en mars 85, édité par la Maison de la Culture. Ça a fait pas mal de bruit, grâce à Jacques Darras, le maître d'œuvre.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">En 84 toujours, Martial et moi nous avons commencé à travailler autour de ce projet : une revue qui s’appellerait <i>L'Invention de la Picardie</i>, et <i>L'Invincion del Picardie</i>, aussi. En janvier 85 nous avions la maquette d'un numéro un, nous sommes allés voir le seul éditeur possible : Jean-Marie Lhôte, directeur de la Maison de la Culture, et donc responsable de ses éditions, Trois-Cailloux.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Martial me dit : "Attention ! on va voir quelqu'un d'important, alors tu t'habilles à peu près bien et tu me laisses parler. C'est pas à l'idiot du village de Gouy-les-Groseilliers qu'on va causer." Je le laisse à peu près causer comme il veut, le résultat est le même, de toute façon, puisque Jean-Marie Lhôte n'a plus d'argent pour nous, il publiait déjà une revue de poésie, etc. Mais il nous avait écoutés attentivement. Près de vingt ans plus tard, il écrit : "Mon premier contact avec Ivar Ch'Vavar est épistolaire ; il propose alors à la Maison de la Culture de s'associer à une revue, <i>L'Invention de la Picardie</i> - projet défendu avec conviction et non sans véhémence. Nous sommes en 1984 et je ne soutiens pas, ayant alors en charge d'autres publications". Je ne me souviens pas de cet échange de lettres, mais je me rappelle - ou crois me rappeler - le bureau de Jean-Marie, et le toussotement de Martial à chaque fois que je voulais prendre la parole…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Bref, nous décidons de nous débrouiller tout seuls, j'achète une machine à écrire électronique, une merveille qu'il faut démonter à moitié à chaque fois qu'on veut passer des romaines aux italiques, ou l'inverse, je tape comme un sourd, je deviens rapidement un virtuose, le Glenn Gould de la machine à écrire électronique.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Martial Lengellé a eu une idée géniale : "Et si on écrivait comme si on était des fous - chacun de nous plusieurs fous différents, et des folles", etc. Ça déclenche en nous une sorte de… eh bien de folie, oui, de folie jubilatoire et nous sortons, début 1986, le premier livre des éditions <i>L’Invention de la Picardie</i>, à savoir : <i>Cadavre grand m’a raconté : la poésie des fous et des crétins dans le nord de la France</i>. Trente fous, dont nous, Lengellé et moi-même, nommément, mais que nous, ces fous, seulement nous signant de différents noms comme Emmanuel Derche ou Lucienne Nibart. -Incroyable la facilité avec laquelle nous avons écrit comme des fous ou des idiots, pour ma part j'y ai même pris goût, puisqu'une troisième édition du livre a paru l’année dernière, avec cette fois près de cent fous, dont moitié de femmes.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Ce livre nous a fait un peu connaître, il y a eu quelques articles dans les "fanzines", et nous avons décidé de revenir à notre premier projet : la revue <i>L'Invention de la Picardie</i>. Le premier numéro paraît en novembre 86, tapé par le Glenn Gould de la machine à écrire électronique, qui fait aussi la maquette, et c'est imprimé dans un atelier protégé, qui emploie des handicapés.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Très vite Martial va vaquer à d'autres choses et je devrai batailler même pour qu'il me donne des poèmes, ces poèmes justifiés auxquels je tiens tant. Martial n'est pas contrariant, il me laisse me débrouiller seul et, je ne vous le cacherai pas plus longtemps : c’est moi qui vais faire tout.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Tout, c'est six numéros de la revue proprement dite, <i>L'Invincion del Picardie</i>, les trois premiers ont 96 pages en 21x29,7, les deux suivants 112 pages, le sixième 118. Total : 630 pages, la plupart bien serrées, disons l’équivalent de 1500 pages en format livre de poche.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Plus huit suppléments, la plupart aussi gros, le premier étant un livre de Pierre Garnier, le dernier, qui paraît au début de 1995, l’histoire du groupe surréaliste de Montreuil-sur-Mer. Début 95, cela veut dire que <i>L'Invention de la Picardie</i> a pris plus de neuf ans de ma vie, quasiment dix. Je faisais tout, au point que je ne me rappelle pas tout ce que je faisais : écrire des textes, en demander, les taper, la maquette, une partie de l'illustration (maquette, illustration… je n'en parlerai pas davantage : il faudrait toute une conférence pour évoquer ce travail-là, et une exposition, sans doute). Les bulletins d'abonnement, la relance (des auteurs, des abonnés), la correspondance, faire les paquets, aller à la Poste…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Se bagarrer pour des abonnés - je donne des chiffres, certains d'entre vous m'ont prévenu avant la conférence que ça les intéressait : 123 abonnés pour la première série (les numéros 1, 2 et 3), ainsi répartis : Somme 45 (dont Amiens 35), Oise 6, Aisne 2, Pas-de-Calais 21, Nord 22, Belgique picarde 3, "reste du monde" : 26.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Avec 123 abonnés, on tirait à 300, parce qu'il y a les services de presse, il y a les dépôts en librairie (au début), les envois gracieux aux amis nécessiteux.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">123 abonnés pour une revue de poésie qui n'est pas plus ou moins "institutionnelle", ça n'était pas si mal. Je me plaignais, et j'avais la surprise de m'entendre dire par les collègues que je devrais avoir la décence de me taire, parce qu'ils avaient, eux, trente-quatre, quarante-six, cinquante-huit abonnés… </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Deuxième série, n°4 et 5 : 111 abonnés, nous en perdons beaucoup localement mais nous en gagnons dans le "reste du monde" !</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Troisième série, en fait le n°6 seul : 139 abonnés.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Je ne dis rien des livres qui ont été publiés par la suite sous le nom de la revue, ça n'est pas le lieu ici. Sachez seulement que j'en vendais de moins en moins. Et que, non content de ne pas gagner d'argent, j'ai fini par trouver normal d'en perdre.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Maintenant que j'ai satisfait votre curiosité - cette brûlante curiosité que je lisais dans vos yeux - sur la naissance de la revue et sur la façon dont je travaillais, sur ce que ça me rapportait (pas un patard), </span><span style="font-family: inherit;">sur le nombre d'exemplaires que j'écoulais… intéressons-nous aux buts poursuivis en réalisant </span><i style="font-family: inherit;">L'Invention de la Picardie</i><span style="font-family: inherit;">, et voyons un peu le contenu de ses pages…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Pour commencer, je dirai ceci, qui est « programmatique », en vous demandant toute votre attention :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<span style="background-color: white; color: white; text-align: justify;">123</span><span style="font-family: inherit;">Portée fondative de l'œuvre : elle ouvre un monde pour un peuple à venir en lui révélant "sa" terre. Le projet poématique projette un monde qui se fonde, de manière adverse, sur une terre où un peuple est déjà jeté. Fondation abyssale et litigieuse : si ainsi une terre s'approprie, devient possibilité d'un "chez-soi", terre natale, ce n'est jamais au sens d'un donné brut, mais au sens d'un venir à la lumière de ce qui se tient en réserve (au sens d’un fond où puiser : créer c’est puiser, dit Heidegger) [lequel], du même coup, révèle l'obscurité de cette réserve (au sens d’un refus). L'œuvre configure un projet jeté, qui forme […] la destination [</span><i style="font-family: inherit;">Bestimmung</i><span style="font-family: inherit;">] historique d’un peuple. L'œuvre commence, elle est coupure, disruption que rien n'annonce, soudaineté du saut, et, du même coup, elle détient en elle l'appel à en répondre.</span></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">C'est un texte de Christian Dubois, tiré de <i>Heidegger. Introduction à une lecture</i>. Je l'ai placé en </span><span style="font-family: inherit;">exergue au n°1 de </span><i style="font-family: inherit;">Kminchmint</i><span style="font-family: inherit;">, la revue qui a repris en 2007 le projet de </span><i style="font-family: inherit;">L'Invention</i><span style="font-family: inherit;">. Ce texte dit à </span><span style="font-family: inherit;">peu près tout ce qu'il y a à dire sur ce projet. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Si on ouvre le premier numéro de <i>L'Invention de la Picardie</i>, on tombe tout d’abord sur un éditorial, intitulé <i>Confidences</i>, de ton assez provocant, qui crée, effectivement, un rapport de complicité plutôt étrange entre les rédacteurs et leurs lecteurs. Je ne le lirai pas, faute de temps, mais je vais lire plutôt le texte qui le suit immédiatement, qui est daté du 27 juillet 1984, et qu’on peut considérer comme un texte fondateur.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<span style="background-color: white; color: white; text-align: justify;">123</span><span style="font-family: inherit;">POUR EN FINIR AVEC LA PICARDIE</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>On parle de la </span><i style="font-family: inherit;">Picardie</i><span style="font-family: inherit;">. Il s’agirait de la province ou région que nous habitons. Soit. La Picardie serait donc une réalité géographique et pourrait à ce titre apparaître, avec ses limites, sur une carte ? -Voyons cela.</span></div>
<span style="color: white; text-align: left;">123</span><span style="font-family: inherit;"></span><span style="font-family: inherit; text-align: left;">C'est que ce n'est pas si simple. Il y a bien une région administrative appelée "Picardie", réunion de trois départements, l’Aisne, l’Oise et la Somme… Mais les habitants de sa partie méridionale ne se sentent pas du tout concernés par l'idée de Picardie et assurent qu'ils ne sont pas Picards <span style="font-size: xx-small;">(1)</span>. Et pour cause : le Valois ou le Soissonnais n'ont jamais fait partie de la "Picardie historique", et ils n'appartiennent pas davantage à la "Picardie linguistique", c'est-à-dire à la zone dans laquelle le picard se parle ou s'est parlé. - Laquelle Picardie linguistique déborde par contre largement la région Picardie vers le nord, puisqu'elle englobe à peu près tout le Nord-Pas-de-Calais et les deux tiers du Hainaut belge (sans pour autant que les populations de ces contrées se sentent "picardes").</span><span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Nous avons parlé d’une Picardie "historique"… En fait il y en eut plusieurs, dans la durée, et même dans l'espace : gouvernements et généralités n'avaient pas les mêmes contours, et nous préférons ne pas parler de la province ecclésiastique !</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Alors, où est la Picardie ?</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Prenons une carte du nord de la France : traçons-y les limites de la Picardie administrative, celles des Picardies "historiques", celles de la Picardie linguistique (d'ailleurs très floues dans la partie orientale). Traçons encore les frontières de la Picardie géologique (la fameuse plaine picarde, que certains préfèrent appeler un plateau) et, pour faire bonne mesure, celles de la "nation picarde", attestée au Moyen Âge, et qui s'étendait presque de Paris à la Hollande… Nous aurons sur notre carte un assez bel ensemble de lignes plus ou moins concentriques, figurant une sorte de labyrinthe, lequel enfermerait dans ses plis et replis la problématique Picardie.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Le voilà, notre </span><i style="font-family: inherit;">espace picard</i><span style="font-family: inherit;"> !...</span></div>
</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Et si même nous pouvions définir cet espace ? Cela changerait-il quelque chose au problème de fond ? En effet : parce que ses contours sont bien dessinés, une région mérite-t-elle d'être nommée, et donc considérée comme une réalité, si elle n'existe pas, si elle ne se distingue pas de ses voisines par une culture originale, si la vie intellectuelle et passionnelle y est à peu près nulle, si elle n'existe pas par elle-même, par ses propres forces ?</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Laissons de côté la question du lieu : observe-t-on quelque chose d'existant qui corresponde à l'idée de Picardie ? - Tout juste pourrait-on dire qu'on pressent que quelque chose a pu exister, ou tendre à exister, qu'on appellerait ainsi, et qui s'appuierait, chercherait ses "marques", sur quelques réalités ébauchées, incertaines, chancelantes…</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Nous pourrions définir la Picardie, telle qu’elle nous habite (car s'il n’est pas sûr que nous l'habitions, puisqu'il n’est pas certain qu'elle existe, au moins paraît-il hors de doute qu'elle nous habite, ce texte en est la preuve !), ainsi :</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">- nostalgie, non pas tant de ce qui a été que de qui a pu être, et même : de ce qui </span><i style="font-family: inherit;">aurait pu</i><span style="font-family: inherit;"> être ;</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">- sentiment non d’une présence, mais d’une absence (mais alors d’une absence présente, sensible), autrement dit : sentiment du "peu de réalité" de la Picardie <span style="font-size: xx-small;">(2)</span> ;</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">- rêve ou projet de ce qui pourrait être, d'une réalité qui, demain, pourra être nommé </span><i style="font-family: inherit;">la Picardie</i><span style="font-family: inherit;">…</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Irréel du passé, irréel du présent, potentiel : la Picardie se conjugue de toute façon au subjonctif, c'est-à-dire au subjectif, et autant reconnaître qu'elle est imaginaire. Mais, selon la formule d'André Breton, "l'imaginaire est ce qui tend à devenir réel".</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>(…)</span></div>
</span><span style="color: white; text-align: left;">123</span><span style="font-family: inherit;"></span><span style="font-family: inherit; text-align: left;">Enfin, bref, assez parlé de la Picardie.</span><span style="font-family: inherit;"></span><span style="color: white; text-align: left;">123</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Si elle n'existe pas, soyons ses inventeurs, et qu’on en finisse. Et si elle existe déjà - ce dont personne ne paraît convaincu - soyons encore ses inventeurs, mais en prenant le mot dans son autre sens : soyons ses re-découvreurs.</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Traquons-la, et trouvons-la, n'importe où elle se cache : dans le passé, le présent ou l'avenir. - L'important, c'est d'en finir avec cette obsession.</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>(…)</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: white;"><span style="color: white;">123</span></span>Quand la Picardie sera là (et peu importe, au fond, si c’est bien </span><i style="font-family: inherit;">ici</i><span style="font-family: inherit;"> !), réalité manifeste, évidente et "incontournable" <span style="font-size: xx-small;">(3)</span>, - enfin nous pourrons nous en désintéresser. L'énigme, résolue, ne nous retiendra plus ; le rêve, matérialisé, ne nous fascinera plus.</span> </div>
</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Inventer la Picardie, c'est nous en délivrer, la </span><i style="font-family: inherit;">dépasser </i><span style="font-family: inherit;">(…).</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Oui, débarrassons-nous de cette Picardie, et nous pourrons nous occuper d'autre chose ! Notre revue propose d'inventer la Picardie pour en finir une bonne fois avec elle.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Et c'est donc d’une assez étrange façon qu’elle est "régionaliste", cette revue… On nous ferait bien plaisir en en convenant <span style="font-size: xx-small;">(4)</span> .</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Inventer, donc, c'est créer ou redécouvrir. Et dans ce premier numéro de la revue, ces deux aspects sont assez bien dosés…</span></div>
<div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Beaucoup de textes nouveaux, inédits, de Flip-Donald Tyètdégvau, de Martial Lengellé, Riquier Carette, de moi-même… Certains de ces textes, poétiques, très forts, ont frappé tout de suite nos lecteurs, notamment non-picards, ce qui explique pourquoi <i>L'Invention de la Picardie</i> a été suivie en dehors de la région.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Martial Lengellé apportait vraiment quelque chose de nouveau, et déjà une forme nouvelle, que nous appelions au début le poème-colonne, parce que tous les vers avaient la même longueur, millimétrique, ils étaient donc justifiés à droite comme à gauche et leur suite formait une colonne. Bien plus tard, je les ai appelés des vers justifiés. La justification est une contrainte forte, qui a changé en profondeur la pratique poétique.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Je vous lis un très beau poème de Martial, paru dans ce numéro 1, et qui s'intitule, justement, <i>Colonne </i>:</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Quelle que soit ton innocence</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">tu ne traverseras pas cristal</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni eau ni diamant (ni opale.)</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ni rivière ni pluie ni anses.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ni fumant ni neige ni carbone</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">l'ombre pas plus que l'argent</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">l'arbre pas plus que le vent.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ni jour ni la nuit ni l'heure</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">tu ne traverseras ni le sang.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">tu ne traverseras ni la peur.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ni les feux le soufre l'ozone</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni minéraux ni sel ni saveurs</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">la glace , moins que la tombe</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et l'ombre , moins que la vie</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni marais ni bocage ni plaine</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni monts ni collines ni prés.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Nul amour nulle joie ni peine</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">aucun âge nulle ride ni corps</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">absence de soleil , de forêts</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">de clarté de regards d'amour.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Nulle onde nul désir et voix.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ni haine ni rancoeur et choix</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">fautes aucunes , pardon aucun</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni chairs , péché ni plaisirs</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">innocence aucune , âme aucune</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">nulle neige ni dégel et froid</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et rechute et refonte et crue</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">tu ne traverseras pas la boue</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ne traverseras pas les hontes</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni le dégoût et ni l’humilité</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">nul charbon bois cendre deuil</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">ni l’aveuglement , ni la mort</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Et en chaque Nuit un tombeau.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Et en chaque tombe , un oubli</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">fait d'un Corps et d'une peau</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et d'une ombre et d'une envie</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Et dans l'ombre , une ancolie</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et dans le Corps les animaux.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ainsi soit la Mort , Animaux.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Et dans le vent les ossements</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et dans les os, un grincement</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">qui soit le cric et la poulie</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et la voile , et le gréement.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et dans le Ciel une embellie,</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">et dans le Crâne un firmament</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">Ainsi soit la Mort , Animaux.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: "courier new" , "courier" , monospace;">(etc.)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Et puis, il y a les redécouvertes. Comme Alfred Delegorgue-Cordier, poète abbevillois au carrefour de deux siècles, le 18e et le 19e, épicurien, grand chasseur, auteur de très longs poèmes dont nous avons publié un choix assez étendu. Il évoque le plus souvent les paysages de la Picardie maritime, comme dans La chasse à la baie de Somme pendant l'hiver, dont voici le début :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Ô vous qui bravez tout dès qu'il s'agit de chasses,</b></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">Et que le zèle enflamme au sein même des glaces,</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">Venez chez nous : déjà le souffle boréal</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">Vient d'enchaîner la Somme en son lit de cristal.</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dans peu de temps ses eaux ne seront plus esclaves,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Le flot tumultueux va briser leurs entraves.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">C'est alors que la vague, entraînant les glaçons,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Vomit de tout côté leurs immenses tronçons.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">La baie en est couverte, et, quand la mer est basse,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">De loin l'œil est frappé de leur énorme masse</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Que le flux et reflux, dans leur constant retour,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Font changer, à leur gré, de forme chaque jour.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Quand un soleil brillant sur ce tableau se lève,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Le spectateur admire et semble faire un rêve :</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Il croit apercevoir une grande cité</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dont chaque monument montre un toit argenté.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">C'est là que le canard et la sarcelle agile</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Jusqu'au jour du dégel trouvent leur domicile</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">(etc.)</b></div>
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Autre exemple, Théophile Denis, qui inaugure la « petite bibliothèque picarde », présentée ainsi : « La littérature picarde - en picard - existe. Quelques centaines de pages, dans la masse des écrits patoisants, sont tout à fait lisibles.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">"C'est parce qu'à peu près personne ne se doute de cela que nous tenons à ce que figure dans <i>L'Invention</i> une "petite bibliothèque picarde" ; chaque numéro de notre revue présentera un écrivain, avec une quantité de texte suffisante pour que nos lecteurs puissent juger de ce qu’il vaut.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">"Nous avons choisi de commencer par Théophile Denis, un poète douaisien des premières années de ce siècle [le 20ème : n’oublions pas que nous sommes en 1986], poète dont la notoriété n'a jamais été très grande, et qui est tombé depuis dans un oubli complet."</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Évidemment, ces auteurs ont exigé des recherches, il fallait trouver par exemple des éléments biographiques. Mais nous devions aussi analyser leur poétique, même sommairement.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">De Théophile Denis, une très jolie pièce, évocation du "boutike", ce magasin de village, de taille exiguë, où on était censé trouver de tout…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">AU BOUTIKE</b></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">D'min tènp, unn alot au boutike</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">À-mon d'eunne vèfe (5) aplée Jélike.</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">In poussaint chèle porte, un foéjot</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Bèrloké un diabe ed ghèrlot</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Qui m'not otaint d'tapache euque dich.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Ch'magazin n'avot warde d'ète riche (6) :</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Il avot dz'odeurs ed court-fièn (7) </b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">À foère étèrnu.é un thièn ;</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Su ch'conptoir ghilot du fromache</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Qui voz inpéstot come la rache.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Din l'coin, d-u qu'i n'foéjot point clèr,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Pindot eunne balainche ed blainc-f:èr,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">É Jélike, sains qu'i n'uche dë s'fote (8) ,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Peuvot prinde un pod pour unn ote…</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Ale vindot du chuke, du café,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dés caindèles, ed l'ole é du sé.</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dz'éwiles, déz agripins, dél loènne (9) ,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dés ramons d'bo é d'camamènne (10) …</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Jë n'sé pu chou qu'a n'tënot point ;</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Ch'étot du chiraje, du viu-oint,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dés batons d'culisse (11) , dél përzure,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">É du pourclou pou ch'inpleumure (12) ;</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dés chanpreules13, dés brouches é dés clos,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Dés louches, dés wassinghes, dés chabots…</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">I n'mainkot point d'toiles d'arèngnies,</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">D'minous, d'poussière é d'coses mujies (14),</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">É j'é vu Jélike bin dés fos</b></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<b style="font-family: inherit;">Mouké sin né aveuck sés dots.</b></div>
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Mais la langue picarde, il ne s'agit pas seulement de la redécouvrir, à travers des textes plus ou moins anciens (nous irons jusqu'à rééditer la séquence de sainte Eulalie, qui date de 881), il faut la réinventer, pour lui donner plus de force, et il nous apparu que si nous la faisions passer par l'épreuve de la traduction, c'est-à-dire de la confrontation avec de grands textes littéraires, difficiles, cela pouvait, si j'ose dire, hâter le processus ! C'est ce qui m'a conduit à traduire pour le premier numéro de <i>L'Invention</i> plusieurs poèmes d'Emily Dickinson, un des plus grands poètes américains du 19ème siècle. Voici comment était présentée cette traduction :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">En juillet 83, alors qu'une sorte de ramollissement du cerveau avait réduit mon intelligence à moins que rien, je conçus le projet parfaitement idiot de traduire en picard un certain nombre de pièces [de vers] du grand poète américain Emily Dickinson. Pis, j'exécutai ce projet, en quelques jours ; au prix, il est vrai, d'un travail acharné et malade.</span></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b style="font-family: inherit;">[C'est exprimé avec ironie, mais c’est la vérité même !]</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">Jean-François Égéa </span><b style="font-family: inherit;">[dans la présentation qu'il fait d’Emily Dickinson quelques lignes plus loin]</b><span style="font-family: inherit;"> a oublié de dire une chose, sans doute parce que cette chose, justement, "va sans dire" : la poésie d'Emily Dickinson est </span><i style="font-family: inherit;">intraduisible en picard</i><span style="font-family: inherit;">.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">Je me suis efforcé d'aller contre cette impossibilité, le plus loin que j'ai pu.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">Le picard qu'on lira ici </span><i style="font-family: inherit;">n’existe pas</i><span style="font-family: inherit;"> (n'existe qu'ici). C'est une langue artificielle, qui prend au lexique et aux phonétismes de plusieurs sous-dialectes (15), une langue </span><i style="font-family: inherit;">expérimentale</i><span style="font-family: inherit;">. - Le picard, cantonné depuis des siècles à peu près uniquement dans la patoiserie, est pour la littérature un instrument très limité, personne ne le contestera. Peut-être est-il licite, dès lors, de considérer qu'il a besoin, pour devenir une vraie langue, d'être beaucoup retravaillé, malaxé, étiré, assoupli, et </span><i style="font-family: inherit;">forcé </i><span style="font-family: inherit;">de toutes les manières ?"</span></div>
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Bien sûr, dans ces lignes, j'en rajoutais dans la provocation. Je ne prenais même pas la précaution de mettre le "vraie" de "vraie langue" en italiques ou entre guillemets ! Mais il fallait bien secouer le peuplier…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Il est impossible, dans le cadre de cette conférence, de rendre compte de façon un peu détaillée du contenu de ce seul numéro 1, qui représente déjà une masse de texte conséquente.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">L'imaginaire picard est interrogé dans de longues études, par exemple sur la tradition des géants du Nord, ou sur l'importance des paysages de l'Artois dans l'œuvre romanesque de Georges Bernanos, un écrivain dont nous allions reparler plusieurs fois - sans doute parce que c'est un auteur <i>concave</i>, et je vous ai avertis déjà qu'en littérature, le concave nous intéressait plus que le convexe…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Notre réflexion portait aussi sur l'imaginaire <i>inconscient</i>, les fantasmes de tout un peuple, et je dois signaler encore dans ce n°1 un article dont je suis assez fier, ou plutôt un double article, qui part de l'analyse de deux poèmes scatologiques en picard, l'un d'Emmanuel Bourgeois, <i>El Crote</i>, l'autre de Louis Seurvat, <i>Cha nn’ét</i> ("C'en est").</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Conclusion de ces recherches sur la scatologie… je vous lis simplement le début d'une page finement intitulée <i>La scatologie des hauteurs</i> :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Les écrivains d'expression picarde sont volontiers scatologiques, et c'est le moins qu'on puisse dire. Debout, assis ou allongé, - à pied, à cheval ou en voiture, - on chie sans discontinuer, dans leurs œuvres. À défaut, on y pisse et on y pète. Il est vrai aussi qu'on y mange et qu'on y boit considérablement : le Picard s’avère "galafe", "balife" comme un Esquimau, et il faut bien qu'il expulse par un bout ce qu'il a ingurgité par l’autre… En ce sens, il est possible de dire que la littérature picarde est une littérature des extrémités de l'être, </span><span style="font-family: inherit;">- ou tout uniment : une littérature des extrêmes.</span></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Aujourd'hui, nos contrées sont civilisées. Le catalogue de la CAMIF <span style="font-size: xx-small;">(16)</span> pénètre dans les hameaux les plus reculés. Et la lecture de</span><i style="font-family: inherit;"> ç'catalogue</i><span style="font-family: inherit;"> a, semble-t-il, brisé la vocation de plus d'un </span><i style="font-family: inherit;">scatologue</i><span style="font-family: inherit;">. Je veux dire qu'il est à cette heure de bon goût de regretter que nos conteurs et que nos chansonniers aient consacré tant de pages à la selle ; de considérer que la scatologie a été la maladie infantile de notre littérature ; que ça lui a fait un ventre mou ; qu'elle possède un tube digestif à la place d'une colonne vertébrale et que les bons auteurs sont ceux qui n’ont pas donné dans ce penchant dégoûtant.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Mais la lecture du catalogue de la CAMIF rend stupide, c’est un fait indiscutable, et ces bonnes gens, pédagogues pour la plupart, qui font fi de la fiente, ne sont pas fichus de voir que la défécation, la miction, le vomissement, l'éructation et l'expulsion de gaz intestinaux sont des fonctions spirituelles, autant et plus que physiologiques. Il s'agit en effet de PERDRE DE LA MATIÈRE, - rien moins. Il s'agit de s'alléger, de se dématérialiser, de se SPIRITUALISER… Qui s'accroupit pour faire sa crotte ne se baisse que pour mieux monter, et il faut être vraiment le dernier des crétins pour ne pas voir cela.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Que la défécation jouxte le spirituel et y introduit, certaines expressions le suggèrent assez : le verbe </span><i style="font-family: inherit;">faire</i><span style="font-family: inherit;">, par exemple, employé absolument, ne signifie-t-il pas aller à la selle ("Tu as fait ?" demande la maman au petit constipé, ou : "Va faire") ? De même, l'endroit où l'on fait ne baigne-t-il pas dans une atmosphère toute mystérieuse et sacrée, puisqu'il est appelé tout simplement les lieux, sans autre précision, ce qui indique assez qu'il s'agit des lieux par </span><i style="font-family: inherit;">excellence </i><span style="font-family: inherit;">?...</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>En conséquence de quoi j'accuse ici publiquement les camifards qu'offusque l'abondance dans notre littérature du matériau fécal d'être les rabougris tenants du matérialisme le plus plat, et de jeter au caniveau, avec la crotte et l'urine du pot, le bébé de l'Esprit pur, le sympathique fœtus de la haute métaphysique.</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>(…)</span></div>
</span></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">On trouve dans le n°2, deuxième trimestre 1987, le même mélange de textes anciens et récents, de picard et de français, de provocations éhontées et de naïvetés déconcertantes. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Six pages sont consacrées à la poésie spatiale (en picard) de Pierre Garnier, qui ont inauguré, dès la fin des années 60 (<i>Ozieux</i>) l'entrée du picard dans la modernité. Mais plus loin, voici la poésie frénétique de Konrad Schmitt, en français, avec la première moitié de son recueil d'adolescence, <i>La Libidoche</i>. Le personnage du jeune rural maladroit et idiot joué par Konrad Schmitt, obsédé sexuel sévère, est bientôt devenu mythique, ce qui n’a rien d'étonnant puisque Schmitt signifie "le mythe" en picard (mais, croyez-moi ou non, je ne m'en suis avisé que récemment).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Quelques passages d’un poème intitulé <i>Le scaphandrier libidique</i> :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span><b>J'aime la nuit pour les rencontres qu'elle nous offre, quand les étoiles dans le ciel étoilé semblent des bocaux de formol renfermant des fœtus verdâtres, des hippocampes au regard de pâquerette, des ténias évoquant irrésistiblement les chaînes d'arpenteurs, des yeux de bœufs nageant en agitant leur nerf optique, et des crêtes de coqs turgescentes et vindicatives.</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span><b>Une fois, j'ai rencontré aux abords du cimetière, une fille dont le visage de savon mou me fit pleurer illico de désir et de tendresse. Quand je lui parlais, sa voix rappelait la vibration des languettes de cuivre des piles wonder. Ses yeux avaient la couleur jaunâtre de l'urine des grands malades, ceux qui sont au bouillon de poireaux depuis des mois et des années, et dont le pot de chambre résonne plus plaintivement qu'un autre au cours de la miction. Cette fille avait des cheveux noirs luisants et collés et la séborrhée plaquait sur son visage un reflet glaireux et lacrymogène. Sur son front agréablement bombé, de volumineux anthrax, écartant les chairs, exploraient la lumière lunaire avec leurs cornes à l'aspect de germes de pommes de terre. Quand un de ces anthrax n'arrivait pas à percer, elle disposait autour de lui les extrémités de ses deux index et exerçait des pressions de plus en plus violentes jusqu'à ce que la matière blanchâtre et semi-liquide contenue dans la protubérance s'échappât dans un chuintement visqueux et allât rejoindre le sol en un jet long et nourri.</b></span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit; font-weight: bold;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-weight: bold;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>J'ai revu par la suite cette fille plusieurs fois. Sa bouche, enduite à l'intérieur d'une pâte pestilentielle, cherchait ma bouche tandis qu'elle introduisait dans mon pantalon ce que je crus d'abord être une branche de buis et qui était en fait, je ne tardai pas à m'en apercevoir, sa main à la peau rêche et écailleuse et aux articulations noueuses.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit; font-weight: bold;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span><b>(…)</b></span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span><b>C'est ainsi que je passais auprès de cette fille au visage palmé et à la voix d’astéroïde des nuits inoubliables, jusqu'à ce qu'une nébuleuse sanglante vint s'installer dans ses poumons (en effet, nous n'avions pas pris garde à la fraîcheur nocturne) et que la toupie de la mort tournoyât dans son regard bouleversant.</b></span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span><b>Depuis, j'erre à la recherche de son fantôme ou d'une autre créature avec la complicité de laquelle je puisse assouvir mes bas instincts, sous le rhizome sardonique de la lune frigide, à l'heure où les grands bombyx saupoudrent de leur poivre éventé la chevelure humide des amoureux transis.</b></span></div>
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Là, on est vraiment dans le fond du fond de la Picardie.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Le n°3 (fin 87) débute brutalement : </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Il n'y a pas d’un côté les Parisiens, de l'autre les </span><i style="font-family: inherit;">provinciaux</i><span style="font-family: inherit;">. Ce bluff ne nous impressionne pas. Nous ne nous sentons pas provinciaux, en aucune façon. D'ailleurs, Paris est une province, l'esprit provincial s'y rencontre même plus souvent qu'ailleurs, et on peut à bon droit affirmer aujourd'hui qu'il n’y a pas plus péquenot qu’un Parisien de souche.</span></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Du reste, toute la France est provinciale : nous sommes les culs-terreux de l'Amérique… Impossible de trouver un seul prognathe analphabète, entre l'Yser et la Bidassoa, qui ne porte sur le dos et sur le ventre le nom de l'une ou l’autre des plus prestigieuses universités d'outre-Atlantique !</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Est provincial qui le veut bien, et ça n'est pas notre cas.</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Ainsi, quand nous disions en substance : nous voulons faire apparaître une nouvelle "province" littéraire, et l'appeler LA PICARDIE, certes, il ne fallait pas comprendre "province" dans ce sens-là… D'évidence il s'agissait de créer, d'inventer un lieu qui fût de l'espèce du Valois de Nerval, de la Sologne d’Alain-Fournier, ou du Dublin de Joyce - et pourquoi pas du Paris des surréalistes !</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>(…)</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Nous avons gagné notre pari : cette </span><i style="font-family: inherit;">Picardie </i><span style="font-family: inherit;">que nous vous promettions, nous l'avons trouvée et nous vous y avons conduits. Et - vous le voyez bien - ça n’est pas une "province" qui a surgi sur l'horizon, mais un </span><i style="font-family: inherit;">véritable continent</i><span style="font-family: inherit;">…</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Voilà pour ceux qui voulaient voir du pays. - D'autres nous ont suivis surtout parce qu'ils voulaient lire de la poésie, et que nous nous prétendions en mesure de leur en offrir, de la vraie et de l'authentique, de la neuve et de l'inouïe, de la forte et de la brutale. - Ont-ils été déçus ? Certes non, et beaucoup ont tenu à nous le dire.</span></div>
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Après quoi, la rédaction demande au lecteur de ne pas oublier de se réabonner, parce que le déficit, pour les trois premiers numéros, "dépasse les 20 000 francs". Oui, tout de même…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">À partir du n°4 (juin 88), le ton sera un peu moins agressif : les points ont été mis sur les i, on peut passer à autre chose. Ce n°4 est très riche poétiquement, avec tout particulièrement une inénarrable épopée en picard, l'<i>Istoére</i> <i>d’Hervey Sussex, ed Glenn More é-pi d’coére quik’z œtes</i>. Je vous lis la présentation de ce texte : "Le massacre du Pouillet reste dans les mémoires comme l'un des épisodes les plus dramatiques de la "guerre des granges", qui opposa, de juillet 1972 à octobre 1975, d'un côté les groupes séparatistes rassemblés sous la bannière du TIPI (Tàrtous' Insanne pou l'Picardie Indé-pindainte), de l'autre la gendarmerie et l'armée françaises, que secondaient avec grand zèle les milices de l'UPN (Union des Patriotes du Nord).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Ce massacre eut lieu le 26 septembre 1973. Un groupe de séparatistes de tendance durrutiste fut surpris en plein banquet par un commando unioniste dans la localité du Pouillet (Nord-Ponthieu), et presque complètement anéanti."</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">L'auteur de l’<i>I</i><i>stoére d’Hervey Sussex</i> est censé être Robert Queval, "principal chef militaire des durrutistes picards", réfugié dans un village du Schleswig-Holstein. En réalité, c’est Konrad Schmitt.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;"><i>L'Invention</i>, dans ce même n°4, s'associe au combat pour le passage du TGV à Amiens, combat qui fera une victime, rappelons-le, Lucien Barbier. La revue a pris contact avec l'Association TGV Amiens Picardie-Normandie et, "avec son aimable autorisation", reprend son principal tract et le commente longuement :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Ce tract dit clairement, efficacement, ce qu'il y a à dire. Toutefois, à notre sens, il n'examine pas suffisamment l'un des aspects essentiels du problème : si le tracé choisi par l'état français est retenu, l'axe Amiens-Arras-Lille est brisé. Or, cet axe constitue la colonne vertébrale de la Picardie réelle, ethno-linguistique, laquelle, comme vous le savez, rassemble nos deux régions. - Il faut bien comprendre cela : si ce tracé prévaut, la Picardie réelle se scinde définitivement, irrémédiablement.</span></div>
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span></span><b style="font-family: inherit;">(Ce qui suit va vous rappeler quelque chose, je crois </b><span style="font-family: inherit;"><b><span style="font-size: xx-small;">(17)</span></b></span><b style="font-family: inherit;">.)</b></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Posons la question : est-ce qu’on n’essaie pas, avec cette affaire scandaleuse, de dresser l’un contre l'autre les deux versants de notre pays ? Comment, en effet, les Amiénois, les Sud-Picards (18), pourront-ils oublier que, dans ce combat où se joue leur avenir, le Nord-Pas-de-Calais ne les a pas soutenus ?</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: white;">123</span>Car, il faut le dire, jusqu'à présent Lille n'a rien fait, rien dit en faveur d'Amiens. Indifférence stupide, égoïsme à courte vue ! Le Nord ne voit même pas l'enjeu </span><i style="font-family: inherit;">réel</i><span style="font-family: inherit;">. Il n'a toujours pas compris que l'idée picarde est fondamentale pour lui, pour son avenir. Hyper-urbanisé, surpeuplé, étranglé par son exiguïté, le Nord a </span><i style="font-family: inherit;">besoin</i><span style="font-family: inherit;"> de l'espace sud-picard, de ses campagnes et de ses forêts. - Tout comme la Picardie du sud, région trop peu peuplée, et trop disparate aussi, a besoin du contrepoids du Nord pour résister à l'énorme attraction de Paris…"</span></span></div>
<span style="font-family: inherit;">
</span></blockquote>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Numéro 5, décembre 1988, courrier des lecteurs :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Michèle Joannoteguy, de Loon-Plage : "J'ai bien vu tout de suite que <i>L’Invention</i> dépassait complètement le régionalisme, et que c'était une grande revue, avec de grands textes, une originalité assez stupéfiante et une cohérence difficile à saisir, mais qu’on sent (…).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">J'ai eu quelque peine à entrer dans votre monde, au début, d'autant plus que je ne suis pas de la région. Et les textes que vous publiez, s'ils se lisent, ce qui est déjà beaucoup, s'ils nous tiennent en haleine et quelquefois nous bouleversent, ne sont quand même pas d'un abord si aisé. (…)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;"><i>L'Invention</i> me fait penser à un labyrinthe : c'est plein de détours et de recoins, plein de fausses pistes, de chausse-trappes, mais avec des voies royales aussi, des esplanades, des chemins de ronde (…). J'ai retrouvé le plaisir de lire de mes quinze ou seize ans, la joie des surprises, des découvertes, les pressentiments, les frémissements, et cette impression, en tournant chaque page : que le grand secret va m'être révélé !"</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Courrier des lecteurs encore, Yves-Jean Clercq, d'Armentières : "Un ami m'a prêté votre revue en me prévenant qu'elle était géniale. Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne partage pas cet avis. Où est le génie là-dedans et où est ne serait-ce que la poésie ? Sous prétexte d'humour, vous écrivez n'importe quoi. Sous couvert de l'impuissance d'écrire vous présentez comme des chefs-d'œuvre incontournables des résidus bavés dans le pire charabia. Avec une joie maligne, vous salissez tout ce qui vous tombe sous la main. Je me demande par exemple ce que les véliplanchistes et les pédagogues vous ont fait <span style="font-size: xx-small;">(19)</span> ?</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">(…)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Vous salissez aussi le Nord-Pas-de-Calais, qui n'en a certes pas besoin, avec votre scatologie que vous voulez nous faire passer pour de la haute métaphysique !</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">(…)</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Vous attaquez la modernité parce que vous êtes foncièrement des hommes du passé. Mais ce qui est bien pire (…) c'est que vous êtes profondément méchants (sans doute parce que frustrés).</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">Je tenais à vous le dire, mais vous ne tiendrez sans doute pas à le publier !"</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">N°6 et dernier, fin 89. <i>L'Invention </i>continue de publier des grands poètes du passé, comme Hector Crinon en picard du Vermandois et René Ghil en français, Ghil, celui qui se réclamait <i>à la fois</i> de Zola et de Mallarmé, géant méconnu que je rêvais de rééditer depuis bien longtemps… et de grands poètes contemporains comme Lucien Suel. J'ai commandé à Lucien une grande ode à Augustin Lesage, mineur de fond, spirite, artiste "brut", <i>qu'i étot d’sin coin</i>… Et c'est dans ce numéro 6 que paraît l'extraordinaire <i>Mastaba d’Augustin Lesage</i>, qui commence ainsi :</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b>Façonneur d’images</b></span></div>
<div style="text-align: left;">
<b><span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></span></b></div>
<b><span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span></b>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">Pylône Katabatique</span></span></b></div>
<b><span style="font-family: inherit;">
</span><span style="font-family: inherit;"></span></b>
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit;"><span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></span></b></div>
<b><span style="font-family: inherit;">
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">Sage de Ptah-Hotep</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">Sagesse du Salarié</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">Le Sage et le Béat</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">Auguste Inlassable</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">Médium du Maccabée</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">Galibot Débonnaire</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">Frère des Spirites</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">Prolétaire Inspiré</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">Ami de la Symétrie</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">Énigmatique Mineur</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">Chaman en Picardie</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">Médecin du Papyrus</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">Voyageur Humaniste</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">Barbu Cosmogonique</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT ÀTOI</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">Artiste des Corons</span></div>
</span><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">SALUT À TOI</span></div>
</span></b></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="color: white;">123</span><span style="font-family: inherit;">C'est dans ce numéro aussi qu'Alix Tassememouille démontre que la séquence de sainte Eulalie, connue pour "le plus ancien monument littéraire du français", 881, est en réalité le plus ancien monument littéraire du picard, et que la littérature picarde a donc passé les mille ans. - C'est dans ce numéro que Jean-François Égéa évoque avec ferveur sainte Colette de Corbie :</span></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b>Seigneur, mon ventre colle à la terre</b></span></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">J'arrête là ! Je n'ai fait qu'effleurer mon sujet. J'espère vous avoir donné quand même une petite idée de ce qu'était <i>L'Invincion del Picardie</i>…</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: right;">
<b>Ivar Ch'vavar</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-size: x-small;"><b>----------</b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b style="font-size: small; text-align: left;"><span style="font-family: inherit;">N</span><span style="font-family: inherit;">otes :</span></b></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">1. C'était encore vrai en 1984. Ça ne l'est plus aujourd'hui.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">2. Allusion à un texte d'André Breton.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">3. Le mot commençait à être insupportablement à la mode, c'est pourquoi il est manipulé ici avec les pincettes ironiques des guillemets. </span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">4. <span style="text-align: left;">J'étais très "radical" à l'époque, je venais du surréalisme et j'avais fait miennes les thèses situationnistes. Il ne pouvait être question de me laisser coller sur les fesses l'étiquette "Régionaliste". Lengellé la refusait aussi avec horreur, pour des raisons différentes.</span></span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">5. Veuve.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">6. Se gardait bien de paraître riche.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">7. Peut-être une forme concentrée de fumier (fièn) ?</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">8. Sans que ce soit de sa faute.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">9. Des aiguilles, des agrafes, de la laine.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">10. Des balais de bois et de cameline.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">11. De réglisse.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">12. De la poudre de clou (de girofle ?) pour la tarte.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">13. Robinets de bois, pour les tonneaux.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">14. De choses moisies.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">15. Ce terme n'a ici rien de dépréciatif. Il désigne un sous-ensemble d'un dialecte donné…</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">16. "Coopérative" d'achats des enseignants.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">17. La création toute récente des « Hauts-de-France », regroupement des deux régions, certes, mais déséquilibré : la Picardie et sa capitale Amiens sont marginalisées au profit (au moins apparent) de la métropole lilloise. Lille, à ce moment, sous la direction de Martine Aubry, ne se prive pas d'humilier la Picardie, faiblement défendue par des élus de longue date habitués à présenter le fion.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">18. Par "Sud-Picards" nous entendions les habitants de la Picardie-région, les Nord-Picards étant ceux du Nord, du Pas-de-Calais et de la partie picardo-phone du Hainaut belge.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">19. Il a pu arriver dans les numéros précédents que nous nous en prenions à l'image des véliplanchistes, et plus sérieusement aux pédagogues, qui ont détruit l'enseignement en France en vingt ou trente ans, comme il était aisé de le prévoir dès les années 1970.</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">+++</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWKkO0zNngKt6l9u6zfsQm2hAUcEwgrz27Fjt-1yrO41eibDymtP8XsBkmi27VWK2pLzFF-ScnzU0ThO0xhGLXUdgCPZtJKShyphenhyphennoDUr836ZddYaXXy8b1cupTE3qpDdeEkipYJDiqqTaM/s1600/crabe+copie.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="887" data-original-width="1181" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWKkO0zNngKt6l9u6zfsQm2hAUcEwgrz27Fjt-1yrO41eibDymtP8XsBkmi27VWK2pLzFF-ScnzU0ThO0xhGLXUdgCPZtJKShyphenhyphennoDUr836ZddYaXXy8b1cupTE3qpDdeEkipYJDiqqTaM/s320/crabe+copie.jpg" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<b><br /></b></div>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: left;">
<b>Ivar Ch'vavar</b> (1951)<br />
construit depuis la fin de siècle une oeuvre difficile à circonscrire, d'une puissance d'invention formelle aussi irradiante que son dialogue intense avec ses pairs à travers les siècles et les langues (d'Emily Dickinson à Christophe Tarkos, de l'épopée médiévale à la poésie concrète, des Beats aux Bruts, de Georges Bernanos à Bernard Noel)... On peut en effleurer une genèse possible, partielle, à travers cette conférence sur sa première revue, <i>L'invention de la Picardie, </i>"incarnation" inaugurale d'une Grande Picardie Mentale - son Hacienda - sans laquelle n'existeraient pas, est-il nécessaire de le rappeler, l'ouvrage collectif crucial <i><a href="https://lurlure.net/cadavre-grand-m-a-raconte">Cadavre Grand m'a raconté</a></i> (<a href="https://lurlure.net/">Lurlure</a>, 3ème édition monstrueusement augmentée, 2015) et cette autre revue acharnée au tapage le plus rigoureux (perdurante avec ses tensions théoriques et ses poétiques en ébullition) : <i><a href="https://editions.flammarion.com/Catalogue/poesie-flammarion/le-jardin-ouvrier">Le Jardin Ouvrier</a> </i>(1995-2003. Réédition <a href="https://editions.flammarion.com/Catalogue/poesie-flammarion">Flammarion</a>, 2008).<br />
Plusieurs excellents ouvrages permettent déjà de cerner sa bibliographie éparse et conséquente, de mesurer l'ampleur d'une oeuvre qui impressionne (dans tous les sens) :<br />
Pierre Vinclair <a href="https://lurlure.net/chamane-et-ph-nom-nes" style="font-style: italic;">Le chamane et les phénomènes</a> (<a href="https://lurlure.net/">Lurlure</a>, 2017),<br />
Charles-Mézence Briseul <a href="https://www.librairie-spe.com/editions-des-vanneaux/12024-ivar-ch-vavar-presence-de-la-poesie-charles-mezence-briseul-editions-des-vanneaux-9782371291188.html" style="font-style: italic;">Ivar Ch'vavar</a> (<a href="https://editionsdesvanneaux.wordpress.com/">Editions des Vanneaux</a>, 2017)<br />
Plein Chant 78-79 <a href="http://www.pleinchant.fr/revue/fiches/200478.html" style="font-style: italic;">Un Horrible Travailleur célébré par ses amis et complices</a> (<a href="http://pleinchant.fr/index.html">Plein chant</a>, 2004) dont nous reprenons ici la présentation :</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<span style="font-size: x-small;">"Horrible travailleur", selon la vision rimbaldienne, Ivar Ch'Vavar (né en 1951), animateur de revues, d'éditions, de rencontres, est un rassembleur tout à la fois provocateur forcené, un brin farceur, canulardier et mythomane, un brin écorché ; rhétoricien insolite, écrivain et homme de culture multiple à travers plus de cent pseudonymes (...), animateur plus qu'exigeant de toutes sortes de publications, défenseur et rénovateur acharné de la langue picarde sur laquelle ses travaux sont multiples, - et par-dessus tout, n'ayons pas peur du mot, poète, poète véritable, sincère, scrupuleux autant qu'inspiré en un temps où le paysage poétique, quoique grouillant de monde, peut nous sembler quelque peu désertique… Devant tant d'énergie dépensée à l'insu du plus grand nombre, il pourrait apparaître comme un oublié du Parnasse. La chaîne amicale de ses complices vient nous démontrer ici, par un copieux dossier, le contraire."</span></blockquote>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrHD_H4WfNjXdkHw9ez4Nx2VkFyZ4NjkLyJyttAqrivF92HC2uYbW0XIu5L66rHEYzlBclk1Kb84SS6juTpw4n-IxW7bpagO89bVlac3lXFGZIqL3oKxorieckXjYVpGTuBXG6tMhlUYo/s1600/chamane.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrHD_H4WfNjXdkHw9ez4Nx2VkFyZ4NjkLyJyttAqrivF92HC2uYbW0XIu5L66rHEYzlBclk1Kb84SS6juTpw4n-IxW7bpagO89bVlac3lXFGZIqL3oKxorieckXjYVpGTuBXG6tMhlUYo/s200/chamane.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgViaN9v8f4mohY-rS7-IKEwf-IjXL07kQTQKwq1uHHPlPa_5qvkt-51S5e0P8CF4oI9cYkjP3rQjwtXnIC9WZtxkw5zcE7JHyZcB02VnnnD6nkiMmSGehvkgfU3y2OSP59gSgVX3A5o5Y/s1600/vanneaux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgViaN9v8f4mohY-rS7-IKEwf-IjXL07kQTQKwq1uHHPlPa_5qvkt-51S5e0P8CF4oI9cYkjP3rQjwtXnIC9WZtxkw5zcE7JHyZcB02VnnnD6nkiMmSGehvkgfU3y2OSP59gSgVX3A5o5Y/s200/vanneaux.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgFY7MInSJFC8z1QjMAd_2WKmsRz13yFichoV89d_jXxeo4-D3qtF7Cg6pcLws70PP_qVZY7b_9Y6FRsjVde-8vrMN-hnWGwl2yl8mZyJylTgyvVpeIbM9mKvCe8rZiKDRSsmmbXNwuAc/s1600/plein+chant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgFY7MInSJFC8z1QjMAd_2WKmsRz13yFichoV89d_jXxeo4-D3qtF7Cg6pcLws70PP_qVZY7b_9Y6FRsjVde-8vrMN-hnWGwl2yl8mZyJylTgyvVpeIbM9mKvCe8rZiKDRSsmmbXNwuAc/s200/plein+chant.jpg" width="150" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3dTHx10YVe4YK3RGyNPbt8uISZtF2g3hMQVi3iB16JrkohRwGBtOcaUlFvJKBDSQ8vyRfMALK6AvwYddqUXiu7A5NeO7eW_J87mMM084xcYvzVgyp0qBjRcb8Yv7fOzYDQ6TXH-1hxlQ/s1600/jo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3dTHx10YVe4YK3RGyNPbt8uISZtF2g3hMQVi3iB16JrkohRwGBtOcaUlFvJKBDSQ8vyRfMALK6AvwYddqUXiu7A5NeO7eW_J87mMM084xcYvzVgyp0qBjRcb8Yv7fOzYDQ6TXH-1hxlQ/s200/jo.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWoFT4d4qklH0w3ktDMKIkvibHuiIRbMYycbJFtv88v0A6PjG_ByJuN2HyovjpHP3rL1duObZMf1AmD51SqG66sFJh4YlslhFW8GaEJpWdkarykHHSmDggAu3lIEvyeUdy-lZRBzGK1T0/s1600/cadavre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWoFT4d4qklH0w3ktDMKIkvibHuiIRbMYycbJFtv88v0A6PjG_ByJuN2HyovjpHP3rL1duObZMf1AmD51SqG66sFJh4YlslhFW8GaEJpWdkarykHHSmDggAu3lIEvyeUdy-lZRBzGK1T0/s200/cadavre.jpg" width="150" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ltP_fl2uS1f9vqKKWy_VJ8qrrmV5JZdkA5glwyBuFWDq-cWWdVjih1N_S2tl_CTnjmI1fAJ0PGFYx_vcKAma7fWprf2S9vG4X5FJnGPNpzQRvAktTSGjdqhTC5ZlL7Qal3ec47vG-_w/s1600/ivar.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ltP_fl2uS1f9vqKKWy_VJ8qrrmV5JZdkA5glwyBuFWDq-cWWdVjih1N_S2tl_CTnjmI1fAJ0PGFYx_vcKAma7fWprf2S9vG4X5FJnGPNpzQRvAktTSGjdqhTC5ZlL7Qal3ec47vG-_w/s200/ivar.jpg" width="149" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
Pour le reste,</div>
<div style="text-align: center;">
et hop !</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-16853067596185870972020-04-26T15:45:00.001-07:002020-04-27T01:11:39.008-07:00Johan Grzelczyk "Données du réel"<div style="text-align: center;">
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b>Johan Grzelczyk</b> <i>Données du réel</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="https://www.editions-nifaitniafaire.fr/">Ni fait ni à faire éditions</a>, 2019)</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Disponible ou sur commande dans toutes les librairies ou directement sur le site de l'éditeur <b><a href="https://www.editions-nifaitniafaire.fr/donnees-du-reel-de-johan-grzelczyk/">ici</a></b></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_rvWL13wiZKpuRwgO-yzSOEUE6y0DknII4smdtOygVHXwK6oNiTX1REzAbfN0vUiGFV0OLLfdkH38aprEx_S4pLgQaUsFQGsmcSQs1eNnf-l9PXt2t9WF7aIOnPZ2klzW-UrxgLzgtjc/s1600/donnees.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_rvWL13wiZKpuRwgO-yzSOEUE6y0DknII4smdtOygVHXwK6oNiTX1REzAbfN0vUiGFV0OLLfdkH38aprEx_S4pLgQaUsFQGsmcSQs1eNnf-l9PXt2t9WF7aIOnPZ2klzW-UrxgLzgtjc/s320/donnees.jpg" width="240" /></a></div>
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<i>Extrait :</i><br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
plutôt que de réparer le garçon on avait préféré fabriquer une fillette. sa tête émergeait du drap stérile comme d'une flaque d'eau croupie. le visage blême de n'être pas encore née. pas tout à fait. les cheveux entremêlés de pétales de duvet. bientôt elle allait éprouver le besoin de se remplir d’autrui. de le faire couler en sa bouche. de le sentir lui réchauffer la gorge. lui combler l'estomac. mais pour le moment ses lèvres blanches demeuraient verrouillées. la bouche close par déni. spontanément rétive à toute ouverture en direction de ce monde qui l'avait engendrée. comme on fait un cadeau par nécessité. un présent dont tout le monde se fout. comme un poisson mais mort. bientôt oui elle allait devoir se déplier. offrir accès comme inviter. elle n'aurait pas le choix. si elle ne voulait pas qu'on la crochète il lui faudrait d'elle-même faire béance. laisser entrer l'étranger. que son regard inquisiteur se repaisse de son intime saccagé. on avait préféré faire une fillette. que du bout des doigts il fasse mine de redessiner son anatomie. qu'il ausculte son membre fantôme là où on l'avait creusée. qu'il la pelote à mains gantées. si elle ne voulait pas il lui faudrait. qu'il s'immisce en elle toujours un peu plus. qu'il la sonde en profondeur pour s'assurer. pour vérifier que sous la surface c'est bien de cela dont il s'agissait. d'un genre en devenir. d'un corps en pièces attitrées. plus tard encore il lui faudrait croître. croire en cette enveloppe évasée qui aura été modifiée. vérifiée. expérimentée. y croire cependant et s'ajourer cette fois pour augmenter. mettre à jour ce qu'elle sera devenue. une fille que l'on aura préparée.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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terrassement et inspiration. ils ont ôté les mots de nos bouches. reste à parler avec toutes les lettres qui n’en sont pas. qu'aucune preuve non plus. de savoir en sourire en revanche. n'y pouvoir que et les croire en cagoule. tout à causer domination. domestication de derrière le dos les mains. à plaisanter les ignorants. à crier en premier lieu. suite de quoi la glotte comme rage manque et dédit. meurtre mais à la meute on dénie. de fureur s'alimenter. ouvrir lentement sans compter. c'est bien le moindre au ralenti des dents. tenir le propos. donner au dedans la plainte une maternelle diction. cesse cesse. abandonner d'avance. œuvrer en tout genre sinon des sens exhumés les ravir. a contrario de ce qui jaillit. polyglotte sans un son imbibé de nervures buccales. ou ce dont fait office lorsque mot manque à l'appel. rendre bouche à la brute. aux pelotons cadencés les rivages. en amont les bisser. emphase pour compléter. n'a qu'à danser au carnaval de l’imposture. palimpseste de la parole et de sa copie. chorégraphie du faux-semblant. défilé des alibis. massés sur les trottoirs les sans-dents font chahut. jettent à tous vents des fruits. debout la meute. armés de pierres et de bâtons ils se voient rouges et dansent. rouges vocifèrent. rouges et bientôt sifflent la fin de la parade. debout l’émeute. encore une fois sinon de sens. </div>
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<br /></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
nous sommes déjà demain. nous sommes ici déjà demain. jouant de nos restes. disposant les ruines à notre gré. comme des briques de lego que l'on aurait rongées. déformant les souvenirs selon notre bon vouloir. ne manquent que des bibelots pour en témoigner. avec le reste nous les avons cassés. depuis c’est déjà la nuit. peuplée d'étranges silhouettes muettes. formes informes qui ne veulent rien dire. qui se refusent à parler. c’est la nuit prématurée. pas même noire. habitée et grouillante de sons dont nous ignorons la langue. bruit du sable en crachin sur le visage. bruit du givre dans les yeux. bruit du cœur qui s'ébat. ce bruit qui serre et qui oppresse. ce bruit-là qui empêche. oui qui empêche que la nuit ne se répète. au jour d’après nous voici. nullement décontenancés. les cheveux salis par la suie des gravats. nos bouches recouvertes d’une croûte salée. nos gestes paresseusement lents. lourds de nonchalance. hirsutes et puant la lie de l'espèce. têtes et corps inclinés. n’y voyez pas un signe de repentir non. au lendemain on ne regrette rien. il n’est déjà plus temps. nous sommes sans héritage. nous demeurerons sans succession. car à quoi bon reconstruire ce que nous n’avons pas eu plaisir à détruire. nous faisons nôtre notre pâle compagnie. nous nous en contenterons. nous ne sommes pas même convaincus de nous survivre. la vie d’ici a cédé sous nos coups. l’effondrement a eu lieu. bien entendu nous avons violé les mères. tué les pères. c’était inscrit dans les livres que nous ne prenions plus la peine de déchiffrer. nous errons dorénavant parmi les débris. des outils mal forgés à la main. à la recherche de quelques choses de quelque goût. vestiges du monde dont nous nous sommes libérés. décombres dont nous pourrions aujourd'hui nous contenter. trouver matière à nous distraire pour peu qu’ils aient encore assez de consistance. un semblant de résistance à opposer à notre génie. </div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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avec ce trou au beau milieu ça ne ressemble plus à rien. ça ne fait plus peuple. y a comme un vide c'est sûr. un espace vacant à remplir d'effroi. la populace manque. de la réflexibilité des masses populaires. c'est par pans entiers qu'elles fuitent. qu'elles creusent des fosses à renversement. pour une désertification volontaire. l’absence est une arme de destruction plaintive. et ce n'est pas en disposant des plots oranges pour empêcher l'anarchie qu’ils changeront quelque chose au peuple qui s’estompe. cette déportation là oui. à force d'interstices bientôt ne reste plus que les bonshommes du pourtour. un vrai papier à musique. perforé de partout. la mélodie du dépeuplement va bientôt grincer aux oreilles. ils vont finir par entendre. par le voir ce grand trou du milieu. mais il sera trop tard. trop tard pour rapiécer la cause perdue du peuple qui n’y est plus. trop tard pour remplacer le peuple disparu. à supposer qu'il n'y en ait jamais eu.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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à chien-fer contre chien-feu chien-fer est sans rappel ni retour. une bête tout droit tombée des enfers pour goûter du diam’ avec la gueule. mâcher de la caillasse comme si de rien. un putain de fauve des terrains vagues. bouffeur de rats crevés. bâfreur de limaille. chien-fer qui de ses crocs mord les mots. la babine lâche pour en extraire un rare alliage de poussière. en vain chien-fer fouille. au risque de la casse. car les crocs le fer le diamant pour rien. inutile morsure jusqu'au sang la babine. taillade minerais et compresse de langue. cataplasme de chair pour chien imberbe. la gueule fermée sur ses crocs. que plus rien ne filtre du sens en coulure. le sang de chien-fer anti-coagulé à la lèche. chien-feu lui ne craint rien. il impose l'idée du brasier. l'audace du bûcher. la hantise du feu pour tous. quand chien-feu fait incendie se lève. sa pisse un acide ardent. ses selles une boue radioactive. et lorsque chien-feu crache à la gueule de chien-fer c’est sous une cendre rougeoyante que ce dernier disparaît. chien-feu ne craint rien. pas même l'acier froid des armes fumantes. ni la mâchoire poignard de chien-fer. à chien-feu contre chien-fer c'est chien-feu qui gagne à tous les coups. nature ne se dédit. chien-feu l'incandescent. des orbites l'étincelle. du museau la lave. de la gueule les flammes. les flammes de chien-feu que rien ni personne. les flammes de sa rage qui ne s'étouffe. sa rage qui jamais ne s'éteint. la rage de chien-feu est son atout. son atout contre la haine froide de chien-fer. c'est un feu sans fin qui le consume. qui transforme en brasier ce qu'il approche. chien-fer à babine. limaille de diam'. et mots minerais compris à proportion qu’indiqué.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJltml9Wrwy-hc0RNe3oOzx1DtKL7wuszXe7hkaWJurxAiJHDbz61v_m1xQvZ_iQv1Z9_XFghIKI5FueZezPN8Okq1I_q0VTmyv2VSTRCyNSIpWENziObVmlk7Cend7x8cN8kTsAz_ttA/s1600/johan.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="841" data-original-width="1181" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJltml9Wrwy-hc0RNe3oOzx1DtKL7wuszXe7hkaWJurxAiJHDbz61v_m1xQvZ_iQv1Z9_XFghIKI5FueZezPN8Okq1I_q0VTmyv2VSTRCyNSIpWENziObVmlk7Cend7x8cN8kTsAz_ttA/s320/johan.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: center;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b style="text-align: center;">Johan Grzelczyk </b>(1973)<br />
a écrit une thèse de doctorat en philosophie, des cartes postales estivales, des critiques d'art, des rapports d’activités divers et variés, des articles de presse et des textes relevant de ce qu’on appelle communément "poésie" publiés en revues (Boxon, Teste, L'Intranquille, Ouste, Pli...) et sur quelques sites (La vie manifeste, Sitaudis, remue.net...). <i>Données du réel </i>est son premier livre,<i> </i>d'abord partiellement publié en feuilleton sans ordre (chrono)logique. Il commence partout (sans début ni fin... "au commencement était déjà commencé."), oppose au constat des logiques et à l'ordre binaire du monde "réel" (qui inaugure le livre) le chaos des impressions, ses repensées politiques et intimes, entre froideur punk (la ponctuation réduite au point encourage un rythme rapide et direct, favorable aux lectures publiques) échappant au simplisme déclaratif et reconstructions décapantes plus ontologiques. C'est un texte qui suit son cours sans creuser son lit.</blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
Johan Grzelczyk a par ailleurs publié en 2016 un vif ensemble de "répliques textuelles" à un travail artistique de Jérôme Progin dans <i>Numéro</i> n° 7 (<a href="https://www.facebook.com/mve.Fresnes.sur.Escaut/">Musée Vivant des Enfants</a>, 2016) ainsi que <i>tracer_dessiner_écrire</i> (également aux éditions <a href="https://www.editions-nifaitniafaire.fr/tracer_dessiner_ecrire-de-johan-grzelczyk/">Ni fait ni à faire</a>, 2019). Hop !</blockquote>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-25050792782434389882020-04-24T16:50:00.001-07:002020-04-25T09:19:19.268-07:00Charles Pennequin "Ici hors" <div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Charles Pennequin</b><i> Ici hors</i></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Ici hors<br />
la peau se penser<br />
la remue<br />
<br />
La voix la vraie<br />
larve et je veau<br />
mon étant<br />
<br />
Feu aux langues on<br />
entend cri monter<br />
dans les mains<br />
<br />
Les corps ce qui pue<br />
c'est la barbe ont les peaux<br />
la barbouille<br />
<br />
Tu par la bouche<br />
es un bloc où finis<br />
c'est les moelles<br />
<br />
J'avais ce blanc et<br />
tirais sous l'écueil<br />
une bonne langue de vache<br />
<br />
Comme les os<br />
font cailloux tancent à tête<br />
et bruisse ombre<br />
<br />
Ardemment le savoir<br />
avachi sang m’y derche<br />
à fond d’homme<br />
<br />
L'amas terre poireaute<br />
hors du potin l'encalté<br />
des babioles<br />
<br />
L'étant d'où canal du<br />
néant qu'on<br />
n’a quitté<br />
<br />
Jeune ma main<br />
faire de moi<br />
l'écrire bien<br />
<br />
Et le poil que ces sons<br />
dans ma tête est la langue<br />
sent l'poisson<br />
<br />
Les voiles ouvrent les voix<br />
Dans l’haché<br />
D'où qu'elles boivent<br />
<br />
Il bruisse en masse ombre<br />
et ça branle à peine<br />
douille<br />
<br />
C'est une crasse en clair tosse<br />
au court-jus des basses<br />
quête<br />
<br />
Une pensée comme<br />
les nouilles qui dirait<br />
cerveau colle<br />
<br />
Ciel jeté me ramasse<br />
en pensée s’aérer<br />
dans les proses<br />
<br />
Peigne en l’arrête la suie<br />
un sourd coma<br />
sied tout ça<br />
<br />
La langue tousse<br />
un tronc passe<br />
dans l’écrit<br />
<br />
Chair jetée la grimace<br />
qui nous porte<br />
à son clou<br />
<br />
Ciel rouvert<br />
en sa plaie mer urgée<br />
qui la bêche<br />
<br />
L’étant d’os où l’on passe<br />
est un flou<br />
sans musique<br />
<br />
Ciel froncé en sa ride<br />
où descendre<br />
les parlottes<br />
<br />
J’aime à laper le temps moi<br />
le tempo<br />
toujours mort<br />
<div>
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFnQkAb-9YaZjRCdINqJlK8On8QciGlZWXf06xZtwAmE27hsTZ8hcXloEP00l0331uR56NeNlnHSqM99Yk1B7gMLUP8PFcwerLVDwgA-8EvjvNotCNXdtjP9VhySJS8CEebf2-DAk6knc/s1600/pennequin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="456" data-original-width="1181" height="153" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFnQkAb-9YaZjRCdINqJlK8On8QciGlZWXf06xZtwAmE27hsTZ8hcXloEP00l0331uR56NeNlnHSqM99Yk1B7gMLUP8PFcwerLVDwgA-8EvjvNotCNXdtjP9VhySJS8CEebf2-DAk6knc/s400/pennequin.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"><b>Charles Pennequin</b></span> (1965)<br />
est une grosse voix acérée dans la littérature contemporaine. Il parle avec son monde, d'où : publications innombrables. Performances et concerts sur des scènes chics et dans des caves de la France entière et jusqu'à Moscou. Vidéos à l’arrache. Écriture dans les blogs, dans les fanzines, dans les revues, sur les murs… Dessins sans regarder. Dessins partout. Improvisations au dictaphone, au microphone, dans sa voiture, dans des TGV. Cris le long des deux voies. Petites chansons dans les carnets. Poèmes délabrés en public. Revuisme. Graphies acharnées. Travail collectif avec tout le monde. Haut dégradé dans l'Armée Noire. Charles Pennequin écrit depuis qu’il est né. Il est absolument vivant. C'est-à-dire dans la merde. Il a récemment publié <i>Tennis de Table</i> (<a href="http://www.plainepage.com/editions/calepins/tennisdetable.htm">Plaine page</a>, 2016), <i>Les Exozomes</i> (<a href="http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-3866-6">P.O.L</a>, 2016), <i>Ce fut un plaisir</i> et <i>Poèmes collés dans la tête</i> (<a href="http://cantos-propaganda-productions.blogspot.com/">Cantos Propaganda Productions</a>, 2016 et 2017), <i>La Table D'attente</i> (ESAM Caen, 2017), <i>Gabineau-les-bobines</i> (<a href="http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-4631-9">P.O.L</a>, 2018), <i>Dictaphone </i>(LP Frac Franche-Comté, 2018)... Voilà résumé le non résumable, une exploration de fond s’imposant sur le site de l'auteur <b><a href="https://www.charles-pennequin.com/">ici</a></b>.</blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: justify;">
Version remaniée de <i>La parole des corps, </i>texte initialement publié en 1997 dans la revue Sapriphage numéro 30, <i>Ici hors</i> est extrait d'un ensemble anthologique intitulé <i>Père Ancien</i>, à paraître chez P.O.L. Hop !</blockquote>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-49430273969855636172020-04-20T15:42:00.000-07:002020-04-21T01:20:14.203-07:00Fabrice Caravaca "Quelques banalités au sujet de la démocratie..."<div style="text-align: center;">
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b>Fabrice Caravaca</b> - <i>Quelques banalités au sujet de la démocratie qui tend à atteindre son degré zéro</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="http://revuepli.blogspot.com/search/label/HAMI">Editions Pli, coll. Hami</a>, 2020)</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5zJu47brfKD1MomZxdEgXaJYK5_KZb6pgM7tuFZbZPg9ZuLGO9SyVPvwK4SCtNzxLSh73aoQxd9NzdYSrK3UaM9qH_YcRafBgwNP7z6fMlSoiXo9PUIrv7ySOWSx5kb5UxFovR3YiB44/s1600/plicara.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5zJu47brfKD1MomZxdEgXaJYK5_KZb6pgM7tuFZbZPg9ZuLGO9SyVPvwK4SCtNzxLSh73aoQxd9NzdYSrK3UaM9qH_YcRafBgwNP7z6fMlSoiXo9PUIrv7ySOWSx5kb5UxFovR3YiB44/s320/plicara.jpg" width="240" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Extrait :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">D<i>e même que je ne voudrais pas être un esclave, je ne voudrais pas être un maître.</i></span></div>
<div style="text-align: right;">
<i><span style="font-size: x-small;">Telle est ma conception de la démocratie.</span></i></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Abraham Lincoln</span></div>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une démocratie quand elle atteint son degré zéro souffre très souvent et depuis longtemps de paranoïa. Ou de Schizophrénie. Au choix.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cela ne veut pas dire pour autant qu'elle est et depuis longtemps malade mais plutôt qu'elle est morte.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ce n'est pas parce qu'elle est morte qu'elle n'existe plus. Certains diraient même : au contraire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a des cadavres qui brillent.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les cadavres qui brillent peuvent se regarder briller. Même à l'intérieur d'une fiction.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Avec zèle, certains travaillent à atteindre le degré zéro de la démocratie. Même s'ils affirment toujours avec zèle, aimer la démocratie et donc ses valeurs plus que tout. Ils évoquent, sans vergogne, l'intérêt commun. Ils ne vont pas jusqu'à évoquer le bien commun. Ou pas précisément. C'est leur façon de mettre en pratique l'état de simulacre et de faire briller le cadavre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Tant que le cadavre brille la démocratie qui tend à son degré zéro a de beaux jours.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le degré zéro de la démocratie et la plus haute expression du capitalisme sont concomitants.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une démocratie qui atteint son degré zéro est une démocratie qui n'est pas une démocratie.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(Le degré zéro d'un territoire qui n'existe pas se situe à ses postes frontières.)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro soumet avec son consentement le plus grand nombre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le plus grand nombre est un nombre variable qui dépasse la majorité.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La majorité est un concept utile à la démocratie qui tend à atteindre son degré zéro.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le mensonge, le divertissement et la peur sont trois piliers des plus importants pour la démocratie qui tend à atteindre son degré zéro.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le mensonge, le divertissement et la peur (dans le désordre) fonctionnent conjointement.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le mensonge, le divertissement et la peur (toujours dans le désordre) sont trois ingrédients d'une recette qui donne des résultats.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro l'art est une institution</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a aussi, à la tête d'une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro un gouvernement. Il se compose de plusieurs personnes qui ne font pas partie du plus grand nombre et qui ne sont pas élues par ce même plus grand nombre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une lecture plus ou moins lacanienne du mot gouvernement ferait dire qu'à la tête d'une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro on gouverne et on ment.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le plus grand nombre est très souvent persuadé de vivre véritablement dans une démocratie réelle.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le libéralisme, le néo-libéralisme, l'ultra-libéralisme policier sont des noms du capitalisme qui change de nom.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quand le silence d'une partie du plus grand nombre se rompt les chiens de garde aboient avec zèle.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
De la même façon quand le silence d'une partie du plus grand nombre se rompt les forces du maintien de l'ordre ne se maintiennent plus.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro "droits" et "devoirs" sont des mots utilisables à toutes les sauces.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Tuer les symboles est une pratique courante dans une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro. Mais on ne déteste pas danser et s'amuser avec les cadavres dans une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le mot "crise" est en vogue. Cela fait déjà plusieurs longs lustres que le mot "crise" est à la mode.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro celles et ceux qui gouvernent sont aussi des banquiers voire des hommes ou des femmes d'affaires.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Celles et ceux qui gouvernent dans une démocratie qui tend à atteindre son degré zéro utilisent plus qu'à leur tour l'expression "dette publique".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Etc.</div>
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<br /></div>
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+++</div>
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggZW8abBryW0uNzCwnipS3VZxEvFJc9xKOX_STDof23hJ-DiuhtUAhzyuBfec2Q487cBR2pe29i2bKHCFQdPitL2Qm-Q1BgMRV7RqwMI973lKOJH-3_zKIMIWNLiSQZCBPlRRKL8wPh1Q/s1600/Sans+titre-2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1181" data-original-width="1181" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggZW8abBryW0uNzCwnipS3VZxEvFJc9xKOX_STDof23hJ-DiuhtUAhzyuBfec2Q487cBR2pe29i2bKHCFQdPitL2Qm-Q1BgMRV7RqwMI973lKOJH-3_zKIMIWNLiSQZCBPlRRKL8wPh1Q/s200/Sans+titre-2.jpg" width="200" /></a></div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b>Fabrice Caravaca</b> (1977)<br />
ne danse pas toujours. Il sait aussi que sa manière po-é/li-tique d'être au monde (dans la fraternité et la joie) ne peut pas faire l'économie d'aspects critiques plus froids et mordants, parfois plus désespérés, traduits dans des propositions sèches, limpides, assénées par glissements et rebonds... C'est un texte incisif et bref, qui tresse les trois domaines (philosophie, sciences sociales et poésie) que souhaite traverser (effleurer, retailler, miner ou détourer...) la collection <i>Hami </i>imaginée par <a href="http://lastfive.blogspot.com/">Justin Delareux</a> pour sa structure autonome <a href="http://revuepli.blogspot.com/">Pli</a>. 7,50 euros port compris <a href="http://www.encres.bigcartel.com/">ici</a>. Hop !</blockquote>
<div style="text-align: left;">
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cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-91295620319644208382020-04-18T16:41:00.000-07:002020-04-18T16:42:43.637-07:00Fabrice Caravaca "Vestiges de repas" (les inédits)<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b>
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b>
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b>
<b><span style="font-family: inherit;"><br /></span></b>
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<b><span style="font-family: inherit;">Fabrice Caravaca - </span></b><i><span style="font-family: inherit;">Vestiges de repas </span></i><br />
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i>
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i>
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i>
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i>
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i></div>
<span style="font-family: inherit;">L'observation lente et patiente des vestiges de repas. Dans les cendres, les doigts et le regard précis et habitués et calmes. Avec les silences et les passages de vent frais et noirs. Des allers et retours dans le temps et les peurs anciennes maintenant perdues et oubliées et inutiles.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Là où il y eut un feu ce ne fut pas toujours un incendie. Les pas reviennent et les yeux aussi. C’est de l’instinct. Là où il y eut de la chaleur ce ne fut pas à chaque fois pour brûler comme les flammes hautes lèchent ou sortent vives et rouge vif et orange aussi de grandes cheminées. C’était les usines. Avant il y avait des usines avec des murs. Aujourd’hui, il existe une archéologie de la faim.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les mains dans la suite du feu. L'habitude est vieille et lointaine et inconnue. C'est l'instinct qui guide les mains et les yeux et le corps tout entier. Les fouilles, les doigts dans les cendres. Ce sont de vieux restes. De très anciens repas. De très lointains vestiges de repas. Des retours là où il y eut des vies. Des passages de vie. Là où la vie s'épuisait et se perdait aussi parfois. Le visage silencieux et sensible au froid de l'atmosphère. Sensible aux piqûres du froid et sur lequel des cernes et de jeunes rides sont les traces parfaites du passage des rêves et des très vieux souvenirs.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Lumière blanche. Jour blanc. Écoulement vierge du temps. Retour du temps sur lui-même. Tout est très calme et patient dans l'examen minutieux des cendres. Une carte s'établit de mémoire réunissant en un dessin parfait les lieux de passage où subsistent les restes de foyers. L'ancienne chaleur des feux maintenant éteints et perdus dans les passés. L'ancienne mémoire qui n'a plus rien à voir avec la mémoire d'aujourd'hui. Que la mémoire d'aujourd'hui cherche. C'est l'instinct de survie qui se manifeste encore dans ces moments-là. C'est probablement cela, l'instinct de survie. Cette énergie malgré tout à passer encore par dessus la vie. À passer outre la vie. De probablement encore penser être vivant malgré la vie. Comme si une force intenable puisait dans les derniers changements de lumière avant de se diffuser dans les mains qui fouillent les vestiges du jour.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Une douce mélancolie comme la chaleur d’un corps contre son corps. Un petit feu très doux aussi. Le rose parfait des nuages des confins du souvenir. La pénible lutte pour que le souvenir de cette couleur perdure et parcourt l’ensemble du corps.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les mains de la couleur des cendres cherchent aussi cette chaleur perdue. Cherchent aussi à s'étreindre. Les mains cherchent leur propre contact, voudraient se serrer l'une contre l'autre, se blottir dans la chaleur de la peau. Mais les mains fouissent et fouillent les feux passés. La scène pourrait être drôle lorsque la pluie rend les cendres comme boue grise et que les mains jouent sans le vouloir avec des boules grises qui adhèrent aux doigts. Boules grises que l'on pourrait croire baignées d'huile et que l'on guide jusqu'à la bouche. Le corps ruisselant sous l'eau de la pluie qui rince le visage inutilement, les mains répétant le geste d'amener les ersatz de nourriture à la bouche. La face est grise. L'eau tombée du ciel nettoie la face. La face est à nouveau grise. Et le temps passe ainsi et encore.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les paysages aussi sont souvent gris malgré la lumière blanche qui parfois étreint les mondes. C’est une lumière étrange, très blanche, qui pose comme un voile diaphane sur l’ensemble des choses. Une lumière qui recouvre les mondes en silence. Un voile léger posé sur chaque chose. Chaque chose ainsi enveloppée rendue très lumineuse et blanche.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">L'image aussi très lumineuse des mains dans la cendre. Et le geste très lumineux aussi qui colorie le visage. Une fine pellicule de cendre sur la surface du visage. Une fine pellicule de cendre partout ici et avant sur la surface des choses. Et sur leur lenteur à présent. Un voile léger posé sur chaque chose. Chaque chose déjà recouverte d'une fine pellicule de cendre. Un voile sur les cendres. Tout est très transparent. La cendre est très transparente. Les mains qui fouillent la cendre sont très transparentes. Et exsangues avant d'être transparentes.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les saisons passent. Se suivent imperturbables. Ce sont de grandes et longues saisons. Le temps s’écoule différemment depuis longtemps déjà. Il passe sans durer vraiment. Et pourtant tout semble se figer. Le temps égalise le temps dans une immobilité de statuaire. Ou le temps continue de se répéter, visitant sans cesser les mêmes espaces, les mêmes corps. Ne s’arrêtant jamais et cependant figeant chaque instant qu’il parcourt et qui le compose.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les mains dans le temps des cendres. Ou les mains dans les cendres du temps. Ce sont les mêmes mains qui fouillent les cendres et se dispersent dans le temps. Ce sont les mêmes mains qui fouillent les temps et se disloquent dans les cendres. Ce sont les mêmes cendres qui recouvrent le temps et ce sont les mêmes temps qui se désunissent dans les cendres.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Les mains toujours aussi agissantes comme en une archéologie de la faim. Selon des habitudes et des règles en apparence simples, les mains participent aux fouilles. Ce sont des instruments ou des outils. Elles agissent ou plutôt il s’agit de les faire agissantes. Deux mains toujours complémentaires dans les vestiges d’anciens foyers. Près des grandes cheminées des anciennes usines, des anciens chantiers et des anciens carrefours. Les mains mangeuses de souvenirs. Les mains de la faim et des grandes mélancolies et des solitudes. Et les mains aussi vestiges de la faim. Et les mains peuvent se réchauffer au souvenir des repas anciens. Au souvenir de l’ancien contact avec la nourriture. Les mains qui pouvaient toucher mieux que les bouches la nourriture et se nourrir ainsi du contact avec les aliments. Parce qu’il s’agissait déjà de souvenirs de nourriture. Ou d’invention de nourriture.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les doigts, l’un après l’autre introduits dans la bouche et léchés, goûtés et sucés en une tremblante et chaste cérémonie. Les doigts de chaque main ainsi explorés et rendus ensuite à l’air et à leurs activités. A leur patiente et lente fouille des vestiges. A former un poing ou à se frotter l’une contre l’autre. Ou encore à s’agiter dans des saluts adressés au vide. Ou à se précipiter l’une vers l’autre en une série sonore de bravos. Ou à tendre seulement l’index dans des directions subtiles bien qu’incertaines désignant l’horizon ou des silhouettes s’y mouvant épisodiquement.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">L’enfance et l’archéologie de la faim. L’archéologie de la faim fouillant l’enfance de la faim de ses mains devenues expertes. L’enfance de la faim loin déjà dans les souvenirs ou perdue déjà, indicible ou inimaginable. L’instinct pour la survie des souvenirs ou la construction sensible et élaborée de souvenirs. La construction d’une mémoire pour les mains de l’archéologie de la faim. Pour que les mains n’en soient pas réduites au possible vide subsistant à toutes choses.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">L'enfance et la faim. Et le froid. Les mains et les engelures. Les brûlures du froid. Les mains gelées dans l'articulation des cendres. Les mains froides et abîmées et griffées par les serres des cendres. Les mains dans les vides de la faim répétant les mêmes gestes inlassablement comme s'ils pouvaient nourrir. Comme s'ils signifiaient, tant qu'ils se répétaient, la chaleur du mouvement et celle de la nourriture. Comme s'ils disaient l'existence même. Comme si l'absurde de la situation la rendait vivable et acceptable et assurait sa permanence.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les deux mains assises dans les cendres laissent le temps et le paysage s’unir et trembler. Et les bras se tendent et les mains regardent le ciel. Les planètes, la grosse lune. Et la nuit grise devient rose dans les mains de l’enfant. L’enfant assise avec ses mains dans les cendres du jour. L’enfant avec ses mains apaise le ciel. Et de ses pleurs rares et calmes, l’enfant accueille la nuit qui devient rose. L’enfant émet des sons dans la nuit apaisée et son visage respire la beauté chaque fois que bouge sa bouche. L’enfant s’adresse ainsi à la nuit rose et lui parle longtemps aussi avec les mouvements de ses mains roses aussi à présent d’avoir ainsi accueilli la nuit.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Les décombres du jour apaisées et retrouvées dans la nuit. L’enfant au milieu des décombres réconcilie le jour et le nuit. Elle touche le visage de la nuit de ses mains et découvre la possibilité du prochain jour. L’enfant regarde la grosse lune. Elle réunit ses deux mains puis se remet à fouiller dans la cendre. Elle répète minutieusement les gestes que nul apprentissage n’aurait su lui transmettre. Elle joue avec ses mains et la cendre. Elle regarde la grosse lune et des étoiles qui éclairent son visage. L’enfant est fatiguée et sait le sommeil qui lui manque et la répétition des nuits sans sommeil. L’enfant boit le lait de la nuit et se caresse les cheveux. L’enfant est belle de savoir ainsi attendre l’aube de chaque jour. Ou l’aube répétée d’un jour unique.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Les hautes tours figées dans leurs silences tremblent pourtant parfois. Les hautes tours semblent s’animer et troubles dans les brumes matinales paraissent trembler et prendre encore de la hauteur pour déchirer le ciel de leurs antennes et de la respiration de leurs cheminées. À l’aube le ciel s’entrouvre et laisse poindre la lumière d’un unique jour. Dans sa solitude matinale la lumière ranime l’image des passés et fait trembler presque imperceptiblement les hautes tours et leurs antennes et leurs cheminées.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">À la lisière de la ville de grands espaces qui purent accompagner le chaos. Amas de boules de toutes matières et tas de pierres et de débris de toutes sortes. Illusions d'incendies volontaires. Images des jours perdus dans les zones sauvages. Visions d'une masse d'individus regroupés à la lisière des villes vivants et vivant les chaos du monde et de leur temps et de leurs territoires. Métamorphoses et détours au milieu des nouveaux paysages. Partout des traces comme des photographies. Des visages ont impressionné la terre et des pas l'ont labourée et partout ce silence nourri de visages et de fatigues rassemblés.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">Au milieu des décombres, l'enfant, assise, ne cherche pas dans les cendres qu'elle touche la trace des os du visage. Ses mains gardent le souvenir photographique des visages caressés. La chaleur de la peau imprégnée sur ses paumes et la chaleur des sourires gardée en mémoire au bout des doigts. En fouillant ainsi ces vestiges de foyers l'enfant se situe dans un temps recommencé. Elle peut supporter le froid et la solitude et rester longtemps assise. L'enfant parcourt aussi le temps en fouillant les cendres. L'enfant fait des bonds dans le temps. L'enfant calme et appliquée vit dans le silence présent et les sourdes rumeurs passées et la solitude peuplée de silhouettes fantômes à venir. </span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">(...)</span><br />
<div style="text-align: right;">
<i><span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">(1er état d’un travail en cours depuis 2016, devenu "ça sent le ciel")</span></i></div>
<div>
<br />
<div style="text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPChIETS52jG1VG6pQZPWBoODWaDgtr5F1MQpfoz5vjx80XHn2QypLmvRUuD8_P39citm6RwhgXNvhxFfdCThyphenhyphenPEIfQHFrnGH6qGouyAdlS1_5bqElw9q87f8JuQgsABAXrQxrHFkqlHM/s1600/Sans+titre-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="1181" height="170" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPChIETS52jG1VG6pQZPWBoODWaDgtr5F1MQpfoz5vjx80XHn2QypLmvRUuD8_P39citm6RwhgXNvhxFfdCThyphenhyphenPEIfQHFrnGH6qGouyAdlS1_5bqElw9q87f8JuQgsABAXrQxrHFkqlHM/s320/Sans+titre-1.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b>Fabrice Caravaca</b> (1977)<br />
est l'animateur des éditions <b><a href="http://www.derniertelegramme.fr/">Le Dernier Télégramme</a></b>, avec lesquelles il sillonne la France entière dans de nombreux festivals et tisse des liens entre une approche traditionnelle et d'autres plus expérimentales de la poésie, considérée comme un "espace d'échanges véritables" et une manière vivante d'être au monde. Il a ainsi constitué une catalogue passionné et décloisonné oscillant du livre de haïkus aux montages textuels post-Fluxus, du récit poétique à la poésie sonore ou concrète, mobilisant des expériences qui infusent sa propre écriture. Celle-ci, proche par bien des aspects du travail de Christophe Manon (un lyrisme abrupt et assumé) mais aussi bien de Serge Pey ou de Lucien Suel, se développe dans des suites de courtes proses souvent "immédiatistes" et pacifiées (l'accolade fraternelle y prime sur la prise d'armes) où s'affirme un hymne complexe à la vie (non sa scrutation naïve), joyeux et inquiet, à sa manière très politique. Ses nombreuses lectures publiques, son activisme infatigable portent cette trace profondément humaine, ainsi que quelques livres publiés dont <i>Morcellement de je ne sais quoi de coloré </i>(<a href="https://atelierdelagneau.com/25-premier-livre-d-un-auteur/13-morcellement-de-je-ne-sais-quoi-de-colore-9782930188324.html?search_query=caravaca&results=2">Atelier de l’agneau</a>, 2007), <i>La Vie</i> (<a href="http://fondeursdebriques.free.fr/argu-lavie.html">Les Fondeurs de briques</a>, 2010), <i>Un corps contre la terre</i> (<a href="https://www.librairie-spe.com/editions-des-vanneaux/12031-un-corps-contre-la-terre-fabrice-caravaca-editions-des-vanneaux--9782916071602.html">Les Vanneaux</a>, 2010), <i>La falaise</i> (<a href="https://www.aencrages.com/2014/04/02/la-falaise/">Æncrages & Co</a>, 2014)... Hop !</blockquote>
</div>
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<br /></div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-55175997801621490042020-04-15T14:39:00.003-07:002020-04-15T15:02:25.421-07:00William Bronk "Conclusion"<div style="text-align: left;">
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b>William Bronk</b><br />
<i>Conclusion</i></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Je pense</div>
que nous sommes à la porte<br />
d'un monde neuf<br />
et qui pourrait s'ouvrir<br />
et nous, entrer.<br />
<br />
Bon,<br />
voici la porte<br />
et voici le monde.<br />
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">(in <i>L'usage </i>numéro 1, avril 2013. Traduction : Victoria Xardel)</span><br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: xx-small;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8F9fUiq92nlP2F4zkV9gYyOa4Kookb8Ig58nXKKfLj0Eh4l208ipOCWk6APHa0t6_z5OcXGZD7mT1ogXaQqlhJC_lIa-GJqXqXOl3IskIjmwE8TNV9d6l4qM_UQ0D362xX_4LXuzaOrk/s1600/bronk.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1078" data-original-width="1600" height="215" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8F9fUiq92nlP2F4zkV9gYyOa4Kookb8Ig58nXKKfLj0Eh4l208ipOCWk6APHa0t6_z5OcXGZD7mT1ogXaQqlhJC_lIa-GJqXqXOl3IskIjmwE8TNV9d6l4qM_UQ0D362xX_4LXuzaOrk/s320/bronk.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-85297144530127510112020-04-14T15:46:00.001-07:002020-04-21T02:09:36.528-07:00Senna Hoy<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit;">Senna Hoy</span></b></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<i><span style="font-family: inherit;">Disponible par correspondance :</span></i></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">15 rue Myrha, 75018 Paris</span><br />
<span style="font-family: inherit;">(un numéro : 4 euros. Abonnement de soutien 4 numéros : 20 euros)</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaFbi4xXa83CV-qGPYUQA4nLZlRDRT42bMxKrEqBfieyoEeCmf6lYlDB3EHTRQnLZRTO7unKE1-CP6z6I2p7BP2ph0jzswwhGiOmYBJmdcBoBsnwWZ7YUR8l9WFQoy-Y_6AbiCfpbGBAE/s1600/senna1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaFbi4xXa83CV-qGPYUQA4nLZlRDRT42bMxKrEqBfieyoEeCmf6lYlDB3EHTRQnLZRTO7unKE1-CP6z6I2p7BP2ph0jzswwhGiOmYBJmdcBoBsnwWZ7YUR8l9WFQoy-Y_6AbiCfpbGBAE/s320/senna1.jpg" width="240" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGwptP-gJpvRo2UNeklhi08tqCz-pT05T-CJI-xGNT_LXmlGR415FlP95bbaNvsfkUZkpuVsLnuo-rvdVDU3GIu2SPBudOzAimwmkqbOt5eOcgx7kcApRL3mvE9R7509wyoTMuQ5ztftE/s1600/senna2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1574" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGwptP-gJpvRo2UNeklhi08tqCz-pT05T-CJI-xGNT_LXmlGR415FlP95bbaNvsfkUZkpuVsLnuo-rvdVDU3GIu2SPBudOzAimwmkqbOt5eOcgx7kcApRL3mvE9R7509wyoTMuQ5ztftE/s320/senna2.jpg" width="240" /></a></div>
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: left;">
<i>Extraits :</i></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b><br /></b></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b><br /></b></span></div>
<span style="font-family: inherit;"><b>Victoria Xardel</b></span><br />
<span style="font-family: inherit;"><i>J'ai les moyens</i></span><br />
<span style="font-family: inherit;"><i><br /></i></span>
<span style="font-family: inherit;">(...)</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Tu diras, un système s'effondre non par succès de l'opposition</span><br />
<span style="font-family: inherit;">mais par le développement irrépressible de ses contradictions.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Tu vantes les connexions raffinées qui nous neutralisent.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Ce mouvement reste à l'extérieur des lieux de travail. Tu es maître de toi.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Ils ne croyaient pas à l'éventualité de troubles étendus et durables.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Nos perspectives sont l'accouplement, l'ouverture des routes,</span><br />
<span style="font-family: inherit;">la mise à sac de l'équilibre ruineux de la sphère domestique.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Aucune omnipotence ne prévaut contre ton exorbitant privilège.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">si tu presses un bifteck contre ta plaie à l'oreille,</span><br />
<span style="font-family: inherit;">un émeutier taciturne évoque la capacité de cicatrisation du cristal</span><br />
<span style="font-family: inherit;">et tu assures ta domination en transformant tout procès</span><br />
<span style="font-family: inherit;">en phénomène linéaire.</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">in <i><span style="color: #990000;">Senna Hoy 1</span></i></span></div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">*</span></div>
<span style="font-family: inherit;"><b><br /></b></span>
<span style="font-family: inherit;"><b><br /></b></span>
<span style="font-family: inherit;"><b>Sean Bonney</b></span><br />
<span style="font-family: inherit;"><i>Depuis le noir profond</i></span><br />
<span style="font-family: inherit;"><i><br /></i></span>
<span style="font-family: inherit;">Le disque violent au centre du ciel comme les pièces dans ma poche</span><br />
<span style="font-family: inherit;">irradient la même énergie d'enfer. Je le sais parce que ça fait cinq jours</span><br />
<span style="font-family: inherit;">que je suis réveillé. Je sais que ça fait cinq jours que je suis réveillé</span><br />
<span style="font-family: inherit;">parce que quand je suis sorti sur mon balcon ce matin tous les</span><br />
<span style="font-family: inherit;">immeubles de la ville se sont effondrés. Il me semblait qu'il y avait de</span><br />
<span style="font-family: inherit;">quoi s'inquiéter, donc je me suis mis à écrire mon testament. Allons-y.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Mes tasses de café et ma machine à écrire je les lègue à, chais pas, celui</span><br />
<span style="font-family: inherit;">qui gueulera le plus fort. Ma collection de bières vides je la lègue à mon</span><br />
<span style="font-family: inherit;">proprio. Ma bibliothèque je la lègue aux sdf de Kotbusser Tor. Ma</span><br />
<span style="font-family: inherit;">carte bleue pareil. Mon indécision sexuelle je la garde pour moi. Mon </span><br />
<span style="font-family: inherit;">amour je le lègue aux suicidés. Ma toxicomanie je la lègue aux flics,</span><br />
<span style="font-family: inherit;">qu'ils flétrissent mutent et meurent. Ma haine je la garde contre mon</span><br />
<span style="font-family: inherit;">cœur. Mon cœur je le lègue au centre de la terre. Ma peine. Argh. Ma</span><br />
<span style="font-family: inherit;">peine, qui fait la taille de la petite île raciste sur laquelle je suis né, je la</span><br />
comprime, je la transmute en quelque chose comme la joie sauvage et<br />
collectivement inhumaine des martinets qui tournent autour de la ville<br />
avec une frénésie plus sauvage que, enfin bref. Le cœur c'est tellement<br />
nul comme métaphore. Et l'idée de l'enfouir sous la terre si pathétique<br />
quand je pourrais tout aussi facilement le lancer au centre de la grande<br />
tache rouge de Jupiter. Par exemple. (...)<br />
<span style="font-family: inherit;">Ma petite île raciste je la lègue aux monstres et aux poisons. La</span><br />
<span style="font-family: inherit;">dimension fantôme je la lègue à mes amis les plus chers. Mes nœuds et</span><br />
<span style="font-family: inherit;">mes tumeurs je les lègue à ceux qui voudraient former un nouveau</span><br />
<span style="font-family: inherit;">gouvernement, qu'ils comprennent juste ce qu'un système sensoriel</span><br />
<span style="font-family: inherit;">peut avoir de petit, d'enragé et perdu une fois détourné. Ah, fait chier.</span><br />
<span style="font-family: inherit;">Je lègue l'expression de mon visage à mes ennemis. Je lègue la grande</span><br />
<span style="font-family: inherit;">tache rouge de Jupiter aux chômeurs, je suis sûr qu'ils sauront quoi en</span><br />
<span style="font-family: inherit;">faire. Nique mon cœur. Résiste à la mort par l'eau. Par le feu et la</span><br />
<span style="font-family: inherit;">corde aussi. J'ai peur de rien. Putain ce que je vous aime.</span><span style="font-family: inherit;"><br /></span><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: inherit;">in </span><i style="font-family: inherit;"><span style="color: #990000;">Senna Hoy 2</span></i></span></span></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3D96gEsZczlFEhALWHyIZlR2DsrBpwGr4V5-vEV-cBoPjI06rcIDbKyyZsp0lY9pxogRNEWRRO4WS0vOHl6cgNZlP9o0aY9ZsNd6BuHf-fMz6Lj4BAB4KoxNz4jJmhmrT1Z8a2faKKxU/s1600/Sans+titre-2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1517" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3D96gEsZczlFEhALWHyIZlR2DsrBpwGr4V5-vEV-cBoPjI06rcIDbKyyZsp0lY9pxogRNEWRRO4WS0vOHl6cgNZlP9o0aY9ZsNd6BuHf-fMz6Lj4BAB4KoxNz4jJmhmrT1Z8a2faKKxU/s200/Sans+titre-2.jpg" width="189" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both;">
</div>
<br />
<div>
<br />
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">"Chacun deviendrait responsable d'un savoir qui n'est pas le sien conçu dans une langue qui n'est plus seulement la sienne." (La scierie, anonyme. Héros-limite, 2013)</span></blockquote>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b>Senna Hoy </b>(un des pseudonymes de l'écrivain et activiste libertaire allemand Johannes Holzmann) est une revue de poésie en français et en anglais, imprimée en typographie dans un petit format (pratique à la main) et disponible par voie postale ou sur abonnement. Cette fabrication/diffusion est un pari : celui de l'engagement et de l'organisation. Son nom l'indique : la question politique (avec ses corollaires) est le cœur de ses préoccupations. Il ne s'agit pas de procéder par mots d'ordre mais de parler ("Il y a deux type d'écrivains : ceux qui parlent et ceux qui parlent de quelque chose" écrivait Kenneth Patchen) et de faire ce qu'il y a à faire : publier de la poésie comme avoir quelque chose à redire, dans une circulation entre deux langues s'informant mutuellement, aux dispositifs parfois ouvertement expérimentaux (Nat Raha notamment), parfois plus brutalement "expressionnistes" (Sean Bonney par exemple)... Ce sont des gestes possibles pour <i>faire pression</i> sur la langue, désagrégée et rendue à une matérialité enrichie, avec ses différences, ses impulsions, ses failles, ses lignes instables et dansantes de colère et de mélancolie... C'est comme l'herbe entre les dalles, ou une façon de <i>battre sa revendication</i> (Claude Minière). Hop !</blockquote>
</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-88611194597391058502020-04-06T09:19:00.002-07:002020-05-14T02:29:34.629-07:00Haireomai Abbadoh "Aujourd'hui"<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b><br /></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b><br /></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b><br /></b></div>
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<b><br /></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b><br /></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<b>Haireomai Abbadoh</b> <i>Aujourd'hui</i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<i><br /></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnWfUK8UqYT-rkiuNl9d25qZkzY6kCq88A4i1lUQDi1HYJ5hWs2mTUpkjexWSVVJB7WR-mm2WHr3h2hQBWdOCop5Cvl0bREJLMV0aC5uDV2Wp32H90-hroUaka3dL_GJxnCBSOH6DTuqE/s1600/aujourd%2527hui.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnWfUK8UqYT-rkiuNl9d25qZkzY6kCq88A4i1lUQDi1HYJ5hWs2mTUpkjexWSVVJB7WR-mm2WHr3h2hQBWdOCop5Cvl0bREJLMV0aC5uDV2Wp32H90-hroUaka3dL_GJxnCBSOH6DTuqE/s320/aujourd%2527hui.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIlI2Ahdo-MoTz8hA-OjR1rb_NE6Y5z9_JuK4bAN8D1k9DaUyFl463emLCy2tNYl5OzeZTTSNo-wy7WNulEvpeEiG34iZIISRyxca0l8PMHCHnp4mSLfjmcmfb1Vz5gs-HW94yYEJd_FM/s1600/master+musicians.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIlI2Ahdo-MoTz8hA-OjR1rb_NE6Y5z9_JuK4bAN8D1k9DaUyFl463emLCy2tNYl5OzeZTTSNo-wy7WNulEvpeEiG34iZIISRyxca0l8PMHCHnp4mSLfjmcmfb1Vz5gs-HW94yYEJd_FM/s320/master+musicians.jpg" width="226" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz-mGSrd0QWGkQlLALKno9uPg_NEIbZ3dimq9nNeinpgvKZG-g15oK7T9pcCzsmxs3gmMnBU1QxLc6hED8UHiI_5aQZI_UHpvTQNHUIjESK01LH3fnAXSOYK2EuPD2pw5Kgnu2WQ3VbCw/s1600/sarment.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhz-mGSrd0QWGkQlLALKno9uPg_NEIbZ3dimq9nNeinpgvKZG-g15oK7T9pcCzsmxs3gmMnBU1QxLc6hED8UHiI_5aQZI_UHpvTQNHUIjESK01LH3fnAXSOYK2EuPD2pw5Kgnu2WQ3VbCw/s320/sarment.jpg" width="226" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV7XbisjXZRpI6irB3RP97egOLdKs1ViImCPfz4zVbnxxQYRyXlgDzejTSnD3p62_PyNwgkVBAU8z2aZsRnZXse5nwwhXcm3rqf8-hRQV4x4WI0oFWVLSUS1Vwuano3h2oiCX7teYeico/s1600/bonnie.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgV7XbisjXZRpI6irB3RP97egOLdKs1ViImCPfz4zVbnxxQYRyXlgDzejTSnD3p62_PyNwgkVBAU8z2aZsRnZXse5nwwhXcm3rqf8-hRQV4x4WI0oFWVLSUS1Vwuano3h2oiCX7teYeico/s320/bonnie.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhecMOocmA_b5WiZeDhURKtEtrgQciZ7hO8JXoWvIFGSq346bA_mU2Kd8zHSGCbnbsnfDHZU3mQD03RoG1aHK_Gu__I0IQWIyxQzDMIcPXZR43_JpcRDl2f2htngmmXrasgCAvgBQjfWFk/s1600/susanne.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhecMOocmA_b5WiZeDhURKtEtrgQciZ7hO8JXoWvIFGSq346bA_mU2Kd8zHSGCbnbsnfDHZU3mQD03RoG1aHK_Gu__I0IQWIyxQzDMIcPXZR43_JpcRDl2f2htngmmXrasgCAvgBQjfWFk/s320/susanne.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNYW-G2P-aAIDXS6GoBVthiSMA2COLj6k5OWWBNjIY46BIMyflDYL-VV_07qufMzna-dJPiNrz8e61R01qNoqAiWT6RLZxgbdln4JKw3LH8p8r1SWWkJXcMVJR0P-UGgoR7-QrCah4CiY/s1600/disturbed+children.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNYW-G2P-aAIDXS6GoBVthiSMA2COLj6k5OWWBNjIY46BIMyflDYL-VV_07qufMzna-dJPiNrz8e61R01qNoqAiWT6RLZxgbdln4JKw3LH8p8r1SWWkJXcMVJR0P-UGgoR7-QrCah4CiY/s320/disturbed+children.jpg" width="225" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqCiqlUqT1CUa2iM9xn8WHCpQJloX0WKSjFj30yLebxxmeDzImRKnwP6h7m5QcSxq8GnUCd4p_lFiJhuPshnwSy2HuO4OBt7ChcSGh_Los391vBoP3a06FCr1mQwVf6bZ4mdsKBKByjoc/s1600/mila.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqCiqlUqT1CUa2iM9xn8WHCpQJloX0WKSjFj30yLebxxmeDzImRKnwP6h7m5QcSxq8GnUCd4p_lFiJhuPshnwSy2HuO4OBt7ChcSGh_Los391vBoP3a06FCr1mQwVf6bZ4mdsKBKByjoc/s320/mila.jpg" width="225" /></a></div>
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<i><br /></i></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEganHI7omuYNS4gN8X8gtRKEtNrQLKvzSIn30rEKhR6L11BsHQp6GuC1DaWRgiLnv3FiQejVSfQjEG-viKbHQpR7TU6lG0ZksARhmh4HNaBdARxTGHpmHx3clbmClGND8gBUWBAqAuCEow/s1600/d%25C3%25A9portation.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEganHI7omuYNS4gN8X8gtRKEtNrQLKvzSIn30rEKhR6L11BsHQp6GuC1DaWRgiLnv3FiQejVSfQjEG-viKbHQpR7TU6lG0ZksARhmh4HNaBdARxTGHpmHx3clbmClGND8gBUWBAqAuCEow/s320/d%25C3%25A9portation.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBlY0ERUGsm9GqRHVuQu5u_2R0-YA8n4TQ6MwPCO-mN07yVRqVExQKtCcIZob3UxbiI2q2Vk_u2usOujc8QwCzpvx2UGNuPNw7woIC9j6OS6qWeNgqoilZiB0Qaqx77hl5XqGitzS6mgs/s1600/hoess.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBlY0ERUGsm9GqRHVuQu5u_2R0-YA8n4TQ6MwPCO-mN07yVRqVExQKtCcIZob3UxbiI2q2Vk_u2usOujc8QwCzpvx2UGNuPNw7woIC9j6OS6qWeNgqoilZiB0Qaqx77hl5XqGitzS6mgs/s320/hoess.jpg" width="225" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhu892IF9QOgFCaIbgHyOD_hqD0B6UL2dUF35-Vk8aNOhdLsdUltngJa2zsoZ4SG8gosGMA3PzfYyKNumcM3eC-sTnrO-4hfAeZuflO_OcSl1EDhBHQGLRfyibcnpInucZ5x3nlBtCSTiM/s1600/speer.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhu892IF9QOgFCaIbgHyOD_hqD0B6UL2dUF35-Vk8aNOhdLsdUltngJa2zsoZ4SG8gosGMA3PzfYyKNumcM3eC-sTnrO-4hfAeZuflO_OcSl1EDhBHQGLRfyibcnpInucZ5x3nlBtCSTiM/s320/speer.jpg" width="225" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAe7KNeDmxt6mB3jeMkknnbqVkv9RFitccmOJEfOp7ReZuvixx8rKwB9ebUjEZ0b_cVG_ST-jlF3OW3aqsGvvCoatta7RNq2dKTGvFE9CzisLZVmJ-WBTVdYqMQ45vT5dj7lgjlJo98D8/s1600/jassy.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAe7KNeDmxt6mB3jeMkknnbqVkv9RFitccmOJEfOp7ReZuvixx8rKwB9ebUjEZ0b_cVG_ST-jlF3OW3aqsGvvCoatta7RNq2dKTGvFE9CzisLZVmJ-WBTVdYqMQ45vT5dj7lgjlJo98D8/s320/jassy.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjId9dyJMr4emjWyVVj2nKQaFeOr2yzXuzkthmudroMNYCMgVJcnElqCeIuaaleVcZMw0c95Oqkk-5MzrUhuKr90pzg8_AI3_tZ_xFOSNgMvYWV9iLeeHTr7FNlPauwBUrfC_H2kqPgoM4/s1600/polinamalvina.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjId9dyJMr4emjWyVVj2nKQaFeOr2yzXuzkthmudroMNYCMgVJcnElqCeIuaaleVcZMw0c95Oqkk-5MzrUhuKr90pzg8_AI3_tZ_xFOSNgMvYWV9iLeeHTr7FNlPauwBUrfC_H2kqPgoM4/s320/polinamalvina.jpg" width="225" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<i><br /></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyGSKg7c5CvJ2T3rn8kKEFWSXpTaoxMKAD0yeva7omsrGadbK72Ltj5TFZS2uGzy-8YNqdsr0PiCZ5A4rL-7fmaFmTqqS-U34XPTucMwlwOLOKqTAsRNjD8rvH5FcKOj0zKyZdqf2MLF4/s1600/militants+d%25C3%25A9linquants.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyGSKg7c5CvJ2T3rn8kKEFWSXpTaoxMKAD0yeva7omsrGadbK72Ltj5TFZS2uGzy-8YNqdsr0PiCZ5A4rL-7fmaFmTqqS-U34XPTucMwlwOLOKqTAsRNjD8rvH5FcKOj0zKyZdqf2MLF4/s320/militants+d%25C3%25A9linquants.jpg" width="225" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgETous0VD6hAGrFiG9jAajpi8Q8JxYFJMUh7mK1njopERrcyc0CPHxT8U2LayW9b3dh4bptBFVW_qrQGgbaRTu2pCNuhr41dNiP3TPsb-v1NutwU2wPrTKj2gIVtd5A0yxdAv96RwgVGM/s1600/istrati.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgETous0VD6hAGrFiG9jAajpi8Q8JxYFJMUh7mK1njopERrcyc0CPHxT8U2LayW9b3dh4bptBFVW_qrQGgbaRTu2pCNuhr41dNiP3TPsb-v1NutwU2wPrTKj2gIVtd5A0yxdAv96RwgVGM/s320/istrati.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEqz3WnZk4E6MRKV0jJwltKbMD6eOp2Pl3Y9LBUU1j4-c3SHtSo13S4NE1PPrJYSRO83u_U5CxPcejF0pQ85DpEdjfrT7wTJ-t8BD70ulZRvhUBdr9-c_PFVKxrE-Awb29R2Sbi9fb0DA/s1600/louis+vuitton+copie.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1136" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEqz3WnZk4E6MRKV0jJwltKbMD6eOp2Pl3Y9LBUU1j4-c3SHtSo13S4NE1PPrJYSRO83u_U5CxPcejF0pQ85DpEdjfrT7wTJ-t8BD70ulZRvhUBdr9-c_PFVKxrE-Awb29R2Sbi9fb0DA/s320/louis+vuitton+copie.jpg" width="227" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGQutfz2Y2orTBCEJO0_Dr0RSLWB5x5UcSgkJg1owNFV4ZH10jcnw2IPHT_VaMuUOaAEgV2Cy91uVLEWc8gbqXfPfuKO8ETdB34lFrVsLJglWHo75oR3x8ijk2cNop65ktjiPhuOOwrLs/s1600/os+cangaceiros.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGQutfz2Y2orTBCEJO0_Dr0RSLWB5x5UcSgkJg1owNFV4ZH10jcnw2IPHT_VaMuUOaAEgV2Cy91uVLEWc8gbqXfPfuKO8ETdB34lFrVsLJglWHo75oR3x8ijk2cNop65ktjiPhuOOwrLs/s320/os+cangaceiros.jpg" width="226" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8U1dQrb8J5OaS0o1bAkPWkN1MTdM-t1UasKeYIINXKxrjixaaIq_bXQl_HbjoZ9PrURMuFkfGz0ODVwH2JB3TIDKaoQFfKMguGDpCZs6YyF25rk4r1SxuDcm7GcF5T7L9FBHCv0emDaY/s1600/nag.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8U1dQrb8J5OaS0o1bAkPWkN1MTdM-t1UasKeYIINXKxrjixaaIq_bXQl_HbjoZ9PrURMuFkfGz0ODVwH2JB3TIDKaoQFfKMguGDpCZs6YyF25rk4r1SxuDcm7GcF5T7L9FBHCv0emDaY/s320/nag.jpg" width="225" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8If73LOAjKg7U5gtiO4jaM5dbRnrc8-HVqn-vq7s_afywSVY6afjFD7mnaMb_YKP657hVoZlhgyyrUuZs7K1FdPxlygqIrdD5ZKmfHiiBasMNV1vUOsdUPpoczVthZRXwAOnb725mmbg/s1600/orridge.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1132" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8If73LOAjKg7U5gtiO4jaM5dbRnrc8-HVqn-vq7s_afywSVY6afjFD7mnaMb_YKP657hVoZlhgyyrUuZs7K1FdPxlygqIrdD5ZKmfHiiBasMNV1vUOsdUPpoczVthZRXwAOnb725mmbg/s320/orridge.jpg" width="226" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<b>HAIREOMAI ABBADOH</b> (1973-2000)<br />
Ebéniste. A passé son temps et laissé peu de traces : quelques collages, des citations recopiées, des images prélevées et brièvement légendées, organisés en petits dossiers qu’il donnait à ses rares correspondants. Condamné en 1995 à 9 ans de prison pour le braquage d'une agence bancaire à Broglie, il est retrouvé mort au pied d’une falaise non loin d'Etretat le 22 février 2000 alors qu’un régime de semi-liberté élargie venait de lui être accordé. Hail disaster ! était tatoué sur son bras droit. Les 18 images constituant <i>Aujourd'hui</i> furent trouvées dans un cahier d'écolier vierge portant la mention "gestes simples".</blockquote>
<div>
<br /></div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-59873516916446998082020-04-04T16:16:00.002-07:002020-04-07T15:06:04.569-07:00Ali Thareb... Khadem Khanjar<div style="text-align: center;">
<b>Ali Thareb - </b><i>Un homme avec une mouche dans la bouche</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="https://www.editionsdeslisieres.com/">Editions des Lisières</a>, 2018)</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b>Collectif - </b><i>Habiter cette maison</i></div>
<div style="text-align: center;">
(Ghada Khalifa, Abdullah Almuhsin, Kadhem Khanjar, Rasha Omran) </div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="http://www.alidades.fr/habitercettemaison.html">Alilades</a>, 2017)</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Disponibles ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies et sur le site de l'éditeur <a href="https://www.editionsdeslisieres.com/contact_liens.html#Commander">ici</a> et <a href="http://www.alidades.fr/habitercettemaison.html">ici</a>...</i><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxE6A2UgSE8tFbMbKICE8Ev0nM_MgaEFVe1Z2ZTshtT-f5FGEaSQPDq_xGJ0JE8dWKiVF0WNOBW20TUXKyBzGlo_6n6QUzTSeIeSk-eQ2OV1uFmPj9-elzhPOWp7l2DT5jNG5y38tcEe4/s1600/ali+thareb.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxE6A2UgSE8tFbMbKICE8Ev0nM_MgaEFVe1Z2ZTshtT-f5FGEaSQPDq_xGJ0JE8dWKiVF0WNOBW20TUXKyBzGlo_6n6QUzTSeIeSk-eQ2OV1uFmPj9-elzhPOWp7l2DT5jNG5y38tcEe4/s320/ali+thareb.jpg" width="240" /></a></div>
<i><br /></i>
<br />
+++<br />
<i><br /></i>
<br />
<div style="text-align: left;">
<i>Extraits :</i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: left;">
<b>Bilan </b></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Nous conservons nos doigts</div>
<div style="text-align: left;">
non pour les choses ordinaires</div>
<div style="text-align: left;">
mais pour compter</div>
<div style="text-align: left;">
nos amis qui tombent</div>
<div style="text-align: left;">
les heures d'attente</div>
<div style="text-align: left;">
les dettes</div>
<div style="text-align: left;">
nos rêves évanescents</div>
<div style="text-align: left;">
les années qui nous tractent vers la fin</div>
<div style="text-align: left;">
mais aussi toutes les fois où nous échouons</div>
<div style="text-align: left;">
à être des assassins</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>Sur la maison qui ressemble à une plaie</b></div>
<div style="text-align: left;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: left;">
Cette fois-ci tu n'auras pas de mal à trouver notre maison</div>
<div style="text-align: left;">
il suffit de demander</div>
<div style="text-align: left;">
l'homme jeté il y a quelques mois par les membres d'une milice</div>
<div style="text-align: left;">
nu dans la rue jambe brisée et visage retourné</div>
<div style="text-align: left;">
la femme qui cherche le bras de son fils depuis qu'il l'a perdu dans l'explosion d'une bombe</div>
<div style="text-align: left;">
la fille qui craint de sortir dans la rue depuis des années</div>
<div style="text-align: left;">
le poète dont on se moque tous les jours</div>
<div style="text-align: left;">
quand il longe les rues</div>
<div style="text-align: left;">
demande à n'importe quel enfant sur ton chemin</div>
<div style="text-align: left;">
les enfants nous connaissent bien</div>
<div style="text-align: left;">
tous les soirs ils criblent notre porte de pierre et s'enfuient</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Plusieurs fois</div>
<div style="text-align: left;">
avant l'explosion de l'enceinte</div>
<div style="text-align: left;">
le matin nous avons trouvé</div>
<div style="text-align: left;">
dans le jardin de la maison</div>
<div style="text-align: left;">
une enveloppe posée sur les cailloux</div>
<div style="text-align: left;">
elle contenait un projectile</div>
<div style="text-align: left;">
et une feuille blanche</div>
<div style="text-align: left;">
avec une seule phrase griffonnée</div>
<div style="text-align: left;">
<i>Les oiseaux ne se posent pas sur des arbres morts</i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Avant nous mettions nos morts</div>
<div style="text-align: left;">
dans nos chambres et nous nous entassions dessus</div>
<div style="text-align: left;">
leurs cadavres étaient plus lourds que les larmes</div>
<div style="text-align: left;">
un cri grandissant sortaient dans la rue</div>
<div style="text-align: left;">
s'ils ne tombaient pas dans nos bras</div>
<div style="text-align: left;">
quand nous les tirions des trous endormis dans nos mains</div>
<div style="text-align: left;">
mais aujourd'hui</div>
<div style="text-align: left;">
nous les mettons dans des chambres</div>
<div style="text-align: left;">
pour que leurs enfants aillent vers eux en cachette</div>
<div style="text-align: left;">
soulèvent les couvercles des cercueils</div>
<div style="text-align: left;">
et tâtent leurs visages avec des bras désabusés</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw5GgTeb6xgAti1g3T8LvcRBBhwDrx0eAa_QD1hyphenhyphenUl5cPEQ5QeX7jt6ryHEMSgUhi8O3YGgztxVt2LwJGtJKsQLRNwM6fL-tJF-349v628sqvciOPzdzL_jAyjfouqLC6bllNHdzsP4dA/s1600/khanjar.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1575" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhw5GgTeb6xgAti1g3T8LvcRBBhwDrx0eAa_QD1hyphenhyphenUl5cPEQ5QeX7jt6ryHEMSgUhi8O3YGgztxVt2LwJGtJKsQLRNwM6fL-tJF-349v628sqvciOPzdzL_jAyjfouqLC6bllNHdzsP4dA/s320/khanjar.jpg" width="239" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<i>Extraits :</i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: left;">
L'explosion d'aujourd'hui est ennuyeuse</div>
<div style="text-align: left;">
Comme à chaque fois</div>
<div style="text-align: left;">
Un terroriste se fait sauter dans une voiture piégée sur un marché populaire</div>
<div style="text-align: left;">
Ennuyeuse l'attente du décompte et des pronostics</div>
<div style="text-align: left;">
Ennuyeux les cadavres des enfants déchiquetés</div>
<div style="text-align: left;">
Ennuyeux de tirer les femmes de leurs larmes pour les ramener chez elles</div>
<div style="text-align: left;">
Ennuyeuses les campagnes de don du sang</div>
<div style="text-align: left;">
Une mort vraiment ennuyeuse comme de mourir dans son lit</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
"Flash Info - Dernière minute : découverte d'un charnier près de..."</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Hier, je suis allé à l'institut médico-légal. Ils ont demandé une empreinte pour une comparaison d'ADN. Ils ont dit qu'ils avaient trouvé des os non identifiés. Et à chaque fois je tourne comme une orange sur le couteau de l'espoir.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Maintenant je suis à la maison mon frère, je dépoussière les fleurs artificielles qui entourent ta photo, et je les arrose de larmes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le rapport médical dit que le sachet d'os pour lequel j'ai signé aujourd'hui avant de la récupérer, c'est "toi". Mais ça c'est peu. Je l'ai étalé sur la table devant eux. Nous avons recompté : un crâne avec six trous, une seule clavicule, trois côtes en trop, un fémur en morceaux, un tas de poignets, et quelques vertèbres.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Est-ce que ce peu peut être un frère ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C'est ce qu'indique le rapport. J'ai remis les os dans le sachet. J'ai frotté mes mains pour en enlever la terre puis j'ai soufflé sur la terre restée sur la table. Je t'ai mis sur mon dos et je suis sorti.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans le bus, j'ai assis le sachet à côté de moi. J'ai payé pour deux places (cette fois c'est moi qui paie). Aujourd'hui je suis assez grand pour te porter sur mon dos et te payer une place.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je n'ai dit à personne que j'avais récupéré ce peu. J'observe ta femme et tes enfants qui passent près du canapé où je t'ai laissé. J'aurais aimé que l'un d'entre eux ouvre le sachet. Et j'ai souhaité qu'ils te voient une dernière fois. Mais tu es têtu jusqu'à l'os. Par le suite ils se sont interrogés sur la trace des larmes sur le canapé... !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ca fait une heure que je range ces os humides dans le ventre du cercueil. Tentant de te compléter, seuls les clous sur les côtés savent que ça c'est peu.</div>
</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<blockquote class="tr_bq">
Beaucoup de l'essentiel a déjà été dit et écrit (depuis <a href="http://tapin2.org/">Tapin²</a> - qui a initié leur diffusion en france - jusqu'à <i>Tracks </i>sur Arte en passant par leurs traducteurs dont Souad Labbize et Antoine Jockey) sur la <a href="https://www.facebook.com/%D9%85%D9%8A%D9%84%D9%8A%D8%B4%D9%8A%D8%A7-%D8%A7%D9%84%D8%AB%D9%82%D8%A7%D9%81%D8%A9-Culture-militia-1394624297535009/?tn-str=k*F"><b>milice de la culture</b></a>, collectif "star" de jeunes poètes irakiens principalement constitué par Mohamed Kareem, Kadhem Khanjar, Mazin Mamoory et Ali Thareb. Plusieurs publications (chez <a href="https://www.editions-lanskine.fr/livre/cadavre-dans-une-maison-obscure">Lanskine</a>, <a href="https://www.editionsdelacrypte.fr/auteurs/kadhem-khanjar/">La crypte</a> et <a href="http://www.plainepage.com/editions/calepins/marchand%20de%20sang.htm">Plaine Page</a>) permettent déjà de mesurer l'impact de leurs oeuvres : rupture avec la poésie lyrique traditionnelle du monde arabe pour une poésie faite de segments hyperréalistes, documentaires (plus que témoignages) irradiés par un pathos sanglant et frontal, prenant les formes diverses du poème "classique", de performances à haut risque et/ou fortement symboliques (courses dans des champs de mines, lectures dans des ambulances, des cimetières de voitures piégées...), de la photographie, de la vidéo... A la brutalité d'une réalité quotidienne cernée par la mort (entre guerres, conflits religieux et milices policières) au point d'en être insensée et cauchemardesque, ces propositions répondent donc par une violence concrète conçue comme acte de résistance, pas dénuées d'un certain <i>idéalisme</i> poétique à prendre comme un affrontement radical vie <i>vs.</i> mort. "Je ne connais pas d'autre bombe qu'un livre" écrivait Mallarmé... Loin, très loin des chaises longues de nos festivals de poésie... (Note : le très beau petit volume <i><a href="http://www.alidades.fr/habitercettemaison.html">Habiter cette maison</a> </i>présente trois autres poètes égyptien, saoudien et syrien, tous pris dans les mêmes "tensions"). Hop !</blockquote>
</div>
</div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-41209507569192528692020-03-28T08:50:00.000-07:002020-04-21T02:10:49.633-07:00Cerner... Christian Prigent<div style="text-align: center;">
<b>Christian Prigent - </b><i>Point d'appui 2012-2018</i><br />
(<a href="http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-4888-7">P.O.L</a>, 2019)<br />
<b><br /></b>
<b>Sylvain Santi</b> - <i>Cernier le réel, Christian Prigent à l'oeuvre</i><br />
<div style="text-align: center;">
(<a href="http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100545900&fa=author&person_id=7285">ENS</a>, 2019)<br />
<br /></div>
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<i>Disponibles ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies...<b></b></i><br />
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW1093EUdoM5hWSAWeuB-AcbGRZGt7EBnatjdftD1-eQVfltCWYoriNk_Dd7qMK67o5wme_Ah5WDzmXgp2oaDsSeXz7mPW-WGwUy2-FKGvaU92LRxvWY94W4fx8PZ4BWHoHwdf7K-BejY/s1600/prig%25272.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW1093EUdoM5hWSAWeuB-AcbGRZGt7EBnatjdftD1-eQVfltCWYoriNk_Dd7qMK67o5wme_Ah5WDzmXgp2oaDsSeXz7mPW-WGwUy2-FKGvaU92LRxvWY94W4fx8PZ4BWHoHwdf7K-BejY/s320/prig%25272.jpg" width="240" /></a></div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4l8XokQ2nQ2vgcKN-ZsWLR0wbS5bVEb6H4ucR7Onl_nuBm_sEJH3hV0nIr_Cs5LJv2C7NiquMkhzTab5066AuIleH2sBtk3wSShmp5TtLTbpRovNSaQ8FzARGMN4L5V5TVV-KDPIOWK0/s1600/santi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1575" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4l8XokQ2nQ2vgcKN-ZsWLR0wbS5bVEb6H4ucR7Onl_nuBm_sEJH3hV0nIr_Cs5LJv2C7NiquMkhzTab5066AuIleH2sBtk3wSShmp5TtLTbpRovNSaQ8FzARGMN4L5V5TVV-KDPIOWK0/s320/santi.jpg" width="239" /></a></div>
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<br /></div>
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<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: left;">
<i><span style="font-family: inherit;">Extraits (picorages) :</span></i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<b><span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">2012<o:p></o:p></span></span></b></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<b><span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> <o:p></o:p></span></span></b></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"><b> </b>11/05 [<i>lapsus</i>]<b><o:p></o:p></b></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Bruno Dumont disait récemment que le
tournage tel qu’il le conçoit ne consiste pas à réaliser la scène prévue par le
scénario, mais à l’abîmer, la défaire (la refaire : la déjouer). Par des
procédures d’étonnement, d’ignorance : l’acteur ne joue pas la surprise, il est
effectivement surpris, ne sachant pas ce qu'il est censé faire, n’ayant pas
d’ « indications ».<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Chantier poétique : laisser courir
des <i>procédures d’ignorance et d’étonnement</i>.
Déjouer, au moins ralentir, la coagulation de lieux communs qu’opère le
vouloir-dire (diction d’opinions, programme narratif ou expressif, abandon à la
probabilité croissante des enchaînements syntaxiques). Donner leur chance aux
surprises du signi</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">ant
: <i>lapsus calami</i> (ou : du clavier),
dérapages polysémiques des réseaux de l’étymologie, appels des échos sonores
qui détournent l’enchaînement ré</span><span style="line-height: 115%;">fl</span><span style="line-height: 115%;">exe des signi</span><span style="line-height: 115%;">fic</span><span style="line-height: 115%;">ations, dictées
prosodiques pour cadrer d’artifice et faire dévier la ligne sémantique,
prothèses de contraintes formelles arbitraires qui coupent les associations
spontanées - voire propositions de corrections, saugrenues à force d'être
normatives, que fait le logiciel.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> En somme : un surplus d’indications
piège l'indication d’ensemble (le plan, le scénario, le programme) et rend
possible l’advenue du vivant : laisse la représentation ouverte, inclôturable ;
et, en elle, af</span><span style="line-height: 115%;">fl</span><span style="line-height: 115%;">eurer
l’expérience (l’inconscient, la vérité non a priori dictée par le code).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 20/05 [<i>Viollet-le-Duc situ</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; line-height: 115%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; line-height: 115%;"> En 1966, j’ai été marqué par la
brochure <i>De la misère en milieu étudiant</i>.
Mais Tel Quel est passé par là dès 1968 et je n’ai pas gardé contact avec les situationnistes
que je fréquentais à Rennes. Guy Debord : peu lu. Quand j'ai voulu le faire,
plus récemment : agacé par... le style. Aucun goût pour cette élocution grand
seigneur. Vibrant dans la hauteur du ton : emphase af</span><span style="font-family: inherit; line-height: 115%;">fir</span><span style="font-family: inherit; line-height: 115%;">mative, complaisance
apocalyptique. Vernis classique, phrasé marmoréen, <i>reconstitués</i> : c’est du Viollet-le-Duc.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Ce <i>kitsch</i> n’est pas qu’un décor : il forme les contenus de pensée.
Ceux-ci sont volontiers sévères envers la littérature et l’art contemporains
(en gros : il n’y en a pas, tout est </span><span style="line-height: 115%;">fini</span><span style="line-height: 115%;">, après nous le déluge). Il y va,
certes, d’un jugement politique. Mais sans doute pas sans rapport avec ce que dicte
une nostalgie esthète hors-sol : incapacité d’inventer un style moderne, de
penser le style autrement que comme un maniérisme respectueux des
Belles-Lettres.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b><span style="line-height: 115%;">2014</span></b><span style="line-height: 115%;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 05-08/04 [<i>Jean-Pierre Verheggen</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Reprise de notes pour colloque à
Cerisy (juillet prochain).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> 1) Fin 1967 : <i>O-I-E-A-U-X</i> dans la revue Promesse. Signé Jean-Pierre Verheggen.
Rien, à l’époque ne me donne à ce point la sensation d’un dé</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;"> neuf. En même temps,
poèmes de moi dans <i>Le Pont de l’Épée</i>.
Le Journal des poètes commente : « C’est bon, Prigent ! C’est vraiment bon
! » L’enthousiaste : Jean-Pierre Verheggen. En route !<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> 2) Ceux qui ont lancé <i>TXT</i> en 1969 savaient qu'il leur faudrait
quitter la poésie pour trouver le langage poétique. Gros chantier théorique.
Intense gymnastique pratique. Pour <i>Jean-Pierre,
c’était fait (dès La Grande Mitraque, 1968). Pas pour moi, pas si nettement.</i>
Jean-Pierre m’a tiré vers l’avant. Après : à chaque étape du parcours <i>TXT</i>. il est là, décisif. Pas comme théoricien,
certes. Pas non plus comme tacticien des sommaires. Mais parce qu’il pose sur
la table des débats tel ou tel écrit qui exige un nouvel effort de
théorisation. D’entrée il dispose du bagage <i>TXT</i>
: langues basses, verbigération zutique, glossolalies rythmées - ce qui sera
labellisé « carnavalesque » et que </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">xeront des mots comme « violangue », « ouïssance »,
« insonscien », « imagimère », « langagement »...
Dans la phase 1 (avant-gardisme hyperpolitisé), voici <i>Sur une chiotte monumentale</i> (TXT n° 5, 1972). Dans la phase 2 (rupture
avec le maoïsme) : la désopilante chronique <i>De
la déception petite-bourgeoise considérée comme une œuvre d'art populaire</i>.
Phase 3 (une « modernité » débarrassée de ses alibis politiques) : <i>Vie et mort pornographiques de Madame Mao</i>,
le magnfique <i>Pubères putains</i>.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> 3) Étiquettes courantes : Verheggen
le jovial, le Rabelais belge. Soit : il joue avec les mots et ce jeu génère des
effets comiques. Qu’est-ce qu’un jeu de mots ? : ce qui fait que la langue <i>joue</i>, que ça ne <i>colle</i> plus. Dans les livres de J.-P., les approximations phoniques
décomposent le corps verbal en séries homophones. Elles font glisser la langue en
elle-même et sur elle-même, la <i>désaccordent</i>.
L’enjeu, c’est le <i>mouvement</i> dérapé
qui met la langue en crise. Le matériau qu’emporte cette vitesse est, certes,
le signi</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">ant phonique (d’où
les effets de calembour). Mais il ne s’agit pas d’aligner des néologismes drôles
ou des traits d’esprit : seul fait sens le dynamisme négatif du rythme. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Tenir fermement cette ligne de
négativité rythmique n’est pas aisé. Tout invite à n’y pas tenir : la
virtuosité, la commande sociale, la paresse critique... Dans ses livres récents,
J.-P. la laisse trop flotter, à mon goût : elle s’oublie parfois dans le goût
du gag. Mais, en ses moments les plus forts, son travail enseigne que s’il y a
jeu avec les mots le jeu d’écriture n’est pas dans l’invention des « bons
mots », mais dans la rafale de leurs enchaînements : dans le sismographe
de cette mise en mouvement catastrophique (c’est la différence entre les jeux
de mots de Lacan – qui cloutent d’effets de sens la ceinture discursive - et le
chant « chaosmogonique » de <i>Finnegans
Wake</i>).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 4) Autre banalité critique : du <i>corps</i> parle là-dedans. C’est quoi, <i>corps</i> ? Bien sûr, la viande par quoi
nous souffrons et jouissons. Mais pour qu’un organisme fasse corps, il faut qu’il
se scie de l’indifférencié. Le symbolique est cette force qui nous arrache à l’innommé,
nous individue et nous retire à la familiarité du monde - et <i>corps</i> est, pour le parlant, le nom du
lieu où il accueille le monde et simultanément lui donne congé. Si l’écrit (le
travail du symbolique) à affaire au corps, c’est à ce corps-là. Le langage poétique
fait <i>corps</i>, d'une part de sa vitesse
de dérapage écholalique (assonancé, allitéré, rythmé), d'autre part d'un suspens
(sophistiqué ou bouffon, ésotérique ou fatrasique) du sens mesuré. Ainsi
consiste, verbalement <i>incarnée</i>, l’épaisseur
de la <i>Dichtung</i>. <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> L’écrit
: un accélérateur de particules. Ça fait de la matière dynamisée, qui </span><span style="line-height: 115%;">fil</span><span style="line-height: 115%;">e en douce ou en
tonitrué (chez Verheggen : plutôt en tonitrué). On peut dire : ça jouit. Mais
ça fait aussi de l’anti-matière : ça vide de lui-même le corps de la langue (et
le monde qu’il stabilise nous). Au fond : trou noir, vertige. Et dé</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">, stricto sensu goguenard
(= de chiotte) à toute représentation formée. Du coup, si ça rit, c’est assez
jaune, voire noir. Ce rire de danse macabre est aussi celui de Jean-Pierre
Verheggen. Et pas seulement quand il écrit son <i>Stabat Mater</i>, son <i>Opéré
bouffe</i> ou son <i>Miserere</i>.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b><span style="line-height: 115%;">2015</span></b><span style="line-height: 115%;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 30/02 [<i>faire poète</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Plutôt qu’activisme politique, ONG,
bodybuilding ou méditation transcendantale, j’ai choisi <i>poésie</i>. Voici pourquoi.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Je suis un animal qui <i>parle</i>. Je ne peux donc seulement vivre :
il me faut aussi <i>représenter</i> ma vie.
Or les représentations qu’on mien propose m’apparaissaient inaptes : le monde
m’affecte d’une façon plus trouble, plus chaotique, plus luxurieuse, plus douloureuse.
Voilà l’impasse. Nul n’y échappe. Chacun cherche à sa façon à s’en distraire
par le troc des informations, la frivolité bavarde, l’exaltation illuminée ou
la dévotion aux savoirs positifs.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Choisir poésie, c’est choisir de
représenter <i>quand même</i>. Choisir de
configurer l’impasse <i>en pire</i>.
C’est-à-dire tenter de former dans la mesure verbale quelque chose de la
démesure de l’expérience individuée. Sachant bien que ce « quelque chose »
ne fait que suggérer, en creux, une alternative à la </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">ction socialisée du
monde. Mais sachant aussi que la possibilité même de cet évidement alternatif
est une condition de vérité pour la diction poétique et une chance de
désaliénation pour le sujet qui s’y investit. Écrire, c’est vouer une balistique
de rythmes et de phrasés à marquer cette ouverture. Et parier que de ce marquage
peut naître non pas un autre monde formé - mais une telle puissance de
déformation des mondes habitués, qu’aucune </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">ction stable ne puisse y coaguler et
venir faire écran à la vérité de l’expérience singulière.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">…<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 04/ 12 [<i>petit robinet</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Manuscrits récemment reçus, d’auteurs
« jeunes ». On voit d’abord d’où ça vient : souvent de peu loin (ces auteurs
ont lu surtout leurs aînés immédiats). La posture d’épigone y conditionne l’aisance
stylée : c’est l’invention des autres, la dif</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">cile invention d’avant, qui a eu à
« trouver une langue » et à assumer la rugosité que cette recherche impose
aux œuvres.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Question : « qu’est-ce que ça <i>produit</i> ? ». On aimerait l’éviter :
elle n’est pas si loin de « qu’est-ce que ça dit? ». Ou même de
« de quoi ça parle ? ». En moins plat : quelle <i>expérience</i> est-ce que ça traite (voire thérapeutiquement) ? Au bord
de l’emphase : quel monde ça soulève, <i>changé</i>
par le travail d’écriture ?<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> La volubilité habile de ces écrits
(de presque tout écrit, </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">nalement)
tient rarement le coup devant ces questions. Peu donnent la sensation d’avoir
eu à affronter une <i>résistance</i> (une
obscurité rude, venue du « réel », qu’il aura fallu traverser pour former
une langue singulière ?). D’où l’impression qu’ils ne disent rien d’autre que
le désir d’écrire et la découverte du plaisir qu’il y a à laisser courir un
mouvement d’écriture seulement aspiré par les modèles qui l’ont enclenché. Il
faudra, dit l’ancêtre (qui n’oublie pas qu’il est passé par là), que ça en bave
un peu pour assécher le </span><span style="line-height: 115%;">fl</span><span style="line-height: 115%;">ux
du robinet extasié de son propre débit.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b><span style="line-height: 115%;">2016</span></b><span style="line-height: 115%;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 01-03/08 [<i>expérimental vs avant-gardiste</i>]</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> Tout essai de révolution formelle
est dit formaliste (en un sens polémique) par qui se contente des formes conventionnelles.
Mais si l’objectif est d’articuler une invention de formes à l’impact politique
de cette invention (son rôle dans la transformation, sinon du « monde »,
du moins de ses</span><span style="font-family: inherit;"> </span><span style="font-family: inherit;">« représentations »),
rien ne s’y réduit à une écriture autotélique ou à des excentricités ludiques.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Le souci « expérimental »
: trace d’une insatisfaction quant au donné symbolique d’époque. Tel qui ne se contente
pas de la médiation verbale courante (ni des formes littéraires académisées)
parce qu’il n’y voit pas justement représenté le monde tel qu’il l’affecte,
celui-là se voit contraint de refaire des formes : autres, plus justes. De ces
formes, a priori, il ne sait rien. Ne peut que tâtonner dans l'infinité
potentielle des effets de langue pour de temps à autre parvenir à </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">xer des éclats qui
lui sembleront tracer du vivant.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Toute expérimentation formelle a une
dimension avant-gardiste : une vocation à être à la pointe du renouveau des
représentations et un projet de transformation du donné <i>réel</i> ainsi représenté. Ainsi le dadaïsme (surtout le berlinois). Le
futurisme russe. Le surréalisme. Dans les années 1950, Bernard Heidsieck
déclare la </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">n
de la poésie livresque. Son geste est <i>expérimental</i>
: de nouvelles formes poétiques sont inventées par son action. Mais également <i>avant-gardiste</i> : table rase de ce qu’était
alors la poésie et revendication, pour cette action radicale, d’une sorte de
leadership.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Vers 1970, avant-gardisme =
invention formelle + philosophie marxiste + engagement
« communiste ». Poésie sonore, konkrete poesie, beat generation n’en
sont pas (et, à l’occasion, s’y opposent). L’historiographie est donc fondée à
établir des typologies. Mais celui qui, après avoir traversé cette bibliothèque
(dada, futurisme, surréalisme, poésie beat…), écrit dans la cacophonie de l’époque
en cherchant sa propre voix ne se demande pas s’il est avant-gardiste ou expérimental
: il cherche, en passant à proximité de tout ce qui s’expérimente dans l’époque
(mais pour s’en différencier à chaque fois), la formule qui lui semblera <i>sienne</i>.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Dans les années 1967-1980, je suis
peu soucieux de savoir si <i>L'Main</i>
(1975) est un texte expérimental et <i>Power/Powder
</i>(1977) plutôt un livre avant-gardiste – écartelés qu’ils sont tous deux entre
leurs partitions sonorisées, leurs effets de poésie visuelle et leur volonté
(sur-jouée !) d’implication politique. En 1970, <i>TXT</i> doit autant à Dada qu’à Denis Roche, à Schwitters qu’à Artaud,
au Zaoum qu’à Ponge. Et en a conscience. Sans toutefois que cette conscience
exige qu’on dispose dans des catégories déjà historicisées les traces des influences
diverses qu’on s’efforce de <i>traiter</i>
(dont on s efforce de guérir).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 05-07/08 [<i>oralités</i>]</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> Le premier </span><i style="font-family: inherit;">TXT</i><span style="font-family: inherit;"> n'attaquait pas des formes de poésie, mais l’idéologie
poétique, son idéalisme. Il n’avait rien contre la poésie </span><i style="font-family: inherit;">écrite</i><span style="font-family: inherit;">. Les « lectures » étaient pensées comme des formes
supplétives de publication. Ne posaient guère le problème de leur action de </span><i style="font-family: inherit;">performance</i><span style="font-family: inherit;">. Remarque : la plupart des
lectures de poésie qu’encore et toujours on peut entendre relèvent de ce
principe médiateur, non artistique. D’où que généralement, en tant que gestes d’art,
elles n’ont aucun intérêt.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Côtoyer les « sonores » m’a
fait comprendre qu’il ne s’agissait plus de lire de la poésie, mais de l’<i>effectuer sur place</i>. Qu’il allait falloir
être à la hauteur de ça (« ça » : </span></span><span style="font-family: inherit;">surtout
Heidsieck). Tout en marquant l’écart (avec l’action des « sonores » ;
plus encore avec leurs propositions théoriques).</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> L’écart : né de quelques refus. 1)
de ce qui ne met pas au premier plan le langage verbal mais s’intéresse plutôt
à des actions, des gestes, des événements corporels : </span></span><span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">Hubaut,
Blaine, Labelle-Rojoux, etc. ; 2) du naturalisme des poètes sonores : l’idée
qu’il y a dans la voix du plus « vrai » que dans le texte, que sa
proximité au corps fonde cette vérité et que cette authenticité se
compromettrait à traîner avec elle des restes de ce dont par ailleurs l’expérience
verbale est faite (je me souviens de Chopin me disant à l’époque, sévère et un
peu dégoûté : « Toi, t’es un poète sémantique ») ; 3) de l’expressionnisme
beatnik ; la mélopée de <i>Howl</i> surligne
des contenus expressifs (pathétiques ou satiriques) et entasse des jaculations
imagées ; j’aurais quant à moi voulu éteindre le pathos et n’exhiber </span></span><span style="font-family: inherit;">que
les dynamiques </span><i style="font-family: inherit;">d’écriture</i><span style="font-family: inherit;"> sur
lesquelles s’appuie la performance : composition par leitmotiv, phrasé en fugue,
portées métriques, rebonds sonores; 4) du montage sériel d’Heidsieck ; j’admirais
son efficacité démonstrative, ses formes </span><i style="font-family: inherit;">exhibées</i><span style="font-family: inherit;">
(dédoublements de pistes, boucles et superpositions) ; mais voulais proposer
quelque chose d’ostensiblement venu de la poésie </span><i style="font-family: inherit;">écrite</i><span style="font-family: inherit;">, décidé à y retourner toujours et gardant trace de son
matériau subjectif (voire : lyrique) au travers des formes orales de composition
et d’élocution.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> 18/10 [</span><i style="font-family: inherit;">deux versants</i><span style="font-family: inherit;">]</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> <o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> …<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Je ne suis pas « en
accord ». Avec quoi que ce soit (moi, le monde). La plupart du temps :
obstinément séparé. Noué d’angoisse ou décon</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">t de mélancolie. Ne comprenant rien à
rien. Inapte au farniente. Impropre à jouir immédiatement de quoi que ce soit
(amours, livres, voyages). Tenté par tous les abandons, les pires, même le pire
: en </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">nir.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> …<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 25/11 [<i>Théorie du papier peint</i>]</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> Dans la maison des livres, la vie littéraire
(presse, salons, prix) s’occupe du papier peint : un aménagement intérieur. La
plupart des romans qui paraissent n’ont pas d’autres préoccupations. Bien sûr,
on souhaite habiter des pièces tapissées de joli papier peint plutôt que de
moche papier peint. Il y a donc des valeurs, une hiérarchie. Et, du coup, des cotations,
des hit-parades, des promotions, des récompenses, des écrivains plus ou moins «
bons » - dans le genre papier peint.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> On a bien conscience, cependant, que
le papier peint et les œuvres de la peinture, ce n’est pas la même chose. Par exemple,
aujourd’hui, Guyotat, Novarina, Pennequin ou Lucot ne font pas de papier peint: ils font de la peinture. Ils font ce qui, une fois accroché dans la maison,
troue le mur d’une magni</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">cence
incongrue et dit au papier peint : « Tu n’es que du papier peint. »
Évidemment, le papier peint ne le supporte pas. Il décide donc, 1) que ces
œuvres (la littérature comme peinture) ne font pas partie de son monde (la littérature
comme papier peint), 2) que c’est seulement ce monde de papier peint qui est <i>la littérature</i>.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Il arrive couramment qu’une fois
passée leur coléreuse jeunesse et pour trouver une place dans la maison des
livres des écrivains qui faisaient de la peinture passent des compromis avec les
fabricants et les amateurs de papier peint. Ils se leurrent : 1) ça ne marche
jamais parce que leur image a déjà été radicalement </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">xée comme étrangère
au papier peint; 2) à imiter par ruse le papier peint, on </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">nit par ne plus
faire que du papier peint.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<b><span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">2017<o:p></o:p></span></span></b></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 16/07 [<i>sortir de la littérature</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> « Sortir de la
littérature »... Les tentatives de réinvention avant-gardistes formulent
toutes l’enjeu d’écrire à peu près de cette façon. Soit : inventons, par m’écriture,
un <i>inouï</i> qui fasse que tout le reste
soit littérature : un « préjugé du passé » (disait Denis Roche au
temps du <i>Mécrit</i>).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Au bout du compte, ces tentatives
seront effectivement sorties de la littérature (celle d’avant) pour... faire de
la littérature (autrement). Ce qui reste de ces aventures, une fois tombé le
bâti volontariste d’une récusation de la littérature (en soi) : quelques
opérations <i>littéraires</i> exemplaires.
Ainsi aura-t-on à chaque fois justi</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">é à nouveaux frais l’injusti</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">able existence de la
littérature. Toujours au prix de l’invention d’exceptionnelles différences stylistiques
: Tarkos et Pennequin survivront ainsi à la disparition de leurs innombrables
épigones.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Ce n’est pas qu’anecdotique. Ni
seulement dominé par une préoccupation (prématurée - peut-être aussi obsolète)
de l’histoire littéraire : ce qui restera de cette effervescence dans la
poussière des manuels et des musées. Ça concerne la valeur d’usage <i>actuelle</i> des écrits. Tous selon moi se
trompent, qui décident d’une péremption de la littérature comme af</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">rmation d'exception
au lieu verbal commun. C’est l’ouverture de ces exceptions qui interdit au
commun de n’être que commun (et au bout du compte aliénant, carcéral). Vouloir
approcher du commun (par la déclaration politique frontale, par le vœu, ou le
rêve, d'être un « premier venu » parmi les premiers venus), c’est
risquer de n’émettre que des universaux rebelles; qui semblent, certes, in</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">niment partageables
mais au bout du compte sont peu partagés par ceux (un « peuple » ?)
auxquels on prétend s’adresser mais qui n’en ont aucun besoin parce que ces
énoncés sont toujours non pas en avant mais à la remorque de Faction elle-même.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> Le con</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">rment les textes (poésie déclarative,
stylistiquement patheuse) qui </span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">gurent
sur les sites ouverts par quelques écrivains et poètes au moment de <i>La Nuit debout</i>. Une vidéo montre l’un d’eux
lisant un texte sur la place de la République : intervention prononcée pour personne ;
les « gens », l’Histoire, passent devant, derrière, à côté et ne
s’arrêtent jamais pour entendre l’écrivain débiter ses fadaises cliché.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 17/10 [<i>dimanche de la vie</i>]</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> Face à la dépression : moins de
tambours de deuil ! moins de trompettes plaintives ! plutôt la médecine absorbée
aujourd’hui : 50 km de vélo à bonne allure dans les bosses + marche accidentée sur
les rochers sous la falaise du Roselier +, pensant à rien qu’à respirer et les
tissus froidement resserrés, une demi-heure de nage dans la Grande-Laveuse essoreuse
des tracas + re-marche + re-vélo = </span><i style="font-family: inherit;">mort</i><span style="font-family: inherit;">.
Mais de cette sorte de mort qui fait du bien par où elle </span><i style="font-family: inherit;">passe</i><span style="font-family: inherit;"> (nous non).</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><b><span style="line-height: 115%;">2018</span></b><span style="line-height: 115%;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 01/01 [<i>résurrecTXTion</i>]</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; line-height: 115%;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit; line-height: 115%;"> Le groupe TXT fut une communauté.
Ravagée, comme toutes, d°ambivalences « familiales » (rivalités, jalousies).
Liée d’abord par des parti pris intellectuels et esthétiques communs. Mais
liant surtout des <i>différences</i>, af</span><span style="font-family: inherit; line-height: 115%;">fi</span><span style="font-family: inherit; line-height: 115%;">rmées par la singularité
des écritures. Chacune : une forme de résistance au <i>lieu commun</i>. Communauté impossible, donc, pour autant que déliée :
n’ayant d’autre lieu et d’autre lien que ceux de cette résistance au lien. Ce
genre de communauté, souvent invivable, est pourtant la seule qui rende vivable
le lien communautaire parce qu’elle ne cède rien à son destin uniformisant. La
minuscule et marginale communauté que constituait <i>TXT</i> a donc duré, dans l’amitié, <i>dormante</i>
(mais que d’un œil), au-delà des conflits, des dispersions, des cessations
d’activité – de la <i>visibilité</i>
elle-même. Idée jetée par Demarcq entre les assiettes du réveillon 2017 :
reconstituer la ligue pour publier un <i>TXT</i>
32. Vingt-cinq ans après le 31. Au travail !</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> 6/01 [<i>la poésie : haine/amour</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><i><span style="line-height: 115%;"> TXT</span></i><span style="line-height: 115%;">,
projet d’éditorial... Ce qui liait ceux qui fi</span><span style="line-height: 115%;">rent</span><span style="line-height: 115%;"> cette revue : la « haine
de la poésie ». C’est pourquoi elle a publié des babils dramaturgiques,
des épopées malaxées, des narrations multipistes, des sketchs d’agit-prop, des
saynètes comiques, des litanies quasi glossolaliques : tout plutôt que de la
poésie lisse, empesée, impensée; le travail des langues plutôt que l'oubli de
la langue dans la connivence <i>réfl</i></span><i><span style="line-height: 115%;">exe</span></i><span style="line-height: 115%;"> du</span><span style="line-height: 115%;"> poème. Tout
pour l’amour de la poésie, donc : pour vider la poésie de la poésie qui bave de
l’ego, naturalise et mysticise, dénie obscurités, obscénités, chaos et
cruautés, décore le monde et marche à son pas - même quand elle affi</span><span style="line-height: 115%;">rme</span><span style="line-height: 115%;"> le
contraire, au prétexte de quelques énoncés protestataires.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">*<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 17/01 [<i>cartographie au marteau</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> Le champ poétique (projet d édito,
suite).</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 1) <i>Classique</i> : intériorités émues, troc d’imageries, vers libre
standard, métaphysiques rengorgées, segments « pensifs » (surtout
poncifs, poussifs).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 2) <i>Critique</i> : pour couper ce robinet, l’objectivisme à la française
(vite viré au crottillon, limé mais toujours lyrique : en guise d’ « objectivité
surfaciale », un paysagisme plus ou moins élégiaque, à peine aplati, un
peu moins vibrant, parfois semé de quelques caillouteux slogans politiques).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 3) <i>Scénique</i> : le poème performé (rarement plus que plagiat d"`un
contemporain - Tarkos, Pennequin - réduit à quelques tics spectaculaires).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"> 4) <i>Théorique</i> : plus de poèmes ! des « documents » cut-upés
dans la prose du monde (politique, publicité, pornographie) puis reconfi</span><span style="line-height: 115%;">gurés en tableaux critiques ! (beau</span><span style="line-height: 115%;">
projet ; résultats, souvent : jolis montages visuels néo-situationnistes).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 5) <i>Démocratique</i> : assez d’ « irrégularités » élitistes
! ; du simple, égalitaire, pauvre mais digne ! (moralement non discutable,
civiquement excellent ; peut avoir cours dans les ateliers d’écriture ; guère
de pertinence en matière d’art).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 6) <i>Politique</i> : debout dans la nuit, à la rencontre du « peuple »
! (bilan : clichés déclaratifs pendus à la queue des actions : dans l’indifférence
des acteurs, forcément - qui font Faction en inventant au fur et à mesure ses
formes et ne se constituent comme peuple que dans cette invention).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 7) <i>Utopique</i> : non à la poésie (vieillerie)! vive le pamphlet militant,
le manifeste utile ! Bonne idée; et neuve : pas une avant-garde, depuis 1870 et
les poètes de la Commune, jusqu’à 1970 et les textualistes virés maos, qui n’ait
envisagé cette conversion ; ignorer cette histoire : la revivre en farce;
illusion sans avenir : incapable de répondre au prurit de représentation
artistique qui démange trans-historiquement l’humain.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> - Ici, la question que j'ai un jour
entendu poser par un petit garçon inquiet de ne pas voir sa place marquée à la
table du restaurant où venait d’entrer la famille : « Où </span></span><span style="font-family: inherit;">qu’il
est, moi ? » Soit : « Où es-tu, Adam ? » Et où sont tes amis ?</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 09/03 [<i>beau soucy</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Lectures de quelques manuscrits
reçus pour <i>TXT</i> . Trop de « belles »
choses ». Beauté, leur beau souci. <i>Maîtrise</i>,
leur objectif. Surveillance des débordements. Essuyage des bavures. Élimination
de ce qui pourrait perturber la netteté stylistique : trivialité narrative, hétérogénéité
des niveaux de langue, luxe lexical et/ou rhétorique, pathos, crudité, etc. <o:p></o:p></span></span><span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;">La
beauté qui en résulte est une beauté négative, faite de soustractions. C’est
celle des mannequins de mode, encodée par la demande du commerce séducteur et
ornant cette demande d’un peu de supplément d’âme esthétique (minceur des
corps, lissé des peaux, arasement des défauts physiques). On peut attendre de la
littérature autre chose : une af</span><span style="line-height: 115%;">fi</span><span style="line-height: 115%;">rmation, catastrophique et brutale, d’excès
à la beauté a priori partagée. Au prix, éventuellement, du grotesque, du non-adroit,
du grimaçant, du plat sur-ligné ou du baroque ostensiblement orné - même au
prix du... laid.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="line-height: 115%;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 16/03
[<i>révolution</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"> …</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Si la révolution n’est que le moment
violent du renversement, elle n’est rien (elle n’est rien sans le projet qui
leste d’un futur son déchaînement présent) et prononcer ce mot ne relève que d’une
magie incantatoire : pure phraséologie (« la phrase de gauche », disait
Lénine, dans ses débats avec les ultras de son temps). Et couramment énervée,
romantiquement portée à des maximalismes verbeux. Certes, le moment renversant
est, en soi, désirable parce qu’il répond par une sorte de quantités d’énergie
et de joie <i>équivalentes</i>, à la rage de
nos révoltes et à nos vœux enthousiastes d’un monde non seulement plus socialement
juste, mais en mouvement libre, ouvert à l’impensé, illuminé par l’utopie. Mais
la révolution n’est pas qu’un moment, un point dans l’histoire, un pur
événement (une exception à l’inertie, une brisure du temps, un surgissement,
une pure sortie, un <i>acting out</i>). C’est
un désir, aspiré par la vision d’un autre monde, du monde qu’elle, la
révolution, instaurerait. Un désir constant, et sans cesse reconductible,
toujours à re-penser, à revivre et à réincarner en acte : <i>permanent</i> (comme disait Trotsky). Mais pas un désir sans objet : un
désir de <i>démocratie</i>, oui (un tout
autre vécu de la démocratie, que celui que nous propose la démocratie « bourgeoise »,
parlementaire, électorale, dont nous savons quel leurre dramatique aujourd’hui
il est). Ceux qui aujourd’hui inventent des formes d’action nouvelles (Nuit
debout, ZAD, etc.) font, au jour le jour, la révolution parce qu’ils pratiquent
des formes inédites de démocratie.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Quant à l’art, à la littérature, ils
nous en disent long sur ce point : révolution permanente, sur fond
persistant et sans cesse ré-inventé d’insoumission à la coagulation idéologique
des formes et des significations – révolution sans fin, qui fait qu’il y a une <i>histoire</i> (de l’art, de la littérature –
toujours en rapport d’accord/écart à l’histoire sociale et politique).<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 26/04 [<i>puritanisme, suite</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Puritanisme = négationnisme magique.
Négationnisme : extirpation, dans l'art et la littérature, de ce qu’ils symbolisent
et subliment de « la part maudite »(Bataille), du « négatif »(Kafka).
Magie : pour combattre le « mal » (inégalités, machisme), réformes
grammaticales mondaines (l’écriture inclusive), régulations moralisantes et ritualisations
juridiques - plutôt que luttes socio-politiques radicales et refonte des
représentations dominantes par l’action critique des « grandes
irrégularités » de langue.<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 01/05 [<i>casseurs</i>]<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> Radios et TV ne parlent ce soir, en
boucle, que des violences commises par les </span><i style="font-family: inherit;">Black
blocs</i><span style="font-family: inherit;"> lors de la manifestation parisienne du 1</span>er<span style="font-family: inherit;"> mai. Scandale : les « casseurs »
ont saccagé un... fast-food McDo. Envie de répliquer : bien fait ! bravo ! Qui,
parmi les porte-parole de la gauche voire de l’extrême), l’osera ? Tactique ?
rétention ? censure ? Ou simplement conformisme de fond, correction politique,
soumission? Pourquoi s’étonner de ces colères? </span></span><span style="font-family: inherit;">Comment
condamner ces violences ? En face : violence d’Etat et casse sociale ; un
pouvoir arrogant qui cherche sans cesse l’affrontement (court-circuitage, </span><i style="font-family: inherit;">via</i><span style="font-family: inherit;"> les ordonnances, des mécanismes parlementaires)
et le pratique sans vergogne (brutalités policières dans les ZAD). Autour, un corps
social déchiré, des masses d’exclus privés de parole, de représentation et d’initiative
politiques, la liquidation systématique des protections sociales et des solidarités,
la criminalisation des sans-droits (migrants, sans-papiers, roms) et de leurs défenseurs.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"> 04/12 [<i>l’émeute, la meute</i>]</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"> Codicille : colère comprend violence.
Me revient une phrase de Hugo. C’est dans </span><i style="font-family: inherit;">Choses
vues</i><span style="font-family: inherit;">. Se rendant (6 juillet 1847) à une fête donnée à Vincennes par le duc de
Montpensier, il doit traverser la foule qui regarde passer les invités et les
couvre d’injures. Il écrit : « Quand la foule regarde les riches avec ces yeux-là,
ce ne sont pas des pensées qu’il y a dans tous les cerveaux, ce sont des événements. »
Ceux qui aujourd’hui brisent des vitrines </span><span style="font-family: inherit;">de
banques ou de magasins et brûlent des voitures sur les Champs-Élysées, ceux que
l’indignation politiquement correcte dit émeutiers, voyous, casseurs, ceux-là
cassent ce qui casse leurs vies et provoque leurs rages : l’étal du luxe et l’injustice
sociale. Dans leurs cerveaux : l’événement. Dans leurs mains : ses prodromes.
Qui ne peut tolérer la violence de ce court-circuit dit en fait qu'il ne tolère
aucune révolte effective, ne veut d’aucun changement, ne sait toujours pas ni
ne saura jamais où sont la casse sociale réelle, le crime incessamment réel,
les casseurs et les criminels réels.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit;">(…)
<o:p></o:p></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "merriweather light" , "serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 115%;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">+++</span></div>
<i><span style="font-family: inherit;"><br /></span></i>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEichBCaTPc2Nf05brPVhzCqzJbCK8iYFnilJ04H6gyO0Ke-RETnGDpBEJYgec09Qx-aCl5PjR2c0tW8zruPoeKbVn-bk9X5XDAZppkaGPgg7_BsDnjUu4UTHDSiEPZ0iLbQ4T4lTWkowZo/s1600/prig%2527+copie.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1417" data-original-width="1417" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEichBCaTPc2Nf05brPVhzCqzJbCK8iYFnilJ04H6gyO0Ke-RETnGDpBEJYgec09Qx-aCl5PjR2c0tW8zruPoeKbVn-bk9X5XDAZppkaGPgg7_BsDnjUu4UTHDSiEPZ0iLbQ4T4lTWkowZo/s320/prig%2527+copie.jpg" width="320" /></a></div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>"Presque tout ce que j'écris depuis des mois entre dans ce journal. Sans autre forme qu'un déroulé chronologique hétéroclite. Au bout du compte, cependant, ça constitue peut-être quelque chose de juste, dans sa distraction même, son évitement des formes homogènes, génériquement classables (essai, roman, suite poétique) que j'ai toujours recherchées ..." </i>C'est donc un journal, forme inédite chez Christian Prigent, suite de chroniques littéraires (Bataille, la Beat Generation, Péret, Verheggen, le style, l'illisibilité...), cinématographiques (beaucoup), de prises de positions, parfois polémiques, sur des faits d'actualité (#balancetonporc, le puritanisme...) et politiques (Nuit Debout, les blacks blocs...), de bribes et de fragments (d'impressions, de poèmes et de souvenirs...), d'adresses et de dialogues (avec Quintane, notamment)... Bréviaire disparate d'une exigence dite dans l'entre-deux des livres faits et à venir, Christian Prigent s'amuse parfois et souvent y redit un combat (la littérature), renseigne encore les questions théoriques et politiques qui trament son oeuvre depuis les débuts "avant-gardistes" (au sein de <i>TXT</i>, s'il est utile de le rappeler) jusqu'à aujourd'hui. Aucun renoncement, rien n'est éludé de cette expérience, pas même l'abattement (moral et physique) que cet effort ressassé, nécessaire (= très rarement narcissique) provoque : le tir est ajusté, la visée plus précise. Donc "Point d'appui" (en quelque sorte : une boite à outil pratique quant à la réception possible de ses livres) ou, comme il le précise, <i>pas d'appui</i>, puisque cet ensemble suscite autant le débat (de se débattre), de tirer son parti, de se traquer et positionner. On pourrait dire de résister, d'expérimenter... Très loin des leçons de maître... C'est que, comme l'écrit Sylvain Santi dans <i>Cerner le réel, Christian Prigent à l'oeuvre </i>(indispensable et passionnant premier essai d'envergure sur un écrivain depuis 50 ans au cœur des débats !!!) "le réel n'en finit pas de recommencer". Hop ! </blockquote>
</div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-41222517753190621652020-03-22T16:43:00.000-07:002020-04-07T15:07:10.629-07:00Edmond-Henri Crisinel "Alectone et autres textes"<div style="text-align: center;">
<b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: inherit; line-height: 115%;">Edmond-Henri Crisinel - </span></b><span style="font-family: inherit;"><i>Alectone et autres textes</i></span><br />
<span style="font-family: inherit;">(<a href="http://margueritewaknine.free.fr/entree.htm">Marguerite Waknine</a>, 2019)</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">
</span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><i>Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies et sur le site de l'éditeur <a href="http://margueritewaknine.free.fr/entree.htm"><b>ici</b></a>...</i></span></div>
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit; font-size: 10.0pt; line-height: 115%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrSos5h89p9wKEYurYKFP_PML1g56HCv_X00YudikLersG6WHaZJEPu-i5ba0SHVEraF4SvS55djtshPMIwyU72cYCTjmgbS79ZwMioDbsNjX7czOaosiaKmhc6hOLPQcV6jLCZqbYj4g/s1600/crisinel-gd.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1135" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrSos5h89p9wKEYurYKFP_PML1g56HCv_X00YudikLersG6WHaZJEPu-i5ba0SHVEraF4SvS55djtshPMIwyU72cYCTjmgbS79ZwMioDbsNjX7czOaosiaKmhc6hOLPQcV6jLCZqbYj4g/s320/crisinel-gd.jpg" width="227" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwKPp__uskebItexOvZbjrzldHq4GTJnI7TPPg2vUMJ6kkv3yGirVdt-qgZTDyP5VhmMSguiu4UxJR0coV2uqeXNY5ljHnj4kQE_7IgcoPncJlhVdrNHx5pq9EV6JcfZFvRJMVYA9JBJY/s1600/crisinel.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1575" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwKPp__uskebItexOvZbjrzldHq4GTJnI7TPPg2vUMJ6kkv3yGirVdt-qgZTDyP5VhmMSguiu4UxJR0coV2uqeXNY5ljHnj4kQE_7IgcoPncJlhVdrNHx5pq9EV6JcfZFvRJMVYA9JBJY/s320/crisinel.jpg" width="239" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />
+++<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<i>Extraits : </i><br />
<i><br /></i>
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Ma route est d'un pays où vivre me déchire :</div>
<div style="text-align: left;">
Un soldat du Seigneur a frappé sur ses bords</div>
<div style="text-align: left;">
Ceux dont j'avais aimé le coeur ou le sourire,</div>
<div style="text-align: left;">
Me laissant vif et seul pour dénombrer ces morts.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="white-space: pre;"> </span><b>ALECTONE</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<br />
<br />
<br />
PREMIERE PARTIE</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
A la fenêtre, je sais qu’il y a des roses, des roses rouges d'arrière-automne, les plus hautes du rosier grimpant. Je n’ose les regarder, elles sont d’un autre monde, celui qui s’arrête au bord de ma fenêtre. Je me souviens d’avoir aimé les roses; ce souvenir m’est odieux. Ne pas pouvoir oublier, voilà ce qui me dévore, et ces roses ne sont là, fleurs avancées du monde aux portes de l’enfer, que pour aviver le feu du souvenir ! Au-dessus des roses, je vois des arbres et des maisons, des arbres et des maisons quelconques; là-bas, la vie continue; des femmes se penchent à la fenêtre, des enfants crient dans une cour, un tram démarre, une cloche sonne les heures; ici, le temps s’est arrêté. Le tintement de l’horloge, au-dessous de ma chambre, n’est plus qu’un son bizarre, hallucinant, dont j’écoute les vibrations, dans mes nuits d’insomnie; le sommeil, lui aussi, s’est arrêté. Il n’y plus de temps ni de sommeil : rien qu’une effrayante mémoire. Petites dents d’une scie aiguë, les vibrations de l’horloge me font ma] au cerveau. Je voudrais pouvoir les saisir au vol, comme on fait des mouches irritantes, et les réduire au silence. Par-dessus les arbres, il y a le ciel, visible par petits carrés, entre les barreaux de ma fenêtre, toujours hermétiquement close.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>La maison dort, mais non ceux qui l’habitent. Un long cri, soudain, rompt le silence, secouant les chiens de garde, sévères molosses. D’autres chiens, au loin, leur répondent. Un pas sourd fait craquer le bois de l’escalier, une porte s’ouvre, se referme. A côté de ma chambre, une femme se traine, en poussant des soupirs qui montent d’un abime. Elle s’assied. Avec effroi, j’épie un bruit sec et saccadé, frottement d’un faible doigt sur la table. On dirait que cette femme s'épuise à effacer une tache, une petite tache imaginaire qui lui ôte le repos. Je crois voir cette femme dormant, les yeux ouverts. Caque nuit, la scène se répète, invariablement la même. « Arrête ! » lui criai-je enfin. « Par pitié, ne me tourmente pas ainsi, ou demain, le jour se lèvera sur un homme mort, mystérieusement frappé, sans blessure apparente ! » Il n’y a pas eu de réponse. La maison dort, mais ceux qui l’habitent continuent le jeu, mus par la force qui gît dans les ténèbres, devant d’impassibles témoins.</div>
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<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Une visite pour vous, me dit-on. Pourquoi ne pas m’épargner cela ? Chaque fois, je me sens plus hagard. C’est affreux de penser: on regarde mes yeux, on voit qu’ils sont hagards. Aujourd'hui, c’est ma mère. Une bonne mère, qui souffre de voir son enfant s’évader dans l’extraordinaire, mais Dieu la soutient. Malgré ma défense, elle m’apporte des fleurs : « Je sais que tu les aimes tant ! » Cette fois, c’est un bouquet de violettes, un peu fanées, de celles qu’on achète au coin d’une rue. Elle me cache ses soucis, je fais taire mon angoisse. Elle dit: « C’est bientôt Noël! » Elle rafraîchit mon oreiller. Elle passe sa main sur mon front, comme si j’étais malade. Elle ne sait pas que j’ai été appelé, que je ne verrai pas le sapin de Noël. Elle ne m’entend pas murmurer:</div>
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<i><br /></i>
<i><span style="white-space: pre;"> </span>« Corps et âme, je t’appartiens désormais, Alectone ! A demi-mot, tu me le fais comprendre selon tes voies détournées, familières à ceux qui ont commerce avec les douces créatures de l’enfer. Plutôt se crever les tympans que d’entendre tes insinuations, plus insupportables que les piqûres du taon attaché aux flancs de la génisse errante ! Mais que t’importent les oreilles grossières, Alectone, ta voix est plus puissante que celle de l’homme qui crie vengeance, elle traverse les déserts de la surdité même, quand tu veux frapper ta victime, lui faire payer le prix de sa témérité. »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Minuit. Je frappe à la mince cloison.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Alectone, écoute, Alectone !</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Ne m'interromps pas dans ma tâche, il y va de ton salut...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> -</span> Que veux-tu dire?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Ne me réveille pas avant l’heure, il faut qu’à la pointe de l’aube cette tache ait disparu.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Oh! serait-ce qu'elle est ineffaçable ?… Dis, quel redoutable secret...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Tais-toi ! que chacun plonge son regard en soi-même.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Alectone, j’ai peur, mon esprit s’égare...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Serait-ce pas le souvenir d'une faute qui t’obsède? Laisse-moi.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Non ! Pas avant que tu ne m’aies dit pourquoi tu me harcèles sans pitié ! Toi qui vois tout, que lis-tu dans mon âme, parle, je n’ai pas commis de crime?...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Tu veux le savoir ! je vois un livre fermé, je l’ouvre à la dernière page, j’y lis ces mots griffonnés au crayon : « Pour me sauver, il faudrait un cataclysme ou la mort d’un être cher. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Sorcière! tu m'as volé ce livre !</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Ce livre est sur la table, Samuel, c’est ta mère qui te l’apporté cette après-midi, croyant te faire plaisir.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> -</span> Il y a dix ans que j'ai écrit cela... Une autre main guidait la mienne...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Possédé, tu l’as dit !</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Serpent ! Le démon n’est pour rien dans cette aventure...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Et pourtant ! n’est-ce pas à Lui que tu penses, dans tes nuits sans sommeil, quand, trop lucide, tu te frappes la tête et la refrappes contre les murs de ta chambre? Que disait-il, l’Esprit qui t’a parlé, jadis, sur la colline alémanique? Un matin de novembre, sec et froid, un jeune homme de vingt ans, l’air sage et raisonnable, mais à y voir de près dangereusement exalté s’en allait seul sur les routes, porté par une étrange allégresse. « Ne me résiste pas », lui dit la Voix. Le jeune homme s’arrête, comme pétrifié. Dix doigts le serrent à la gorge, l’étouffent. Mais déjà consentant: « Si tu étais le Démon ? »</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Dis la suite, je l’exige !</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Quelques secondes… Et, soudain, la réponse le frappe comme un éclair.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- « Si le grain de froment ne passe par la mort, il demeure seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Le Démon pour séduire ne craint pas d'emprunter l’apparence d’un enfant de Lumière. Pour prix de ta servitude, car Il sait ton désespoir, Il t’accorde Sa joie, qui précède le délire; à tes yeux ingénument</div>
<div style="text-align: justify;">
éblouis, Il découvre les mystères du Futur...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- La vision du Terrible, cela n’est pas de Satan ! Il est vrai que j’ai tout accepté, dans une tempête de joie, solitude, persécution, prison.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Diras-tu que la Voix ne t’a pas trompé? A quelque temps de là, tu dormais des signes de folie. Parmi les déments, tu t’es lamenté sur ton sort. Dix ans, Samuel, et tu n’es plus qu’une ombre...</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Si je suis coupable, serait-ce d’avoir tenté de</div>
<div style="text-align: justify;">
franchir le cercle magique?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- C’est cela même.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Perdu? je suis perdu?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> -</span> Songe, imprudent, qu’elles avaient proféré la menace, celles qui barrent le seuil interdit.<br />
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Les anneaux du cercle fatal se resserrant autour de moi,et condamné à ne vivre plus qu'au sein de ténèbres glaciales, je résolus de me rendre, après avoir tiré une augure défavorable du vol d’un oiseau noir. Un morceau de cristal, ramassé parmi les détritus du parc où son éclat avait attiré mon regard, servit à mes desseins. Tandis que vers ma chambre montaient de suaves cantiques, on me trouva inerte, la tête inclinée sur l’oreiller en sang. C’était le matin de Noël.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="white-space: pre;"> </span>DEUXIÈME PARTIE</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span><br />
<span style="white-space: pre;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="white-space: pre;"> </span>« Que me voulez-vous, formes sans visage ? Pourquoi ces gestes irrités? Ai-je mal interprété vos signes? M’interdirez-vous de mourir, vous qui m’empêchez de vivre ? Aie pitié de moi, Alectone, toi dont la voix inhumaine, seule, a bercé mon retour à ce monde irréel ! Ne me ferme pas toute issue ! Laisse-moi mourir ! Laisse moi mourir ! Entraine-moi à ta suite, loin de ce lieu sans nom, ou je n’étreins que des ombres... »</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Après le dur combat nocturne, il était vain de chercher un appui, même passager, dans les apparences sensibles, chacune d’elles me révélant un secret assez terrible pour me faire blêmir.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Tarentule en colère, dans son coin d’ombre Alectone élucubre. Je suis sa proie lucide, mais paralysée, à coups de langue térébrants.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Femme aux dents de cristal, si je succombe à ton venin, ce ne sera pas sans lutte ! A frôler les ombres des morts, J’ai retrouvé le goût de vivre. Et j’ai appris ce que nulle science ne m’avait enseigné : on s’accoutume à l’enfer.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Ce chat qui miaule, au-dessus de ma chambre. Enfermé, affamé peut-être, il marche à pas de velours, s’arrête pour appeler, puis reprend sa ronde.<br />
Chacun de ses pas s’imprime dans mon cerveau : sensation de la patte, tiède et molle. Il me semblait le voir: un chat très grand, plus grand que nature, un chat qui n’existe pas. Ce matin, dans le miroir, mon visage avait les traits du félin démoniaque.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Il n’y a pas de chat, me dit-on.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Il neige. Apaisement. Rien au-delà de ces flocons silencieux ! J’ose m’approcher de la fenêtre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Dieu ! ne plus revoir, au pied de la tour, le hideux trio d’automates, ces funèbres laquais côte à côte marchant d'un pas égal, et s'arrêtant soudain, de concert, quand cessant de guetter j’apparais à ma vitre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<i>Faire le mort</i>, comme un cloporte. Ne plus parler, ne plus bouger. Apprendre à ne pas rouvrir les yeux.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>« Ton enfer était voulu, prémédité, dit-elle. Ne te plains donc pas, pusillanime ! »</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Un passant m’a découvert, engourdi, au bord de l’étang. Une volonté puissante m'a poussé du côté des rochers de la Crau, cette épaule de mollasse, nue et solitaire, qui domine la proche campagne. J’ai dû trébucher en chemin. Portes entrouvertes, escaliers déserts, chiens absents, comme par hasard...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Grave maladie. C’est passé; mais faiblesse extrême. Visites de maman, quotidiennes. Sa présence m'agite.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>A côté, l’ennemie fait trêve.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Le lit moins âpre à ma chair brûlée de sel. Fin de la trêve. Au jour, n’y tenant plus, bondi contre la paroi et frappé à grands coups, en forcené. Pris au piège ! Un cri de joie m'a répondu, sauvage.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Abruti de drogues opiacées, je m’abandonne au gouffre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Où suis-je? A travers une porte vitrée, mon regard plonge dans la pénombre d’une salle, repère de vieilles femmes édentées qui, à l’aube, se racontent leurs songes. Parfois l’une d'elles se montre à la porte, me dévisage d’un œil morne et glacé, puis se détourne en crachant.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Horreur de ces chipies hostiles qui, nuit et jour, rabâchent leurs péchés et, soudain poussent des cris de terreur à l’approche d’un ange, chiennes d'Alectone, monstres à faces d'humbles femmes repentantes, promises au Seigneur !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Toujours le même épouvantable Cerbère !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Signes de perdition, par milliers: dans le ciel, sur la neige, au fond des yeux...</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> <i> </i></span><i>Samuel ! c’est moi, l’étrangère, celle qui apparaît dans ton délire, imprégnée, dis-tu, des vapeurs de l’Etna... M’en aller?... Tu m’en veux, comme à ces démons qui vous surprennent en faute et se moquent. je ne suis pas un démon, mais Alectone, que tu appelles quand ton esprit va sombrer. Souviens-toi, il y a dix ans, au bord du Rhin... Sans le savoir, tu me disais tout. « Pour me sauver, il faudrait un cataclysme, au la mort d’un être cher »... N’était-ce pas là le désir formulé de ton âme, Samuel, quand du haut des terrasses ombreuses ton regard plongeait au loin vers la ville, dans l’attente d’une aile d’ange en uniforme, messager de deuil ? « C’est l’enfer », soupirait-tu déjà. Un enfer, soit ! avec des glaces de Venise pour composer, vérifier, refaire ton masque, des serres profondes pour assoupir ta hantise parmi les fleurs rares et vénéneuses. Ne t’avais-je pas mis en garde ? Il était temps encore. Mais toi : « J’obéis à cette force qui me mène ! » Je te revois le soir, enivré du parfum des roses, titubant dans l’allée aux ifs, la bouche amère, gonflé d’un orgueilleux défi. Et c’est toi qu’aux premières lueurs de l'aube je ramenais docile à ta couche, somnambule agité expulsant en murmures le secret trop lourd à porter ! En vain multipliai-je les avertissements solennels par la vertu des songes et des signes prémonitoires. Les dès sont jetés, Samuel, tu as brisé le sceau de la porte obscure, tu as franchi les premières dalles du royaume de l’informe. Il n'est plus permis de te retourner vers le peu de soleil qui passe sous le linteau. Une cloche invisible a prévenu au loin ce peuple de lémures. - Le destin parfois accorde délais et suspens. L’été se passe, saison divine. - Un jour, accroupi au verger sans les branches ployées, tu laisses choir ton livre, anxieux, et la phrase d’elle-même s’achève : « Me sauver de quoi? » De ce qui vient à ta rencontre. Quoi? tu ne sais pas, tu ne peux le savoir. Mais un autre en toi sait déjà tout, voit tout, c’est lui qui tiendra le flambeau sur ta route. En premier, il y a ces croix, beaucoup de croix. Tu ne sais pas que c’est ta propre main qui les forme. Puis ses barreaux, beaucoup de barreaux. Peu à peu, tes yeux s’ouvrent à la lumière de la nuit, tu deviens voyant, l’Autre t’a submergé, tu vis dans l’illumination, c’est l’heure de l’épouvante. Dix mois d’aliénation mentale, dix ans de prostration au fond de l’abîme, et te voici, Samuel, plus égaré que jadis !</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="white-space: pre;"> </span>Tu ne dis mot?</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="white-space: pre;"> </span>Que dirais-tu, en effet, qui ne retombe, sans écho au-delà de ces murs, dans l’infini silence? Traqué de toutes parts, reculant devant l’épieu et le feu, tu souffres: persécution, en ta nature exténuée par les armes du Mal. Terrifiantes sont les créatures nées de ton imagination coupable ! Ce sont elles qui, en un dernier effort, se retournent contre toi, épuisant leurs poisons, multipliant, par artifice satanique, les illusions de tes sens déréglés, s’acharnant à extirper de toi ce prodigieux espoir qui te tient haletant à l’ouïe de ma voix exécrée. Qu’espérerais-tu, Samuel? Il ne te sera pas laissé de répit dans l’humiliation, la détresse et l’outrage que tu ne sois mort, parfaitement mort...</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Pas étouffés. Chuchotements. Présences invisibles.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> -</span> Il dort.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Non pas ! interminablement, il remâche ses erreurs et ses fautes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Méconnaissable !</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- C’est vrai qu’il amaigri depuis que le Diable lui tient conseil… encore qu'il ait assez grand air, dans sa robe de chambre violette !</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Epargne-le</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Chut ! il fait effort pour se lever, retombe épuisé. Que dit-il?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Il dit: « Allez-vous-en ! »</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Terriblement puni. Il n’est bon désormais, comme une vieille ombre de femme, qu’à rôder autour des tombes, dans les cimetières abandonnés.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Est-il vrai qu'il ne reconnaît personne?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>- Ecoute! Oh! ce soupir. Quand je l’entends, le sol s’ouvre sous mes pieds. Où es-tu? Suis-moi.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
TROISIÈME PARTIE</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>L’hiver n'était pas terminé qu’il me fut permis, de nouveau, de descendre dans le parc, suivi de mon garde: ronde du pénitent, claustrale, dans les allées durcies par le gel. Soudain, je tressaille. De mon côté s'avancent deux femmes dont l’une soutient l’autre, plus jeune, forme hésitante et terrassée.<br />
« C’est elle », me dit l’homme. Elle, Alectone enfin, l’Ophelia vue, battant Pair de sa main gantée, pour écarter quelles triomphantes cohortes? L'inconnue passa sans me voir, taciturne, appuyée à sa compagne, non moins silencieuse. je me heurtai à ce regard brûlé, absent, d'une intensité d'absence à faire peur. Puis elle disparut, nébuleuse errante dont la trajectoire, <i>une fois</i>, croisa la mienne... </div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Après un règne de plus de douze ans, l’esprit des ténèbres m’a quitté. Me voici rendu au monde, mais si réduit, si délesté, si peu protégé contre la violence des sensations qui m’assaillent que je n’ose sortir de chez moi, me hasarder en ville, ou le long même des vieux murs à corbeilles d'or menant aux vignes. En péril d'anéantissement, je me défends contre tout: l'air du printemps, le silence des nuits et la clarté du jour, le chant du merle, le parfum des jacinthes. 0n me dit lointain et détaché. Or je livre un combat sévère, aussi sévère que l'autre. Il m’arrive de désespérer, pareil à l’émigrant qui, rentré au pays natal, doute qu’il y puisse vivre. La tentation me prend alors, comme un grand vent d'automne, de retourner là-bas, où m’a souffleté l'ange.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Ma mère est près de moi, qui m'aide à reprendre pied.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Que dirai-je encore? - Je n'ai plus de visions.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
*</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b>NUIT DE JUIN</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
<span style="white-space: pre;"> </span>Où es-tu, Alectone?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Souvent, ma pensée remonte le cours des ans pour retrouver la trace de tes pas fugitifs; plus passionnément aujourd'hui, tandis que, reposant sous les frais tilleuls entre l'église et le cimetière, j'attends l'approche du soir, avant de regagner cette ferme là-bas, par des chemins d'ombre et de soleil où s’attarde l’odeur des foins.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Pardonne-moi, ange durci de gel et de neige, de prononcer ton nom au seuil de Pete brûlant, dans le bruissement des mouches qui pullulent sur les ombellifères! Ton nom... Ai-je jamais su ton nom, Alectone, sinon, dans l’anxiété et la confusion du délire, Celui que je t’ai donné, fille de colère? - Où est-tu? – Il vint un jour, inconnue, où ta voix cessa d’être. Ce fut alors, dans la maison, un silence que mon angoisse ne put supporter. J’interrogeai les complices de nos vies emmurées, Amalia, la douceâtre servante aux lèvres minces (qui s’est pendue), Elie le jardinier, et ce jeune garde attaché à mes pas comme un chien. Mais là-bas, tu le sais, un fil inévitablement coud les bouches bavardes. En vain habituai-je mon oreille à percevoir, telle une cire parfaite, les souffles, les battements, les soupirs les plus ténus, les plus ouatés. En allée, et à jamais, celle que j'entrevis dans le parc enneigé, non pas Alecto, sœur de Mégère et de Tisiphone, mais, semblable à Cassandre devant les murs suintants de sang du palais où le couteau va faire son office, une altesse brisée, s’avançant, avec une grâce que la folie épargna, vers sa tombe de pierre froide.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Où es-tu, Alectone?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Ce long crépuscule de juin ne cède à la nuit que par une lente dégradation de teintes plus pures et plus suaves. La terre est chaude et m'appelle sur la colline, car j'ai repris plaisir à la terre, et mes yeux déshabitués de voir ne se tournent plus vers l’ombre, celle des régions inférieures. Dans les seigles immobiles, l’alouette et la caille se sont rues; le disque imparfait de la lune s'est levé sur le petit bois de frênes, lueur trouble dans un voile mauve qui se confond presque avec le ciel sans étoiles. L’heure, et la proche clairière sont propices aux apparitions; cependant, ô toi qui pris forme humaine pour délier ce qui était lié, je ne susciterai pas ton fantôme, ce jeune corps aux frêles épaules ployées entre les serres de la bête immonde. J’ai remis mes pouvoirs, avec les clefs des portes descellées. Me voici chétif, un peu suspect, un peu de biais regardé, comme ceux qui reviennent après avoir hanté les mauvais lieux, mais homme tout de même, aussi charnel, aussi terrestre que ce faucheur blond maintenant à peine distinct du trèfle, et qui me regarde sans terreur.<br />
<br />
Cette nuit, je suis redescendu aux demeures profondes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="white-space: pre;"> </span>J’ai fui. Vrai, je n’en pouvais plus d’attendre, je suffoquais parmi vous !</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="white-space: pre;"> </span>Je suis retourné là-bas; C’était le crime irrémissible.</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="white-space: pre;"> </span>Maintenant que je sais, que m’importe ! Mais prends garde, avant que n’éclate le premier cri du coq par delà le sombre velours des forêts étagées sur les monts, de réintégrer dans la chambre où reflue l’odeur des roses, le simple corps endormi !</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<span style="white-space: pre;"></span> C’est l’heure, Alectone, où je te maudissais dans la tour, éperdu de veilles, et déshumanisé presque à force d’intimité avec les larves.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Je suis entre dans les bois, encore mal dégagé d’un songe, et sans autre dessein que d'apaiser un regard hostile à la trop vive clarté du jour. Rêveur éveillé, je m’attarde le long des sentiers de mon enfance verte et bleue; et comme ici, mais secrètement accordé aux choses, j’égrenais dans les solitudes les petits fruits sauvages.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Qui a rompu le charme? Qui m’a exalté, puis poussé à l’abîme? Qui m’a désigné pour être proie? Et qui a donné l’ordre de dénouer les chaines?</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Cheminant au hasard, j'ai passé outre la futaie obscure, j’ai atteint l’autre bord de la sapinière, l’esprit replié sur l’énigme du songe, ce diamant seul, tige dans un ciel funèbre, tendu de crêpe. Un oblique faisceau de lumière frappe les troncs espacés, nus jusqu’à la cime intacte, et les découpe en hautes, sévères colonnades dont la face d’ombre est noire. J’ai aimé la forêt dans des temps lointains où je ressemblais à l'écureuil agile. Maintenant la forêt me reçoit comme un hôte passager qu’elle ne reconnaît pas. Vieilli, je reviens d’un pays de ténèbres, et j’ai pris le teint de l'exil.</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>Ai-je achevé ma course? atteint l’autre bord de ma vie? Alectone, humaine Alectone, je suis las de poursuivre, sous les figures opposées de l’ange et d’une fille de la Nuit, une ombre toujours fuyante. Un vain songe, dans le parc hérissé de signes de nous seuls visibles, ne m’a dévoilé qu’un astre fatal, à demi consumé.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="white-space: pre;"> </span>O cour de justice ! ô Prophètes de sel et de pierre autour de moi, Juges et Patriarches ! dites si je suis retombé dans la faute qu’atteste, tatouage pâle mais horrible, l’incision de ma vie spectrale…</div>
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<br /></div>
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<i>Savigny, juin 1945</i></div>
</div>
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<br /></div>
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<div style="text-align: right;">
(source : « poésies », éditions rencontre, Lausanne, 1972)<br />
<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZIb_Atpxdw-2MGp4QwDtV04NldU3yohsrqP6AqxrXP-W2H7sCgjEvoP4PRWU2yOimj1732YzDUJV2PSiIoF6cph_pZTa-8G1293hKH9qFqU9GM0zSkkx9MO_Yf0WJotPoj4TyfgY11zY/s1600/unnamed.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1292" data-original-width="834" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZIb_Atpxdw-2MGp4QwDtV04NldU3yohsrqP6AqxrXP-W2H7sCgjEvoP4PRWU2yOimj1732YzDUJV2PSiIoF6cph_pZTa-8G1293hKH9qFqU9GM0zSkkx9MO_Yf0WJotPoj4TyfgY11zY/s320/unnamed.jpg" width="206" /></a></div>
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<blockquote class="tr_bq">
Edmond-Henri Crisinel (1897-1948)... né dans le canton de Vaud en Suisse Romande. Homme de foi, journaliste humble et appliqué. Fragile, tourmenté par sa sexualité et ses convictions, en proie aux dépressions violentes : 3 séjours en hôpitaux psychiatriques. Il se suicide à l’âge de 50 ans.<br />Toute son oeuvre tient en un mince volume extrêmement dense. Admirée par Gustave Roud, Redécouverte et portée par Philippe Jacottet, elle est régulièrement et (trop) discrètement rééditée...<br />Quelques études passionnantes paraissent parfois, comme celle de Julien Maudoux consultable <a href="http://julien.maudoux.info/public/pdf/crisinel-article.pdf" style="font-weight: bold;">ici</a>.<br />Merci donc à Franck Guyon et aux éditions Marguerite Waknine d'avoir établi cette nouvelle édition. Hop !</blockquote>
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cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-83374225875214067792020-03-21T17:12:00.004-07:002020-04-07T15:07:55.655-07:00Textes sans sépulture ... Sainte Anne Brut<div style="text-align: center;">
<b>Anonyme </b><i>- Textes sans sépulture </i>(Inter éditions, 1979)</div>
<div>
<br />
<div style="text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaNQX12E24fIwPXoAN1sr26W80vzEF1Vv-bs-2tmrUjt3CU8zLizV92C0xBy5mQebg_GKGH_7lshnNjkj6X6pcuN2zMbf3SeQb2N1Kk1KS2JvT5eo9dNnPnIFezcjN30sq3BhKZxKIHbI/s1600/IMG_20200321_234702.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaNQX12E24fIwPXoAN1sr26W80vzEF1Vv-bs-2tmrUjt3CU8zLizV92C0xBy5mQebg_GKGH_7lshnNjkj6X6pcuN2zMbf3SeQb2N1Kk1KS2JvT5eo9dNnPnIFezcjN30sq3BhKZxKIHbI/s320/IMG_20200321_234702.jpg" width="240" /></a></div>
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<i>Extraits :</i><br />
<i><br /></i>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Le monde s'est effondré le 28 avril 1892 ; il y a de cela des siècles, des millions, des milliards, des centaines de milliards de siècles. Je n'ai su que plus tard que c'était la date de la fin du monde. Depuis ce moment il y a longtemps, longtemps, tout le monde est mort, la terre ne produit plus rien ; les personnes qui m'entourent sont toutes mortes. Elles ne ressemblent pas, il est vrai, à de vrais morts, bien qu'ils aient les yeux changés ; ils ont l'air de gens vivants et cependant ils sont morts, il n'y a plus que des âmes, comme des ombres, des esprits, mais qui ne sont pas purs par ma faute. C'est pour moi que tous les morts travaillent et souffrent; je suis responsable non seulement de tout cela, mais encore d'avoir empêché, en causant la fin du monde, tous les mariages qui auraient pu avoir lieu depuis cette époque, et les naissances qui ne se sont pas produites. je réponds pour ceux qui sont morts et aussi pour ceux qui ne sont pas nés. </div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Il ne s'est rien fait de naturel depuis la fin du monde ; la dernière neige naturelle est tombée en 1891 ; il n'y a plus que moi de vivant ; il n'y a plus personne sur terre, plus de blancs, plus de nègres, plus d'Afrique, plus d'Amérique, plus d'étoiles, plus d'arbres, plus de printemps, plus d'hiver, plus de saisons. Les arbres sont bien des arbres, mais ils ne sont plus comme avant, ils sont morts. Des jours ? il n'y en a plus, plus d'années, plus de siècles! Il n'y a rien. Tout ce qui existe, n'existe pas, ou plutôt, tout ce qui existe, existe, mais tout ce qu'on voit n'existe pas ; il n'y a que moi qui existe.</div>
<div style="text-align: justify;">
Celui que j'appelais mon mari souffre d'une bronchite depuis le déluge et je ne sais pas quand cela finira. Les jours de maintenant sont des milliers de siècles, et plus nous allons, plus ils s'allongent ! Dire qu'un si petit corps a pu faire tant de mal.</div>
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<br /></div>
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Le fond de la pensée c’est le chien.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je n'ai plus de corps, je suis un semblant de chair. je ne vis pas. On est mort avant d’être au monde.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ici, il n'y a rien. Il n'y a plus de saison. La terre n'existe pas. Il n'y a que la nuit et le néant, ce sont des semblants de personnes, des chiqués d'objets.</div>
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<br /></div>
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<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je suis très mère, très impensionnée, très droite, très face, très ficelle, très France par le droit.</div>
<div style="text-align: justify;">
je suis camarade.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Qu'est-ce qu'une camarade ?</div>
<div style="text-align: justify;">
- C'est quand on a jamais mouru.</div>
<div style="text-align: justify;">
- Que voulez-vous dire par là ?</div>
<div style="text-align: justify;">
- je dis tout ce qui intentionne la face, la face de mes mères, des mes intentionnées. Ce n'est qu'une camarade sans méthode. On ne vit que nos cons et nos filles. Vous en vivez vous-même de nos faces. Le droit de nos mentionnées était imperdu. Nous avons encore le droit des ficelles ä nous comprendre. Nous avons instruit la France par nos ficelles. Mon cher face, ils sont encore sans méthode, il faudra les retrouver dans 8 jours. Arriverai-je à faire une troisième pardonnée ici ? Retourner sa pensionnée est très difficile ici. Ce n'est qu'un langage que je devrais tenir, je le sais très bien. Je ne couds pas, je suis gauchère. J’ai des choses bien plus grandes dont j'aurais voulu vivre, des vieux névromes, des grands pardons, je ne me plais pas ici, il ne faut pas rester dans ces sales névraux. Nous sommes trop malheureux dans nos Frances, les grands pardons ne sont pas exécutés ici. Je ne suis pas heureux par la méthode. Tout ça, c'est pour faire parler encore les cons. Je suis tout ce qu'on veut, je suis de toutes les faces. Les droits de nos faces c'est nos filles, c'est tout ce qui est impénétré sans faciale. Je suis très névrosée sans face et sans névronée en mère. je suis la face de ces névraux.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Qu'allez-vous faire de toute cette tartine ? Vous allez en rire pendant 8 jours.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On me goule, on me suce le sang, on m'arrache les os, il y a Giblas Giblotte, l'invisible dédoubleuse de face ; puis la demoiselle dite Chien sale, empaleuse, faiseuse de dégâts en gorge, micheuse et frelleuse de face ; le forçat brun épine d'orsalier, arracheur d'épine dorsale ; Mme Duchard qui lambéante la chair humaine ; les cories de l'omnibus, le journal illustré qui m'ont farfadée une nuit et m'ont arraché une quantité extraordinaire de petits os montant au nombre de 5 000 ; Mme Dagory, qui m'a blessée dans mon dessous de front, comme je le suis et abîmée derrière le nez ; il faudra même que le raccommodeur retemplier soit très habile pour me réparer.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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J’avale les rognons de Gabrielle tuée par l’âne rouge. J’ai mangé son oreille tuée par Tripette, je l'achèterai, j'ai entendu le pavillon devant le Paradis supérieur qui se disent les représentants de l'Eternel et leur font frayeur. C'est de vos mignons que j'avais dans le cul et de cette crème que j'avais au doigt gauche, cette madeleine que j'avais dans le ventre. J’ai mangé les rognons de Gabrielle.</div>
<div style="text-align: justify;">
On m'appelle la grue parce que je suis amoureuse, Sainte Cécile, sainte Cécile, sainte Cécile, je vous protège avec le médaillon de la Madeleine, saint Pierre. J’ai fréquenté un franc-maçon. Saint Pierre, saint Pierre. je suis une martyrisante de par les anges. Sainte Pétronille. Vous êtes sainte, Pétronille. je veux la tuer. Tu seras puni du baiser que tu m'as donné sur la bouche. Ecrivez sainte Cunégonde et vous serez protégée par moi. je suis fille de Lucifer. Ma mère s'appelle Elisabeth dans la Bible, sainte Agathe de mon pied. C’est moi qui vous ai violé, aidée du Saint-Esprit.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je ne peux plus dire trois paroles comme je disais auparavant. Je n'ai pas de voix, je n'ai que mon genre, je parle avec l'antan des pieds. Je dis une parole, je reste là pour dire l'autre elle est avalée avec la précédente. On me retire le tampon de l'entente, le « Clavoissy » de l'entente complète et de la vue entière. On met des guides de tous les côtés. J’ai un nez de chien, mon corps est dépiauté pur par pur, pour faire des hommes et des femmes.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J’ai eu trois maris, j'ai eu des trillions, des billions d'enfants, entre autres une portée de 400. L'aîné s'appelle "Hurteran". Je n'ai pas de filles, c'est tous des garçons, on me les a mis en jupon mais c'est tous des "gâs". Ils sont en bas dans les bas-fonds, ou on leur fait supporter des vices monstrueux. Ils ont le toupet de prendre mes enfants, de les cuire en pain et de me les donner ã manger. J’ai été un mâle de « Skoben », mâle de grand phénomène, mâle de grande durée. Je suis le commencement du monde et j'ai vécu des siècles. Je suis le devoir du tri. Mystère, tri mystère du Finistère, des Trébendious et des trédious, des trébendious. Le gim de l'air de l'erme, le giderme, le citerme, le cimeterme, de l'arterme, le gim de l'air de l'airme, le citerme, le cin de terme de la terme en terme, le gin de l'air en trême. M. Stroben a une congestion interne, congestion étranglée, congestion jaune, et toi tu as en jaune et gim. Et tous en jaune et en terme. De la terme de la tiendam, ça fait 24 ans que je le connais en terme, le gim, de l'air de la dantam, le cim de strum de l'ombre de mon corps. Les petits comme les grands, il n'y en a pas un qui coupe. Et laissez-moi remuer le remue-ménage de leur dom de trêbendom le ribom de libom todam. Le jemar de debendom. Et je suis râclée, râclée râclée. Sorti de mon corps c'est fini.</div>
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<b>Pour Olivier <i><a href="https://vertpituitelabelle.bandcamp.com/">Vert Pituite La belle</a> </i>Brisson, un autre passeur...</b> </blockquote>
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<div style="text-align: left;">
Malheureusement épuisé, ce recueil établi par Laurent Danon-Boileau présente, dépouillés de tout commentaire clinique, des textes écrits par des "fous" et publiés entre 1850 et 1930 dans diverses revues spécialisées consultables à la bibliothèque de Sainte-Anne. Avec "Ecrits bruts" (P.U.F., 1979) de Michel Thévoz, cet ensemble est l'un des plus importants (en nombre) donnant ces textes à lire pour leur "<i>beauté littéraire</i>" (lesquels effectivement ré/ai-sonnent avec Novarina, Savitzkaya ou quelques surréalistes...). Sa publication avait par ailleurs fait l'objet d'une émission radiophonique pour "Nuits Magnétiques" sur France Culture... Hop !</div>
</blockquote>
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</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-82084586541260451862020-03-19T03:02:00.001-07:002020-04-07T15:08:46.573-07:00Hédi Cherchour "Nouvelles de la ferraille et du vent"<div style="text-align: center;">
<b>Hédi Cherchour -</b> <i>Nouvelles de la ferraille et du vent </i>(<a href="http://publie.net/">Publie.net</a>, 2019)</div>
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<div style="text-align: center;">
<i>Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies et sur le site de l'éditeur <b><a href="https://www.publie.net/livre/nouvelles-de-la-ferraille-et-du-vent-hedi-cherchour/">ici</a><span id="goog_384592147"></span><a href="https://www.blogger.com/"></a><span id="goog_384592148"></span></b></i></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgY8xuCC71NzEK02LlgUDQZ5xEVKiTmRO0QNwVk1k5IWPm9n9QdWlC_ZPf5j_rLviskNUvsg0w6d6c59OpX2MoUJ-txkgB_kH39nTJ9c9QlsQxMNBtkaBofGft9RbC7-jJyybkdb2SdUsc/s1600/cherchour.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgY8xuCC71NzEK02LlgUDQZ5xEVKiTmRO0QNwVk1k5IWPm9n9QdWlC_ZPf5j_rLviskNUvsg0w6d6c59OpX2MoUJ-txkgB_kH39nTJ9c9QlsQxMNBtkaBofGft9RbC7-jJyybkdb2SdUsc/s320/cherchour.jpg" width="240" /></a></div>
<i><br /></i>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Extrait :</i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<b>La décision</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Que veut-il, que propose-t-il, qu’apporte-t-il, ce jeune homme qui gémit comme un brûlé dans sa course ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Un jeune orgueilleux, pas d’accord avec les gens : des décideurs puis des parents et surtout, pas d'accord avec une décision venue d’en haut.</div>
<div style="text-align: justify;">
Entre Allah et les hommes, il y a l'État qui ordonne et décide et valide la décision, d'accord ou pas.</div>
<div style="text-align: justify;">
Dans un certain ordre, qu'ils définissent comme naturel, il y a les gens en bas, en haut de l’État et au-dessus de l'État : le bon dieu, un greffier, une ceinture pour les esclaves.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ses jambes sont déboussolées. Au creux du cœur battent les craintives pulsations d'un jeune adulte responsable qui ne s'essouffle pas face aux kilomètres qu’il parcourt à l'infini. Au néant.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ses oreilles ne voulaient rien entendre, il courait, la viande de midi coincée entre les dents. Son regard vide, ses bras pendants, il cherchait une ouverture, un possible rebond, une action inattendue face à cette mauvaise surprise-jour de fou, une panique dans ses yeux ronds. Une tête de rat soudain débarque dans son orbite.</div>
<div style="text-align: justify;">
Une panique qui le redresse, la découverte de sa solitude face au groupe, face à la décision du groupe.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il restera seul sur le territoire hexagonal, car, Allahou aâlam, il n’est pas satisfait de cette décision.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le risque d'une vie de solitude pend alors à la gueule du jeune loup.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le goudron est un mélange de pétrole et de charbon sur lequel des humains peuvent marcher, lui courait au milieu de tout.</div>
<div style="text-align: justify;">
C'était juste après la décision du groupe. Il fuyait. C’était le commencement de cette histoire urbaine et sauvage.</div>
<div style="text-align: justify;">
Un jeune homme de bonne famille en contexte migratoire court éperdument ni importe où. Avec passion. Des savates en plastique de blédard aux pieds, un pantalon bleu de travail et le torse nu, il fonce dans les artères d’une cité lumineuse des Bouches-du-Rhône.</div>
<div style="text-align: justify;">
Sa course tremblante n'engage personne d’autre que lui. Bientôt, la cravache ou le câble télé claqueront sur sa nuque et son dos de fils indigne, histoire de le dresser à la décision.</div>
<div style="text-align: justify;">
Là, il a le droit de courir devant lui ou loin de lui, à côté de lui et en lui s'il veut. Là, il peut toujours courir, c’est gratuit. Il le paiera plus tard, wallah la radim.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le père est maintenant engagé lui aussi dans la course du fiston. La ceinture à la main, les moustaches brûlantes imbibées de salive au cumin, il tente de rattraper ce gosse qui ne l’écoute pas. Derrière le père, il y a la fratrie qui a peur que quelqu'un s’ouvre le crâne sur le macadam. La course folle à cause de la décision du jour.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le père renonce, il retourne à la maison, l'invitée l'attend encore. C'est une représentante du bureau d'immigration française. Elle discute maintenant avec les parents. Dans le salon de l'appartement, elle montre un dossier, et propose « une patate ».</div>
<div style="text-align: justify;">
Raymond Barre avait eu cette idée, il proposait qu’ils se barrent tous vite fait bien fait, et discrètement. Le gouvernement n'est pas un être illettré, lui, le gouvernement, ou l'État, peu importe, quelqu'un a, dans sa cervelle jaunie, réfléchi à des mesures dans un bureau à angles droits un peu arrondis.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il a réfléchi à une méthode, une vraie méthode de vicelard poucave en argot d’ici. La remise définitive du titre de séjour contre un peu de pognon.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le bureau relève les informations : « 1978... le père est au chômage depuis plus d 'un an, après dix</div>
<div style="text-align: justify;">
ans en contrat à durée indéterminée chez Risavi, une boîte de peinture en bâtiment située à Gardanne.»</div>
<div style="text-align: justify;">
La représentante du bureau souligne ces points positifs pour l'obtention d’une « belle patate ».</div>
<div style="text-align: justify;">
Un million en anciens francs, dix mille francs. Le bureau d’immigration propose cet argent si la famille accepte de signer le contrat et de retourner dans leur pays, à El Asnam ou une autre ville : « c’est une bonne idée aussi. » Bref, dans leur bled d’origine. Il suffit de signer là ou mettre une croix ici.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il faut accepter de repartir d'où ils viennent. Il y a des clauses et tout en bas du contrat. La France propose ce fric, elle le met dans la gueule du migrant indécis et las d’être indécis, c’est honteux d’hésiter ainsi devant la représentante impatiente de conclure le dossier. Allez, signe en bas à droite, signe bon sang, chef de famille.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le père réfléchit une dernière fois devant la représentante. Il a dix minutes cette fois-ci, après il sera trop tard. Il faut prendre une décision finale aujourd'hui.</div>
<div style="text-align: justify;">
Rester, partir, signer un contrat en bas à droite, monter un projet, débarrasser le plancher, être dans le mouvement. Ils n’ont pas de projet face à la représentante du bureau toute en sourires. C’est dur de monter un projet, quoi une boucherie, quoi une laverie, au bled.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ça donne envie, une patate, c'est la représentante qui argumente avec son dossier, ses tableaux, ses croquis et ses chiffres que les parents observent, des croquis qui expliquent qu'il faut se barrer très vite, demain, tout à l'heure et monter un putain de projet là-bas, et pas ici, en France.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le jeune homme, lui, dégueulait son beuglement aigu, uniforme, dans ses deux langues vivantes et maîtrisées, du franco-algérien sur des trottoirs propres et sales, au-dessus des égouts, sur une ville provençale. C’est la fin des années 70. Il court et il pense à sa cave, à sa mobylette et à son CAP puis à la décision qui lui dit : c’est fini.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il n’y a pas de visuel disponible pour raconter les peines et la furie de sa carcasse longiligne et sa</div>
<div style="text-align: justify;">
fièvre de jeune dissident au moment où il court.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il n’y aurait pas de visuel disponible qui pourrait traduire ses crachats sur une décision politique rusée, une décision pisse-vinaigre politique à la fin des années plein-emploi.</div>
<div style="text-align: justify;">
Des arguments politiques compliqués à comprendre, des arguments en toc frappent de plein fouet à la gueule hébétée de l'immigré récent, motivé et vulnérable.</div>
<div style="text-align: justify;">
Des chiens qu’on appelle pour un bout de goudron à couler et qu’on renvoie avec un os à ronger chez eux, dans leurs niches.</div>
<div style="text-align: justify;">
Un rat s'est introduit dans sa tête de jeune, à la dérobée, en cachette de sa pleine jeunesse éveillée. Un gros rat confiant danse dans son crâne, derrière son nez, la queue du rat démange la chanson de sa vie d’ancien petit expatrié, de son nez fier de jeune qui prend des risques. Le risque de ne pas être d'accord avec tout le groupe et leur décision de rentrer au pays comme des moutons. Il n'a plus qu' à courir avec le rat au fond de sa tronche. Il se débrouillera avec son double, sa décision, son rat.</div>
<div style="text-align: justify;">
C’était l'aîné d'une fratrie nombreuse, quelques garçons et une fille en bout de lignée. Le jeune a été battu à coups de ceinturon épais en cuir devant la fratrie ahurie, attaché au radiateur, dans le salon, juste avant le grand départ, deux jours avant le lever de camp des bénéficiaires de l'aide. Celle du retour au pays d'origine. Le père en frappant inscrit, à chaque coup porté, sa rage tordue et sa honte d'avoir loupé son projet d’immigration en Occident.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il a résisté moralement, l’aîné. Son rat a été plus fort que la décision de son père. Il a pris les coups et pensé très fort à sa boîte à outils et à sa mobylette.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour ceux qui repartent arrive le moment de reprendre le bateau ou un avion, de quitter l'Europe en règle. Bon vent et à jamais et bon retour.</div>
<div style="text-align: justify;">
Alors ils repartent, ils rendent leurs titres de séjour à la préfecture du coin puis embarquent cette fois sans l'aîné. Il s’est sauvé du groupe, il a caché sa carte de séjour, il s’est caché dehors jusqu'au départ de la famille. Il s’est planqué dans les buissons des parcs d'hôtels en cigale et dans les carcasses crevés des champs de roses anciennes et dans les caves cramées des cités, le rat.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il n’a salué personne, il ne les a pas vus partir, ses amis de toujours. Il ne fait plus partie du groupe, c'est la décision du père qui décide tout.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il dormait dans le local à poubelles de la cité lumineuse vers la fin, il rêvait néanmoins d'embrasser dignement la famille. Mais non, chacun garde sa grosse décision dans son coin.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il revoit le visage silencieux de la mère, ses problèmes de thyroïde, énorme thyroïde, due, selon les médecins, aux multiples grossesses. Lui, l’aîné a vu naître ses frères un par un, dans son rêve, ses amis, ses frères viennent le rejoindre dans les années de l'enfance. La cave n'a pas de lumière. Il rappuie sur la minuterie.</div>
<div style="text-align: justify;">
La thyroïde est dans l'avion qui décolle de Marignane. La mère pleure comme un mouton. Elle regretterait peut-être la décision.</div>
<div style="text-align: justify;">
Les voisins ne le comprennent pas. Peut-être qu’il est fou de rester vivre seul ainsi ?</div>
<div style="text-align: justify;">
Les rues sont tièdes quand il les emprunte. Le voilà rue Âme-Crasse. Les rues sont cruelles tout le temps. Les rues ne peuvent que l’observer en silence, rangées toujours du bon côté, rien à attendre d'une rue vide ou commerçante, rien. Ville crevarde.</div>
<div style="text-align: justify;">
Eux, retournés à El Asnam, le fils peut dorénavant vivre dans l’appartement vide. Un grand F4 vide rien que pour lui seul. Allongé sur le sol de sa chambre, il pense à son avenir incertain, mais aussi à sa fierté toute neuve. Il court, le rat en bonne santé dans sa tète de jeune. Le jeune homme pense à l'an 2010 ou l'an 2007. Le rat est d’accord.</div>
<div style="text-align: justify;">
Ce qui compte c’est la pensée qui désobéit dans sa tête de rat, rat planqué dans le corps bistré, rat costaud.</div>
<div style="text-align: justify;">
Nous qui restions en Europe étions prêts à le soutenir au début, on en avait fait la promesse aux parents. Au début, tout début, quelques heures de début, mais on ne l'a pas aidé, nous n’avions plus le temps. Après tout, il avait dix-huit ans, il pouvait se débrouiller avec son diplôme de réparateur de bagnoles essence ou diesel, son appartement tout vide, un frigo, sa cave et sa mobylette MBK.</div>
<div style="text-align: justify;">
On ne l'aide pas, le fils de la famille retournée au pays. On lui porte nos voitures cassées, à réparer à l’œil. Il répare le joint de culasse, il change la courroie de distribution, il trouve des pièces pas chères aux casses de Livron ou Salon-de-Provence. Il est seul, jeune et aimable. La crasse des huiles s'installe lentement sous les ongles.</div>
<div style="text-align: justify;">
Vie de jeune mécano né au bled, grandi ici, resté seul comme un rat dans la méga-casse de la vie.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il rôde de casse en casse, il répare, il trouve des combines. Il veut une situation. Il veut pouvoir visiter un jour la famille et leur prouver que c’est un mécano formé en France. Il veut des projets. C’est sa décision, à lui.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le 10 octobre 1980, le tremblement de terre d'El Asnam a détruit 80 % de la ville selon le présentateur de la télévision française. La ville est broyée, la ville n'existe plus, la ville change de nom tellement elle n'existe plus. Plus personne n'existe.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le jeune a pris une nouvelle décision, il a décidé de se débarrasser du rat Squatteur de sa cervelle, tuer la bête désobéissante, définitive- ment. Mais il zone. Il erre de ville en ville, de femme en femme, il fait des enfants ici et là, il en a marre.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il devient témoin de Jehova. Il entre en prison un mois ou deux, il accède aux soins des hôpitaux psychiatriques, le jeune homme vieux, seul en 2010.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il se souvient de la décision. Il cherche un comprimé pour dormir. Il cherche une grosse thyroïde. Sa carte de séjour s'est perdue.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il se fiche de la méditerra -</div>
<div style="text-align: left;">
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<i><br /></i></div>
</div>
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<i>+++</i><br />
<i><br /></i></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXGqD37_c-BkteebCtZF-oPINAXOT-CkbkZIeem-tarv8WppcUfhLglHV9XDKtuZMhYHzEewYk9Ie-HrFzHA9ukQZs2Plr7PZV524Zgy0uyjWR6L1TmpTYgQT42UI8F0LbhqwYFhpdlQA/s1600/Hedi-Cherchour.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1500" height="170" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXGqD37_c-BkteebCtZF-oPINAXOT-CkbkZIeem-tarv8WppcUfhLglHV9XDKtuZMhYHzEewYk9Ie-HrFzHA9ukQZs2Plr7PZV524Zgy0uyjWR6L1TmpTYgQT42UI8F0LbhqwYFhpdlQA/s320/Hedi-Cherchour.jpg" width="320" /></a></div>
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
Hédi Cherchour, années 70, la Drôme, N7, cités ouvrières, baccalauréat, Lyon, études, Paris, cinéma, montage. Elle est une écrivaine dans son temps : de maintenant. Outre quelques textes dans des revues (dont Pli), elle a publié, surtout au sein de L'Armée Noire ou sur le site La revue des ondes, des fictions concises, brutales, noires, tragiques... dont elle sait remonter des moments de grâce (forcément : politiques – avec vigueur – et drôles – avec férocité). Avec Marie Möör, elle forme le collectif "La Jeune Fille Fantôme" (textes, musiques, films, lectures, radio…). – Hop !</blockquote>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-87475525642645044002019-12-12T15:15:00.002-08:002020-04-07T15:09:15.667-07:00Ulf Stolterfoht "Lexique des superstitions allemandes"<div style="text-align: center;">
<b>Ulf Stolterfoht -</b> <i>Lexique des superstitions allemandes</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="https://www.thty.fr/#!/accueil">Théâtre Typographique</a>, 2019)<br />
<br />
<i>Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies et sur le site de l'éditeur <b><a href="https://www.thty.fr/#!/parution/2019/ulf-stolterfoht/lexique-des-superstitions-allemandes">ici</a></b></i><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVie8FFMCJ9FSB57hZHlBbLtBwK3L4WNgliUu4_q-GKzjL7HkEWAgTrFAbITISkQRYprbuGPt8vOaI1McAcOm6RfUpsqC7cnebRHNbyb2wrjbBBvrVeJJv2Vy0McTR44sJNwseAZVjZy4/s1600/thty.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVie8FFMCJ9FSB57hZHlBbLtBwK3L4WNgliUu4_q-GKzjL7HkEWAgTrFAbITISkQRYprbuGPt8vOaI1McAcOm6RfUpsqC7cnebRHNbyb2wrjbBBvrVeJJv2Vy0McTR44sJNwseAZVjZy4/s320/thty.jpg" width="240" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
+++</div>
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<br /></div>
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<i>Extraits :</i></div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
(1)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
apprécient-ils des pages d’écriture gestuelle comme par ex. :</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
d’autres peuvent toujours travailler et tant mieux publier – je</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
ne fais que pallier à. des semaines déjà qu’un chômeur</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
en moi rafistole ce que j’ai déchiqueté éparpillé. peaufinage</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
compulsif. beaucoup appellent cela de Part. j’appelle</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
ça: poncer intriguer décheter. dans le meilleur des cas s’</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
adosser façon sac. philosophie que nouille. on en avait</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
marre d'ânonner. se maudit de ne pas soi devenir mot</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
(expérimentalement). quelque chose a coincé. mieux s’est</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
soldé par une tasse. qu’en retirons-nous ? panoramique.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
nids de contestation en ouest oriental : maussade – sadness</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
jalousies entrouvertes. on relâche l’offensive « évertue et</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
endommage » devenu « plie et prime ». L’usage pour un sol-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
dat. les hermétistes ont servi au département des usuels. la</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
sixième des perfections couvre une moitié du texte et – ne tergi-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
verser plus: crypté gnostique pseudo populaire – que stigmatisent</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
obligeamment les chercheurs. « superstition » on se laisse aller. s’</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
attablent en uniforme. le chef un buis à sa chemise. une plaquette</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
de hölderlin par-dessous. et sur le cœur un pierrot lunaire. (cette</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
derniere assertion n’est pas vérifiable. elle ne repose que sur</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
une présomption.) n’empêche l’instigateur de ces lignes connaît</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
des curés qui à moins se font fort de prêcher un carême. dent pour</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
dent. pas de don. savoir en dépit de savoir mieux. illustration sur</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
le divan: deux adeptes sous l’arbre à bric-à-brac. au-dehors : frau</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
mandragore avec sa tige. l’un dans l’autre espérons que tout ça colle.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
*</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
(5)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
peu usité abordons le sujet métaphore. ma moune-des-seigles sous</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
son aspect fiancée à l’épreuve des pois. la chienne en lice. en AU-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
PRÈS LA GUILDE. le dogue des bogues en aboyeur des blés. en</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
jacques-a-dit ou trublion. littérature en camelote. la caille finale-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
ment en caille. démons céréaliers d'après toutes leurs apparitions.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
mode du mot le nom. on jurerait presque qu’ils ont entendu parler les</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
uns des autres. sans plus d'assurance. avec la lumière ça semble un</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
kobold accroupi. comme souvent les mammifères assis « au-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
dessous de l’épi ». doux balancement direction « tétons l’étymologie ».</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
sentier lumineux. entre sang noir et tartine goudronnée choix d’emblée</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
perçu épineux. vois: le faucheux disparaît l’enfant contre son sein. un</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
rapport de tilsit établit la liaison. ciconiidé oreille de lièvre. lampe</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
tenue pour l’équivalent d’un crochet et quasi pensée ainsi. beaucoup</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
est évacué par comparaison. monde peau de chagrin. non loin derrière</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
hannovre mme vaudou demeurée dans le buisson. la fracturation du</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
lin caille la meule en son égrainé. du côté de passau la ville-aux-trois-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
rivières on vénère en oswald un wotan. danses oraison. la raf-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
fleuse monte le culte: mi chasseur sauvage / mi bête cabrée en</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
arbre. vers la lin de la coutumière quatrième strophe le loup s’in-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
terpose décisivement. le coq règnerait à côté. autour à défaut. noam</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
chomsky s’en soucie : chaque phrase deux fois contextualisée dit-</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
il. tu t’en serais douté. tu l’entends te froisser dans les sarments.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
les choses te collent aux vêtements comme des noms. es-tu prêt pour</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
la phrase ? bon: couché dans les labours le valet irradie. était-ce</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
si répréhensible ? qui plus EST : des hérissons ont investi sa bouche.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
+++</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYImTRO-v2iIoAXUHs3Buik1KiqKTrwIGVtdMt0QsXyQ3dTTF4jNCvjviUieVMd3agEhDnw0AfBMBkZRbx7qAjxoLEhUPSyTG_c-pAoArxpcax1thJxpcPZRTrbItpWoAwz-INVA5n4Lc/s1600/Sans+titre-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1107" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYImTRO-v2iIoAXUHs3Buik1KiqKTrwIGVtdMt0QsXyQ3dTTF4jNCvjviUieVMd3agEhDnw0AfBMBkZRbx7qAjxoLEhUPSyTG_c-pAoArxpcax1thJxpcPZRTrbItpWoAwz-INVA5n4Lc/s320/Sans+titre-1.jpg" width="221" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: left;">
<i>"Ulf Stolterfoht, né en 1963, vit à Berlin. Si désarmante soit sa relation au langage (paratactique, dit-il), son aspiration à l’« antisémantisme », Stolterfoht est en Allemagne un poète important, primé, très bien reçu..." </i>Désarmant, c'est le mot ! Un choc ! Et le passionnant dossier monté sur le site de l'éditeur (avec d'autres extraits) n'est pas de trop pour tenter de s'accrocher aux branches, où la "traductrice" Bénédicte Vilgrain nous donne quelques clés pour comprendre l'extrême difficulté de lire (et d'in-traduire, etc) ces quelques textes fascinants (leurs dérèglements, leur étrangeté, le corpus savant qui leur sert d'assise...) extraits d'une oeuvre qui compte plusieurs volumes... Ne tombe jamais des mains, vrille le cerveau. Hop !</blockquote>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-42261263844140357022019-11-23T17:31:00.000-08:002020-04-07T15:10:31.816-07:00Sapriphage numéro 21 : le dossier Verheggen<div class="tr_bq" style="text-align: center;">
<b>SAPRIPHAGE</b> Numéro 21 <b>-</b> <i>Le dossier Verheggen</i><br />
(Sapriphage, 1994)<br />
<br />
Reproduction intégrale du dossier consacré à Jean-Pierre Verheggen</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
+++<br />
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgY7oTTgfNliYAfzyBeWUizHwiXgaemtopDy2GXO8bYa1Tp4NdpTgoruZ9Kz0YG-a_9BAasq7rdng3JpPFaBuZQfbCg5TrzdhLoxSSFZF8erKVzai-KwTO7NwlYuwbH0WsNwnhy0um9Xl4/s1600/COUV1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgY7oTTgfNliYAfzyBeWUizHwiXgaemtopDy2GXO8bYa1Tp4NdpTgoruZ9Kz0YG-a_9BAasq7rdng3JpPFaBuZQfbCg5TrzdhLoxSSFZF8erKVzai-KwTO7NwlYuwbH0WsNwnhy0um9Xl4/s200/COUV1.jpg" width="142" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhx5wpMltK2uxkoZXd9YeaxgeFozgEEo7bA9tNEvtSXhYYUWVJqBri9qFAR2Esp0PJ0K7vuFhfYLcXInB2KaFahHYg4gMbOegryUOwi0-ZHmP6lPR_0-m5-X0RQFWKEM0a0xXZOr7Xd99Q/s1600/P88.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhx5wpMltK2uxkoZXd9YeaxgeFozgEEo7bA9tNEvtSXhYYUWVJqBri9qFAR2Esp0PJ0K7vuFhfYLcXInB2KaFahHYg4gMbOegryUOwi0-ZHmP6lPR_0-m5-X0RQFWKEM0a0xXZOr7Xd99Q/s200/P88.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiHo84r5eq3c7wkbzd7r6jNHv-m-EirXuWlXiYGpkWBCtp-yghFAKegvjS3Pl-GgyZ3cF4Xwhi8eRJDxD-u3O3SldEFOVNKMKvWxf6AzPsvbxs1HNXjxnhxOL95KyB6WJMwCSd15YVfkw/s1600/P89.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiHo84r5eq3c7wkbzd7r6jNHv-m-EirXuWlXiYGpkWBCtp-yghFAKegvjS3Pl-GgyZ3cF4Xwhi8eRJDxD-u3O3SldEFOVNKMKvWxf6AzPsvbxs1HNXjxnhxOL95KyB6WJMwCSd15YVfkw/s320/P89.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvnHtijfA4I7HGTw_KOD2l3LG7mmGI0izdMvy_Sj5_JVdy2F6epUCZC8vineNDQfcCtyoDVXjHYpY-ofHsvUPrDVIL6yF6tvRwWNLtsr98sXAPO0K8nxau0JuPSLNJ0b86RNPmZ8Q4jqA/s1600/P90.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvnHtijfA4I7HGTw_KOD2l3LG7mmGI0izdMvy_Sj5_JVdy2F6epUCZC8vineNDQfcCtyoDVXjHYpY-ofHsvUPrDVIL6yF6tvRwWNLtsr98sXAPO0K8nxau0JuPSLNJ0b86RNPmZ8Q4jqA/s320/P90.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmM3CkROizlwrql63p2HOCtdy7eOLm4VQDOqgop2BwxaEi_f2vGkANchLpRtJkPgwl2GH5Dudi8VkXgGmTTvxYCk5pKJ6_lb3TuO2uXXc5okSX5CgU0BEOJCAng7xA5OsP-bhOQVW6Zno/s1600/P91.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmM3CkROizlwrql63p2HOCtdy7eOLm4VQDOqgop2BwxaEi_f2vGkANchLpRtJkPgwl2GH5Dudi8VkXgGmTTvxYCk5pKJ6_lb3TuO2uXXc5okSX5CgU0BEOJCAng7xA5OsP-bhOQVW6Zno/s320/P91.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQi4zhl7Kxntmh4HKPDUGevAMgt4jK6Akykw0IoEyr3PxkBcRxTbhi6SreBAK_mWED9AvJ7Fcjf33RdOf-P0gMcW3aQM3TSQn5V7MZfm8Jk8eR3btpAMvSWYiyUfrEm-jesCCOiPSDjTU/s1600/P92.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQi4zhl7Kxntmh4HKPDUGevAMgt4jK6Akykw0IoEyr3PxkBcRxTbhi6SreBAK_mWED9AvJ7Fcjf33RdOf-P0gMcW3aQM3TSQn5V7MZfm8Jk8eR3btpAMvSWYiyUfrEm-jesCCOiPSDjTU/s320/P92.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfp90sXaKFoFzgUGL2d6eTX7uGKGw-mgmZaMm7W77-gWJibEUMFpa5kyvDcyJ31o77mtwRxom2B1Jx44HNF3yplXwDCZLLuFu3vpFw41UAas8erUbBOvpJkGB-w80LUwVeDTmWvctzVMs/s1600/P93.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfp90sXaKFoFzgUGL2d6eTX7uGKGw-mgmZaMm7W77-gWJibEUMFpa5kyvDcyJ31o77mtwRxom2B1Jx44HNF3yplXwDCZLLuFu3vpFw41UAas8erUbBOvpJkGB-w80LUwVeDTmWvctzVMs/s320/P93.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUFt0uvDHil0yql14SuFHEuqkVCXs8jchTYAkg1Vjcm1Tda1XiPFvTMVWyh9hms5w2FRcxNznp4m8NO7GFkVXJf3eOtpt5JRQUUvzCXZmwVaMWit4lqnM70u-_cA7GY-a47SP_E33_bQI/s1600/P94.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUFt0uvDHil0yql14SuFHEuqkVCXs8jchTYAkg1Vjcm1Tda1XiPFvTMVWyh9hms5w2FRcxNznp4m8NO7GFkVXJf3eOtpt5JRQUUvzCXZmwVaMWit4lqnM70u-_cA7GY-a47SP_E33_bQI/s320/P94.jpg" width="142" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju5icL3G2_VtiuURPrOI-TGfxltLbsGwC1cVCfCAMaha6w1gok0I6l-B0BnbANIsB9G6HUqaz43mOEPCC1rvPlud73KtisH32xJZa2Hkn09dQLSnS4WxiVabjrOA15bc_ZMvJehr4EbNE/s1600/P95.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1143" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEju5icL3G2_VtiuURPrOI-TGfxltLbsGwC1cVCfCAMaha6w1gok0I6l-B0BnbANIsB9G6HUqaz43mOEPCC1rvPlud73KtisH32xJZa2Hkn09dQLSnS4WxiVabjrOA15bc_ZMvJehr4EbNE/s320/P95.jpg" width="227" /></a></div>
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<blockquote class="tr_bq" style="background-color: white; clear: both; font-family: merriweather; font-size: 12.1px; text-align: left;">
Fondée par Gilbert et Maria Desmée, la revue Sapriphage a publié 38 numéros entre 1988 et 2000 avec quelques dossiers extrêmement intéressants sur la poésie amérindienne, la poésie de langue allemande (Kling, Hein, Wühr, Czernin, Mayröcker, Erb...), la poésie hongroise, la poésie sonore/visuelle/concrète...<br />Et sur Verheggen donc ! Une somme conséquente coordonnée par Alain Hélissen d'autant plus notable que (presque) rien n'a été écrit depuis sur ce poète majeur de l'avant garde des 70's et de la résistance des 80's (pilier de TXT entre autres) dont quelques livres sont pourtant devenus comme des pierres angulaires : <i>Le grand cacaphone</i>, <i>M'violence c'est m'violangue</i>, <i>Le degré zorro de l'écriture</i>, <i>Divan le terrible</i>, <i>Vie et mort pornographiques de madame Mao</i>, <i>Pubères, Putains</i>, <i>Ninietzche peau d'chien</i>... Tout un programme (malgré l'époque) auquel on peut retourner... Hop ! (dossier également téléchargeable <b style="background-color: transparent;"><a href="https://drive.google.com/file/d/1gUaX2BKR7Qx303bkkb8l0jnA5nXEZyGx/view">ici</a></b>).</blockquote>
<blockquote style="background-color: white; clear: both; font-family: merriweather; text-align: left;">
---<br /><span style="font-size: xx-small;">note 1 : Christian Prigent a longuement écrit sur Verheggen dans ses essais <i>Ceux qui merdrent</i> et <i>La langue et ses monstres</i> (parus aux éditions POL)...</span><span style="font-size: xx-small;">note 2 : En prime à la fin du dossier : un long article de Charles Pennequin sur <i>Ecrit au couteau</i> (POL, 1993) de Christian Prigent... Il n'y a pas de hasard !</span><span style="font-size: xx-small;">note 3 : Même si Sapriphage laisse rarement un souvenir impérissable, noter qu'elle fait partie de ces revues qui : présentait ses auteurs et leurs oeuvres, chroniquait et recensait ses "pairs", indiquait comment les contacter... De sorte qu'elle permit quelques découvertes marquantes (Maison Atrides & cie, Charles Pennequin, Wigwam, Alain Robinet, entre autres). Des habitudes malheureusement perdues...</span><span style="font-size: xx-small;">note 4 : Alain Hélissen vend plusieurs numéros de la revue <a href="http://alainhelissen.over-blog.com/article-sse-64838956.html">ici</a>...</span></blockquote>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-84719751992320762892019-11-18T16:10:00.000-08:002020-04-07T15:11:05.005-07:00Eugène Savitzkaya "Le cœur de Schiste"<div style="text-align: center;">
<b>Eugène Savitzkaya -<i> </i></b><i>Le cœur de schiste</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="https://atelierdelagneau.com/">Atelier de l'agneau</a>, 1974)<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcGUR95o7JVI0b7I1ryUk1DF2C-EMvI2Wi2uC51uCBc93qKUyI9pehxPSKuwaZPBOzCFQiT1IgXQBXPZ-GiJwbgpbOgUlOdIK_r6uEFhdYlNaFdhHU1QjmDDQljOv7ES61RIJJ0-G8_98/s1600/couv1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcGUR95o7JVI0b7I1ryUk1DF2C-EMvI2Wi2uC51uCBc93qKUyI9pehxPSKuwaZPBOzCFQiT1IgXQBXPZ-GiJwbgpbOgUlOdIK_r6uEFhdYlNaFdhHU1QjmDDQljOv7ES61RIJJ0-G8_98/s200/couv1.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgC4Vr_0FPFSn1e64CnO2aK8_UXKu-L3WdOf37sIWqv0DGuU6f8YNtazCsS2kpoTQ5nw5DSrlmdfcubs-q2Pa0vkF2hq0yqcLxjETNBaKlkcUOMZMR2aXAfJXhFzQ_tpT13i6UK3nBmKWc/s1600/couv2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgC4Vr_0FPFSn1e64CnO2aK8_UXKu-L3WdOf37sIWqv0DGuU6f8YNtazCsS2kpoTQ5nw5DSrlmdfcubs-q2Pa0vkF2hq0yqcLxjETNBaKlkcUOMZMR2aXAfJXhFzQ_tpT13i6UK3nBmKWc/s200/couv2.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQbjl2bojFnKrcJnhdTD1-DM7I4kTR5kQe4ZskRtfdRMmZGn5o9sqyuJnZaB4ZCCZauV4k-ALoZrcC8dzPw6Lxm4wdHYrqqy0g0_BtZAEN1WxJA8IKopniqi0AAcDUb5qFtNoTLgdEflI/s1600/page1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQbjl2bojFnKrcJnhdTD1-DM7I4kTR5kQe4ZskRtfdRMmZGn5o9sqyuJnZaB4ZCCZauV4k-ALoZrcC8dzPw6Lxm4wdHYrqqy0g0_BtZAEN1WxJA8IKopniqi0AAcDUb5qFtNoTLgdEflI/s200/page1.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz7vWWgMSplwGuid0tDmAb_WpC_5EW1GJ_yon3jl6kC_8UJJ14NTFGh-Fwmjw_iAH0CiIpHbfCMnG0AcfSnGI5baXjJabr3OFEagBsHLDorFNhBSKsrHvfV5GoiVLhbMIRA4B8K4sD4Fw/s1600/page4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz7vWWgMSplwGuid0tDmAb_WpC_5EW1GJ_yon3jl6kC_8UJJ14NTFGh-Fwmjw_iAH0CiIpHbfCMnG0AcfSnGI5baXjJabr3OFEagBsHLDorFNhBSKsrHvfV5GoiVLhbMIRA4B8K4sD4Fw/s200/page4.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN_8OtSo0myV2OK0tTqHxkLpnixgCKEco-Om4iWj2BmZcwtOOGGv3-lQ_Kh60cY0aNh6LV1QaIXbJHeaauaI2iUtcRiJ7rgEk1qb9U92_GYKZOA3RBBohD0CZyyVeQ5QaMYIYGanBoeZ4/s1600/page5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN_8OtSo0myV2OK0tTqHxkLpnixgCKEco-Om4iWj2BmZcwtOOGGv3-lQ_Kh60cY0aNh6LV1QaIXbJHeaauaI2iUtcRiJ7rgEk1qb9U92_GYKZOA3RBBohD0CZyyVeQ5QaMYIYGanBoeZ4/s200/page5.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEnVrBjQWoTkpFmGjeyhZmbK8oj60lWRTyoQd1VYyKyuGLZW8gInkuuu9F5ER-xtiLkkRiKozesenh_qTLgyVQqoWx8BL6mCCZPJ7M6lGf-lr7XHfypguyGWd__9qc4RkjWsojsSVD-GQ/s1600/page7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEnVrBjQWoTkpFmGjeyhZmbK8oj60lWRTyoQd1VYyKyuGLZW8gInkuuu9F5ER-xtiLkkRiKozesenh_qTLgyVQqoWx8BL6mCCZPJ7M6lGf-lr7XHfypguyGWd__9qc4RkjWsojsSVD-GQ/s200/page7.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJeHe5xcTW5zQjO7tgpiGTQlOhHQbJb7iCBxcnmDuE69nfJMeGEX9J1auBLvIvBi4tiSbfUAjxYxdqyumAiaavo_tYSyy8IyFdNl5jOEBL5kDPos_SueKrGIWE8ozktCtkpPRBheilyn0/s1600/page9.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJeHe5xcTW5zQjO7tgpiGTQlOhHQbJb7iCBxcnmDuE69nfJMeGEX9J1auBLvIvBi4tiSbfUAjxYxdqyumAiaavo_tYSyy8IyFdNl5jOEBL5kDPos_SueKrGIWE8ozktCtkpPRBheilyn0/s200/page9.jpg" width="123" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9E1lvbHPypDiuEszuT6jgiL8VTs0jBBVpgOZb10KTFsoW5-NYBZngU12btqbIZa27-I7mCp-RJM9Cgd2DAQ6GUEU1HJBcF_9-3ZwGaDsWdTkk3PLyeTY7MfefaGvaB1sOdsuAozH8Qds/s1600/couv4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="991" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9E1lvbHPypDiuEszuT6jgiL8VTs0jBBVpgOZb10KTFsoW5-NYBZngU12btqbIZa27-I7mCp-RJM9Cgd2DAQ6GUEU1HJBcF_9-3ZwGaDsWdTkk3PLyeTY7MfefaGvaB1sOdsuAozH8Qds/s200/couv4.jpg" width="123" /></a></div>
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<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: left;">
En 1974, Eugène Savitzkaya publie son deuxième livre, <em>Le Coeur de Schiste</em>, dont la publication fût retardée 1 an environ... C'est avec <i>Les lieux de la douleur</i> le livre le plus rare de E.S... Et Hop !</blockquote>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-82418903594913406702019-11-07T15:34:00.003-08:002020-04-07T15:11:43.019-07:00Eugène Savitzkaya "Les lieux de la douleur"<div style="text-align: center;">
<b>Eugène Savitzkaya - </b><i>Les lieux de la douleur</i></div>
<div style="text-align: center;">
(Liège des jeunes poètes, 1972)<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2BBHtJFRGIQRR9JDBjXK-4j3mgbRlRLKfgcEq5eDrskRB4Z1OF50XFyMo0QKSjfbRSJdn5r-TmyEoOnlre9JBG6xL8xv2ElbK9NO3hm_sXrBO_4r-uJ7qzTYP0zElQMJEr4VMN6RkU98/s1600/COUV1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2BBHtJFRGIQRR9JDBjXK-4j3mgbRlRLKfgcEq5eDrskRB4Z1OF50XFyMo0QKSjfbRSJdn5r-TmyEoOnlre9JBG6xL8xv2ElbK9NO3hm_sXrBO_4r-uJ7qzTYP0zElQMJEr4VMN6RkU98/s200/COUV1.jpg" width="147" /></a><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqT33TJaxRDD0sdcUmlMJgZwVYXbjPzLNOch8COWSDS12mIqGKrnoWuCy_yniR3_m-yRIodrR5ywmEAyi0tU3-I0uss-jeAmhklFB6StiX7wcjTglgWbS2tjmiRI-Oc3DT1BKF5piFXH8/s1600/PAGE45.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqT33TJaxRDD0sdcUmlMJgZwVYXbjPzLNOch8COWSDS12mIqGKrnoWuCy_yniR3_m-yRIodrR5ywmEAyi0tU3-I0uss-jeAmhklFB6StiX7wcjTglgWbS2tjmiRI-Oc3DT1BKF5piFXH8/s200/PAGE45.jpg" width="147" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlGP5b3pydOCSuLCxn6xxpAIx5WjI6OXL3TvK_u_WoiCDHTzVxS1M4AUZylcBElAcbcJh54jlQiNvNIBH71ab_xCGLpiw6jvjrYHUVHKqzj95knfE1rzBfGTSCJlx1elLHV3KKoK9mYlU/s1600/PAGE47.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlGP5b3pydOCSuLCxn6xxpAIx5WjI6OXL3TvK_u_WoiCDHTzVxS1M4AUZylcBElAcbcJh54jlQiNvNIBH71ab_xCGLpiw6jvjrYHUVHKqzj95knfE1rzBfGTSCJlx1elLHV3KKoK9mYlU/s200/PAGE47.jpg" width="147" /></a></div>
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrA4m4qK-YywwJ6veAOGsd4nl0elMImg16UX2eMqJdZZHfbLB5z9X_rUlvV_TLl4rhotp5pDAm9lSt3EwmOvKWt7utTDcba04gpu6BmgS3zE6JUry8UltG_h8HvKw-9zGKout7LaCqPyA/s1600/PAGE48.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrA4m4qK-YywwJ6veAOGsd4nl0elMImg16UX2eMqJdZZHfbLB5z9X_rUlvV_TLl4rhotp5pDAm9lSt3EwmOvKWt7utTDcba04gpu6BmgS3zE6JUry8UltG_h8HvKw-9zGKout7LaCqPyA/s200/PAGE48.jpg" width="147" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh41r5tAqnqlsDXb29WZLRCDxIo5GDtNdfmPXu99rlS0HLnNLc2AyqL7KEZHIVJ6vbr-HJ1WI0kTB2OgVfciO7hM5d5QnsXEpglXI3uA0Ifod26-qcjjQumoqF2_CANJVhKALlawpnBuJc/s1600/PAGE49.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh41r5tAqnqlsDXb29WZLRCDxIo5GDtNdfmPXu99rlS0HLnNLc2AyqL7KEZHIVJ6vbr-HJ1WI0kTB2OgVfciO7hM5d5QnsXEpglXI3uA0Ifod26-qcjjQumoqF2_CANJVhKALlawpnBuJc/s200/PAGE49.jpg" width="147" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGL5HEGyN5h8faC-J090n1gI_ARWS8kNmHwgUi-Hs2UA9LcccbKNbjMrTltTdFCnq7VZBUN4OYIlgyc0bWzmD4guKOVm_tS9637E07wC6_X24w6nx5g_Mkr5tw5S60WUAQtGdqMPXhWqg/s1600/PAGE50.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGL5HEGyN5h8faC-J090n1gI_ARWS8kNmHwgUi-Hs2UA9LcccbKNbjMrTltTdFCnq7VZBUN4OYIlgyc0bWzmD4guKOVm_tS9637E07wC6_X24w6nx5g_Mkr5tw5S60WUAQtGdqMPXhWqg/s200/PAGE50.jpg" width="147" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3nC4udiL4CSNcrP_68bt_5zNkvRABEi4Hv1f3OoR4eK1_f0prErfM_UdCr2pjU-XgPZj0kc1RRYqa7MMwlDqi2FY5jRnS_emNxxjMYS2BEV_XBFTFOV83wLwnhKuMVun_D2NBH5pV9rg/s1600/PAGE51.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3nC4udiL4CSNcrP_68bt_5zNkvRABEi4Hv1f3OoR4eK1_f0prErfM_UdCr2pjU-XgPZj0kc1RRYqa7MMwlDqi2FY5jRnS_emNxxjMYS2BEV_XBFTFOV83wLwnhKuMVun_D2NBH5pV9rg/s200/PAGE51.jpg" width="147" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMQ_ToZdxQIlJoiVHSSREboqlLs9PgbUUOolPH5JzEnIZyHHjjWRliUq24I1kfU85Yj1UeNPLG3qHGDIBNPueMKtaHk4mE0mLzhXgdEP0N0RDev289AbCBVyE1MLvDlDs7jYfkL_wBy3w/s1600/PAGE52.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMQ_ToZdxQIlJoiVHSSREboqlLs9PgbUUOolPH5JzEnIZyHHjjWRliUq24I1kfU85Yj1UeNPLG3qHGDIBNPueMKtaHk4mE0mLzhXgdEP0N0RDev289AbCBVyE1MLvDlDs7jYfkL_wBy3w/s200/PAGE52.jpg" width="147" /></a></div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhc2GSmLCASZq2j2kITt-VTuzT0ZH8vpB35XqgOdm6bUCqDlKkrSS05uPM2lgocYjHJ1r6GEdIiJpK26CBK_OaUHbDRnWPcC4MqV84CoDYg8jcrkquAtHOUi-rbgWa-mp_dtj-0a7YqPFY/s1600/COUV3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhc2GSmLCASZq2j2kITt-VTuzT0ZH8vpB35XqgOdm6bUCqDlKkrSS05uPM2lgocYjHJ1r6GEdIiJpK26CBK_OaUHbDRnWPcC4MqV84CoDYg8jcrkquAtHOUi-rbgWa-mp_dtj-0a7YqPFY/s200/COUV3.jpg" width="147" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6fo4zBQcRRjCw2sP83oGIztk_2q3DKB3oCKJTv9isb-eyORob9E6yAIN-tih7h4cYqcDoS9Mt-iH69HO8emu27ij0epLAibtRBLNv8gNTBGCBZPtI9DencaGMCGTiLDnB9ewA9YVyTrI/s1600/COUV4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1180" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6fo4zBQcRRjCw2sP83oGIztk_2q3DKB3oCKJTv9isb-eyORob9E6yAIN-tih7h4cYqcDoS9Mt-iH69HO8emu27ij0epLAibtRBLNv8gNTBGCBZPtI9DencaGMCGTiLDnB9ewA9YVyTrI/s200/COUV4.jpg" width="147" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
+++</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: left;">
En 1972, Eugène Savitzkaya publie son premier livre, <em>Les lieux de la douleur </em>(version pdf <a href="https://drive.google.com/file/d/1Oh5bdN-wS0RHB2lpzL0bbNwp83UKqkbg/view?usp=sharing">ici</a>)<em>.</em> Presque tout y était déjà de ce qui est toujours à l'œuvre... qu'il a réensemencé puis sera creusé, retourné, repris, façonné à l'envi, violenté ou apaisé, libéré.<br />Peu de critiques ont écrit sur cette apparition primaire mais non brute d'un poète (de 17 ans...) encore partiellement pris entre la queue de comète surréaliste la plus sauvage et un romantisme noir, mais on pourra lire l'excellente lecture de Carmelo Virone dans <em>Mongolie, plaine sale</em> (Labor, coll. Espace Nord, 1993), volume rééditant également <em>Un Attila. Vomiques</em>, <em>L'empire</em>,<em> Masculines </em>et <em>Rue Obscure, </em>ou se reporter au numéro 44 de la revue Textyles, entièrement consacré à E.S. et consultable <a href="https://journals.openedition.org/textyles/2466">ici</a><b>.</b>La revue Java, dans son numéro 21/22 présentant un dossier sur Eugène Savitzkaya, avait publié quelques courts extraits de ce livre depuis longtemps introuvable... C'était en 1999 et le début d'une traque difficile.<br />Pour fêter ces 20 ans, la fin de la traque, et saluer la réédition d'un autre livre mythique d'E.S., <em><a href="https://editions.flammarion.com/Catalogue/poesie-flammarion/les-couleurs-de-boucherie">Les couleurs de boucherie</a></em> (Flammarion, 2019), voici donc rendu à la lecture cet acte "où une voix s'ébroue et naît"... Hop !</blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-36108930440389993872019-04-16T01:43:00.001-07:002019-04-16T01:43:35.909-07:00cathédrale Notre-Dame-de-Paris, le 9 avril 1950<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">Aujourd’hui
… ici … …<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> J’accuse la religion du </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">détournement de nos
forces vives </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">en faveur d’un ciel vide<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> J’accuse la religion </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">d’escroquerie<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> les croyants d’infecter le monde </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">de leur
morale mortuaire<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> d’être les chancres du monde </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">décomposé<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<br /></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> En vérité, je vous le dis : Dieu est </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">mort<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> Nous vomissons la fadeur </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">agonisante de vos
prières<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> car vos prières ont grassement </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">fumé les
champs de bataille de</span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">notre Monde<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<br /></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> Allez dans le désert tragique et </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">exaltant
d’une terre où Dieu est </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">mort<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> et brassez à nouveau cette terre </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">de vos mains
nues<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> de vos mains d’ORGUEIL<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> de vos mains sans prière<o:p></o:p></span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<br /></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> Aujourd’hui … ici … …<o:p></o:p></span></span></div>
<br />
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;"> nous clamons la mort de Dieu </span></span></div>
<div align="left" class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm;">
<span style="font-family: "Playfair Display SC Black"; line-height: 115%;"><span style="font-size: x-large;">pour qu’enfin
vive l’Homme.</span><span style="font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 1.0cm; margin-right: 56.65pt; margin-top: 0cm; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 56.65pt 0.0001pt 1cm; text-align: center;">
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">+++</span></span><br />
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: inherit; font-size: x-small;"><br /></span></span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcLTJKKq-eATHwoPA9C9_aAi8WEe77tgk7cwnePbY-XVWHgMOl9nSSTCFRO2x2W2uqs5UPuTp2ZhCxonfJAqwPli2rzEU8xBM0bkxW0zt8163Taqdd0NC_L4G2OQ53PLZ4EKb4FZ83_JU/s1600/Sans+titre-1+copie.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1149" data-original-width="1600" height="229" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcLTJKKq-eATHwoPA9C9_aAi8WEe77tgk7cwnePbY-XVWHgMOl9nSSTCFRO2x2W2uqs5UPuTp2ZhCxonfJAqwPli2rzEU8xBM0bkxW0zt8163Taqdd0NC_L4G2OQ53PLZ4EKb4FZ83_JU/s320/Sans+titre-1+copie.jpg" width="320" /></a></div>
<span style="font-family: inherit; font-size: x-small;">(Michel Mourre, Serge Berna)</span></div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-37685110251611999582019-03-24T16:51:00.000-07:002020-04-07T15:12:16.505-07:00Christian Prigent "Poésie sur place"<div style="text-align: center;">
<b>Christian Prigent - </b><i>Poésie sur place</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="http://www.lespressesdureel.com/">Les Presses du réel</a> / coll. <a href="http://www.lespressesdureel.com/collection_serie.php?id=67&menu=">Al Dante</a>, 2019)<br />
<br />
<i>Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies et sur le site de l'éditeur <b><a href="http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=6989&menu=">ici</a></b></i><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfFI_PeuWykU_hyphenhyphenUaQ6zLuRbA6iXLOnkgB0ZGtq7eS7wPZuppehExiFUvs0zgTA86MgDp1RHIwn83mxoQtBmgbhqWa8EE0wMA_uSi3rEZFrc896GFUl0HC2S0Wnn33YwLVlN6bEKT_PIw/s1600/prigent.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1440" data-original-width="1080" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfFI_PeuWykU_hyphenhyphenUaQ6zLuRbA6iXLOnkgB0ZGtq7eS7wPZuppehExiFUvs0zgTA86MgDp1RHIwn83mxoQtBmgbhqWa8EE0wMA_uSi3rEZFrc896GFUl0HC2S0Wnn33YwLVlN6bEKT_PIw/s320/prigent.jpg" width="240" /></a></div>
<br />
+++
<br />
<br />
<div style="text-align: left;">
<i>Extraits :</i></div>
<div style="text-align: left;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<b>104 slogans (pour le cent-quatre)</b></div>
</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>I</b></div>
<div style="text-align: left;">
1. Rue d’Aubervilliers, vois l’usine à deuil !</div>
<div style="text-align: left;">
2. Memento mori ! Memento mori !</div>
<div style="text-align: left;">
3. Que là pour toujours se franchisse un seuil !</div>
<div style="text-align: left;">
4. Sors des profondeurs : hic clamavisti !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>II </b></div>
<div style="text-align: left;">
5. Hic clamavisti, rue d’aubervilliers :</div>
<div style="text-align: left;">
6. Sors des profondeurs de l’usine à deuil !</div>
<div style="text-align: left;">
7. Va, franchis le seuil : memento mori !</div>
<div style="text-align: left;">
8. Memento mori : c’est là pour toujours !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>III</b></div>
<div style="text-align: left;">
9. Rue, aube éveillée ! Hallucine à l’œil !</div>
<div style="text-align: left;">
10. Mets ton manteau, mort ! Même, que tes mots rient !</div>
<div style="text-align: left;">
11. Que l’apport du jour affranchisse du deuil !</div>
<div style="text-align: left;">
12. Sors du profond, peur ! Astique ! Clame vie !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>IV</b></div>
<div style="text-align: left;">
13. Douille, âne seul ! Braie ! Braille au trou d’la ville !</div>
<div style="text-align: left;">
14. Raidis ton dément ! Mais ris ! Modère ! Attends !</div>
<div style="text-align: left;">
15. Seule franchise c’est, ce jour: « tout pour la queue ! »</div>
<div style="text-align: left;">
16. Que t'ouisse la clique fun prendre ici essor ! </div>
<div style="text-align: left;">
<b><br /></b></div>
<div style="text-align: left;">
<b>V</b></div>
<div style="text-align: left;">
17. À dada ! Hennis seul ! Oreille ivre, bois l’ardeur !</div>
<div style="text-align: left;">
18. Héros, monte ! Même ire ! Homme, ôte ! Nie et aime !</div>
<div style="text-align: left;">
19. Liesse nue, essuie l’rance ! Fesse rouge, hop ! Reluque !</div>
<div style="text-align: left;">
20. E t si ça va mal (hideur ! pus !) sors les roses !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>VI</b></div>
<div style="text-align: left;">
21. Rosse le sort ! Plus de mal ! Va ! usine !</div>
<div style="text-align: left;">
22. Lutte ! Re-hop : bouge graisse ! Lance ! Reluis !</div>
<div style="text-align: left;">
23. Laisse haines et gnognottes ! Come ! Crie ! Ose être !</div>
<div style="text-align: left;">
24. Dure ! Bois vivre aux treilles ! Au soleil ! Anda !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>VII</b></div>
<div style="text-align: left;">
25. Refusez ici l’usiné usé : fusez fort ! fusez !</div>
<div style="text-align: left;">
26. Refais l’dessiné, Muse ! Zéphyr, offre un souffle !</div>
<div style="text-align: left;">
27. Récuse l’dé inné ! Rue hors destinée !</div>
<div style="text-align: left;">
28. Nuis ! Fais désordre !Ruine tes pantoufles !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>VIII</b></div>
<div style="text-align: left;">
29. À cheval, ô, mots ! Sus au mortifiant !</div>
<div style="text-align: left;">
30. Hache, va ! Mords ! Assure ! Ose le vent !</div>
<div style="text-align: left;">
31. Achève ! Hâle ! Sors ! Expulse des vies : han !</div>
<div style="text-align: left;">
32. Ah ! Cherche autre bord ! Et pulse déviant !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>IX</b></div>
<div style="text-align: left;">
33. Viens ! Sculpte l’effort ! Outre ! Enrage !</div>
<div style="text-align: left;">
34.. Envie de sexe pur ? : sors le rose ! Et lèche !</div>
<div style="text-align: left;">
35. Fais vite ! Essuie ton émoi et avale en vache !</div>
<div style="text-align: left;">
36. Rends vie aux suées ! Mort aux valses sages ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>X</b></div>
<div style="text-align: left;">
37. Récusez l’Q. G ! Feu aux culs gelés !</div>
<div style="text-align: left;">
38. Décagez des pieux ! Ouvrez les enfeus !</div>
<div style="text-align: left;">
39. Enfumez les œuvres ! Décalez les jeux !</div>
<div style="text-align: left;">
40. Délacez léger ! Fuyez les navrés !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XI</b></div>
<div style="text-align: left;">
41. Sevrez l’ennuyeux ! Gelez Céladon !</div>
<div style="text-align: left;">
42. Donnez la raclée à l’œil de la nuit !</div>
<div style="text-align: left;">
43. Essayez son deuil ! Éclairez néon !</div>
<div style="text-align: left;">
44.. Sonnez la récré ! Adieu ! Éblouis !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XII</b></div>
<div style="text-align: left;">
45. Oui ! Ollé ! Au diable ! Crée des sons !</div>
<div style="text-align: left;">
46. Renais-en recta ! Que seul ça surgisse !</div>
<div style="text-align: left;">
47. Vrille la clé du treuil ras le nez du con !</div>
<div style="text-align: left;">
48. Laisse à donf ! joyeux ! Lève l’air ! Dévisse !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XIII</b></div>
<div style="text-align: left;">
49. Visse ça au ciel ! Éveille ! Tire la langue !</div>
<div style="text-align: left;">
50. Carambole idiot pour casser la cangue !</div>
<div style="text-align: left;">
51. Qu’l’ankou passe au fond sur son cheval fou !</div>
<div style="text-align: left;">
52. Casse-lui sa faux ! Cavale ! Tu t'en fous ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XIV</b></div>
<div style="text-align: left;">
53. Lavandières des nuits, lavez les suaires !</div>
<div style="text-align: left;">
54. Sauvez les lueurs ! Dénudez l’enfer ! </div>
<div style="text-align: left;">
55. Tudez, déferlantes ! C'est l'heure, Evoé !</div>
<div style="text-align: left;">
56. Qu'en toute fente soit bon heur cy lové !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XV</b></div>
<div style="text-align: left;">
57. Pompes funèbres, non ! Poupons brennus, oui !</div>
<div style="text-align: left;">
58. You ! Nombreux pompons ! Pompez l’bran, mordiou !</div>
<div style="text-align: left;">
59. Branlez pompettes (merdRe !) tromblon ou biniou !</div>
<div style="text-align: left;">
60. Ubu, barde enfête, pousse air du pays ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XVI</b></div>
<div style="text-align: left;">
61. Hi ! Han ! Fais nous l’âne ! Ris qu’avec les dents !</div>
<div style="text-align: left;">
62. Dans la chiure de vie crache le jus du fient !</div>
<div style="text-align: left;">
63. Fiance-toi à la viande ! Mange dedans : c'est l’âme !</div>
<div style="text-align: left;">
64. Ah, mets langue aux trous ! Embrase ! Faut xa crame ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XVII</b></div>
<div style="text-align: left;">
65. Rame, tu n’es pas mort ! Parle ! Ouvre l'espace ! </div>
<div style="text-align: left;">
66. Passe ! Dévale ! Ne note que glissades !</div>
<div style="text-align: left;">
67. Non à ce qui clone les corps aux images !</div>
<div style="text-align: left;">
68. Verbe ! : Matière s'emmerde, secoue sa salade ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XVIII</b></div>
<div style="text-align: left;">
69. Crache le dit d’jadis : « tempus omnia vincit » !</div>
<div style="text-align: left;">
70. N’écoute pas, tant pis : L’homme nie ! Va et quitte !</div>
<div style="text-align: left;">
71. Homme, demande jamais : « Ô, mort, où, ta victoire ? »</div>
<div style="text-align: left;">
72. Vis - et nomme ta vie ! Tue I'temps : c'est ta gloire !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XIX</b></div>
<div style="text-align: left;">
73. Linspre, icigo vois : maccab c'est balmuche ! </div>
<div style="text-align: left;">
74. Car c'est mince baveau l’çavanquavatraveu</div>
<div style="text-align: left;">
75. Rue d’Auverviboche, aux ex-corbilleux !</div>
<div style="text-align: left;">
76. Pas que rigoltruc ! Zyeute itou l'artuche ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XX</b></div>
<div style="text-align: left;">
77. Au lenquatreceu ! C pas4 -100 kou </div>
<div style="text-align: left;">
78. Pas Dix-Quatre la mouiz ! La clabaude au clou !</div>
<div style="text-align: left;">
79. Nib d'ombres funestes ! Pas stressant, le squat' !</div>
<div style="text-align: left;">
80. Urbi et orbi, Omnibus idem : liesse au treucenquat’ </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XXI</b></div>
<div style="text-align: left;">
81. File, le fossoyeux ! Décarre, face carême !</div>
<div style="text-align: left;">
82. Couche, Chienne du Monde ! Active, le Pointu !</div>
<div style="text-align: left;">
83. Mouscaille, gare les miches ! Chapeau, Turlutu ! </div>
<div style="text-align: left;">
84. Les durs, au trimard ! Au lenquatrecem' ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XXII</b></div>
<div style="text-align: left;">
85. Au Zenquatrecem’ ? - Au lenquatreçuche !</div>
<div style="text-align: left;">
86. Au lenquatremic ? - Au lenquatreciche !</div>
<div style="text-align: left;">
87. Au lenquatre (sic !) ? - Au lenquatredu !</div>
<div style="text-align: left;">
88. Au nenquatredunavenquatrada ! - vu ?</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XXIII</b></div>
<div style="text-align: left;">
89. Vu ! : bats l’pavé rose ! Crève les machines ! </div>
<div style="text-align: left;">
90. Aubade à l’asphalte ! Noircis les sirènes ! </div>
<div style="text-align: left;">
91. Mets l’doigt dans la pâte ! égosille obscène !</div>
<div style="text-align: left;">
92. Trotte au soleil ! Cours ! Aux îlots ! Fulmine !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XXIV</b></div>
<div style="text-align: left;">
93. Tant que t'en as l’air, sois tentaculaire !</div>
<div style="text-align: left;">
94. Blanchis les eaux noires d’la fabrique à merde !</div>
<div style="text-align: left;">
95. Canarde les camardes ! Bouffe pas l’mauvaise herbe</div>
<div style="text-align: left;">
96. Noie l’zoo des chiants ! Fais foirer l’calvaire ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XXV</b></div>
<div style="text-align: left;">
97. Rate galère ! Coule douce ! Pirate paradis !</div>
<div style="text-align: left;">
98. Aie les crocs ! Sens fauve l Ménage pas le cul !</div>
<div style="text-align: left;">
99. Bulle au pré, Lézarde ! Repos, les outils !</div>
<div style="text-align: left;">
100. Neige clair dans la nuit ! Pleus foutre ! - Et meurs plus !</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>XXVI</b></div>
<div style="text-align: left;">
101. PRINCE, en corbillard sont <i>billard </i>et <i>corps </i>: </div>
<div style="text-align: left;">
102. Opère, langue ! Roule entre eux ta bille !</div>
<div style="text-align: left;">
103. Et, si trimas fort, arde ! Consume : Grille !</div>
<div style="text-align: left;">
104. Qu'ta bombarde barde ! - Et nique la mort ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<div style="text-align: center;">
+</div>
</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(...)</div>
<div style="text-align: justify;">
<b>4. </b>L'« irrégularité » qui fait rouler dans la feuille verbale une nervure stylistique monstrueuse : voilà ce qu’une performance orale veut faire percevoir. Son cahier des charges lui intime d’être à la hauteur de cette excentricité d’abord écrite. Mais avec les procédures de l’oral. Si le public d'une «performance poétique» assiste à quelque chose, c’est à un combat d’intensités dans les mots liés, déliés et re-liés par des articulations dynamisées. Il doit en entendre les échos et en voir les éclats faire apparaître et disparaître, vite, des scènes. Rien ne lui est dit, confié, expliqué, raconté, communiqué. Mais un dessin stylistique lui est montré, un volume d'énergie développe sa sculpture devant lui, le surgissement des significations dans le combat des phrases (syntaxes, scènes) et des phrasés (respirations, portées rythmiques et sonores) est pour lui mis en scène et joué.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
+++<br />
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigSOboEfn9q-3EGesEhUdWaxkUZBpr71gR36XdpJuqLHAAbjyJ3q22x5Rk1MyfVBR5ekTNpwhXK-lJWNYlWfMRRjTCCviDA0eqAFCeA9ompgsh8J3lto30z2RBvD7tcueJ6UYHBE40b6I/s1600/prigben.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1261" data-original-width="1600" height="252" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigSOboEfn9q-3EGesEhUdWaxkUZBpr71gR36XdpJuqLHAAbjyJ3q22x5Rk1MyfVBR5ekTNpwhXK-lJWNYlWfMRRjTCCviDA0eqAFCeA9ompgsh8J3lto30z2RBvD7tcueJ6UYHBE40b6I/s320/prigben.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;">Christian Prigent avec Vanda Benes</span></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
La dernière fois que j'ai entendu Christian Prigent lire en public, c'était à Caen en 2018. Pendant la lecture, aucun bruit sinon celui de ses claquements de langue. Entre deux textes : aucun bruit, pas un applaudissement. A la fin de la lecture (exceptionnelle, drôle parfois, tendue souvent, d'une violence sourde et irradiante), personne n'a bronché : ça accusait le coup... ça se "sentait". Quelle réussite ! quelle lecture re-vivifiante ! Bref. Inutile de présenter Christian Prigent. Le lire au moins, et l'écouter, est indispensable.<br />Ce petit volume regroupe des textes "partitions" (issus de livres souvent publiés dans les années 70 de plomb) avec leur performance orale (seul ou avec Vanda Benes) sur le CD joint. C'est d'une précision toujours percutante ! Sur un mode un poil plus humoresque (et plus virtuose) que d'habitude, il perpétue un ensemble de publications sonores qui ponctuent régulièrement le développement de l'oeuvre de Christian Prigent, en continuant de lui donner une assise théorique solide et radicale (cf. la postface du présent volume... dont la proposition reprise ici résume parfaitement ce à "quoi" nous confrontent ses performances), continuée sans reddition (mais avec les ajustements de visée qui s'imposent). Renvoi simple donc, à quelques précédents qui permettront de mesurer l'importance et la densité (acharnée) de cet "aspect" de son travail, de "l'éprouver" : <i>Souvenirs de l’œuvide </i>(cassette Artalect, 1984. Une pièce maitresse !), <i>Comment j’ai écrit certains de mes textes</i> (cassette Muro Torto, 1996), <i>L’écriture, ça crispe le mou</i> (CD + livre Alfil, 1997), <i>Naufrage du litanic </i>(CD Le Bleu du ciel, 2009... Une lecture de 1981), Compile (CD + Livre P.O.L, 2011)... et <i>Poésie sur place</i> désormais... Pour le reste, qu'on cherche ! Hop !</blockquote>
</div>
</div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-20393519351520299252019-03-20T17:16:00.001-07:002020-04-07T15:13:10.783-07:00Claude Minière "Un enfant joue"<div style="text-align: center;">
<b>Claude Minière - </b><i>Un enfant joue</i></div>
<div style="text-align: center;">
(<a href="http://www.laboutiquedetarabuste.com/">Tarabuste Editeur</a>, 2018)<br />
<br />
<i>Disponible ou sur commande dans (toutes) les (bonnes) librairies et sur le site de l'éditeur <a href="http://www.laboutiquedetarabuste.com/fr/collections/doute-b-a-t/autres/miniere-claude-un-enfant-joue/186">ici</a></i></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaSxcHQavlxC0y1t_UrxmseTX08O0KrrT41E2BWd_XIhyukxqfx-KXNmTZs_7L1zksBRX2sY1aLphMsU3k3dSLDtO4WmuBdm9pitKTSplKWb8Yslh0KLinK_I7JDTkMLFK4gKtJkpMtSE/s1600/MINIEREIMAGE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaSxcHQavlxC0y1t_UrxmseTX08O0KrrT41E2BWd_XIhyukxqfx-KXNmTZs_7L1zksBRX2sY1aLphMsU3k3dSLDtO4WmuBdm9pitKTSplKWb8Yslh0KLinK_I7JDTkMLFK4gKtJkpMtSE/s320/MINIEREIMAGE.jpg" width="240" /></a></div>
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<i>Extraits :</i> </div>
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LA NUIT</div>
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Bien avant Mallarmé, un mathématicien génial, Blaise Pascal, s'est penché sur le <i>hasard </i>et sur le « coup de dés ». Il écrivait: « Pensée échappée, je la voulais écrire. je l’écris au lieu qu'elle m’est échappée ». Il jette sur le papier sa pensée en un coup de dés pour découvrir ce qu’elle produit. Voici bien l’indispensable jeu et enjeu de l’écrit : est-ce que la pensée <i>échappe </i>? Est-ce que la pensée libre vient en s’échappant? </div>
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<br /></div>
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Pascal est à relire non par goût antiquaire, mais, dans notre époque où les écrivains sont tellement sûrs de leurs effets, pour l’ouverture active qu’il pratique du hasard, pour la curiosité qu'il en a, la surprise et l’enseignement qu’il en attend et qu'il accueille. Au lieu. Il affronte un adversaire téméraire, contestataire.</div>
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<br /></div>
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&</div>
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<br /></div>
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Comment lit-on, comment abordons-nous un auteur, comment sommes-nous à son égard disposés ? Issues pour une part de la culture universitaire les classifications philosophe, savant, écrivain, poète, peuvent jeter un voile. Ainsi : <i>qui </i>lit Blaise Pascal <i>en poète</i>, produisant des « fusées », mettant en jeu sur le papier la « validité » d’une formulation lancée comme une sonde ? Isidore Ducasse l'a fait dans ses Poésies (il y a vu des proverbes). Francis Ponge, trop cartésien vraisemblablement, l’a raté.</div>
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<br /></div>
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La sœur de Blaise, dans <i>La Vie de M. Pascal</i>, racontait : « Un jour, quelqu’un ayant à table sans y penser frappé un plat de faïence avec un couteau, il prit garde que cela rendait un grand son, mais qu’aussitôt qu’on eut mis la main dessus cela s'arrêta. » Ecrivant, Pascal ne vise pas à arrêter le son, il attend une réponse, ou au moins une résonance. Rien d’un discours, l’expectative. Ceux qui aiment la poésie comme roulement de dés liront Blaise Pascal à nouveau(x) frais.</div>
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<br /></div>
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<i>« Hasard donne les pensées, et hasard les ôte... Pensée échappée, je la voulais écrire : j’écris au lieu qu’elle n’est échappée » </i>(Pensées, 459) « J’écris au lieu » peut s’entendre comme « je remplace la perte par l’écriture » mais aussi comme ce que l’écrit « donne lieu » aux pensées. Pascal, pourrait-on dire, joue le hasard contre le hasard. Et il pense souvent sans dessein. « Dans ses grandes veilles il lui vint une nuit dans l’esprit, sans dessein, quelque pensée sur la proposition de la roulette. Cette pensée étant suivie d’une autre, et celle-là d’une autre, enfin une multitude de pensées » (<i>La Vie de M. Pascal</i>).</div>
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<br /></div>
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L’écrivain jette ses notes sur les feuilles qu’il pliera et découpera ensuite pour les composer. S’il parle du Christ, il note <i>« afin qu’on ne prit point l’avènement pour les effets du hasard, il fallait que cela fût prédit »</i>. Le hasard est un grand perturbateur, à la fois négatif et positif, Blaise ira jusqu’à parler de <i>la témérité</i> du hasard. Par comparaison le fameux pari est bien plus raisonnable. <i>« Quiconque n’ayant plus que huit jours à vivre ne trouvera pas que le parti est de croire que tout cela n'est pas un coup du hasard ? » </i>(p.358). </div>
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<br /></div>
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&</div>
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<br /></div>
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<i>« Depuis environ dix heures et demie du soir jusques environ Minuit et demi Feu » </i></div>
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<br /></div>
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Le « Mémorial » capte la fulgurance notée d’étonnement, de béatitude et d’effroi. On approche, on brûle. Pascal a eu un mot, <i>le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie</i>, auquel il faut prêter l’oreille : « effraie » n’a rien de pathétique, il est le terme choisi pour dire la traversée du silence (éternel). Vous voyez Blaise griffer le papier, entouré des liasses « suspendues, selon l'usage de l'époque, à deux fils horizontaux » (Philippe Sellier). Il passe les obstacles, coup sur coup repris, relancés, infinis de part et d'autre. Il cherche la mise en scène exacte. Il a déclaré « <i>Quand on lit trop vite ou trop doucement on n'entend rien</i> ». Question de respiration, il connaît la flamme et l’air : « <i>La flamme ne subsiste point sans l’air. Donc pour connaitre l’un il faut connaitre l’autre</i> » (p.230). Les répétitions ne lui font pas peur. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les <i>Pensées </i>sont un laboratoire d’expérimentations rythmiques : versets, blancs, dialogues impromptus, variations, motifs, renversements, canons inversés, départs de sentences suspendues que le lecteur devra par lui-même prolonger. Dirons-nous prolonger comme un poème, « jusqu’à un point dernier qui le sacre » (Mallarmé) ? Dans les dernières années de sa vie, Pascal écrit dans la fièvre, dans la hâte, dans le feu. Sa sœur confiera encore : « Il nous a dit quelquefois que depuis l’âge de dix-huit ans il n'avait pas passé un jour sans douleur ». Il écrit vite et « sans soins », ce ne sont pas les répétitions qui vont lui faire peur, l’important est que la pensée n’échappe point, là sur le lieu du moment. </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Après sa mort on trouvera des « liasses », difficiles à ordonner, on leur attribuera le titre de « Pensées », elles sont les fragments d’un compte total en formation. Etienne Périer, l’un des tout premiers éditeurs de ces « Pensées », dira que « tout cela était si imparfait et si mal écrit qu'on a eu toutes les peines du monde à les déchiffrer ». <i>Toutes les peines du monde</i> est une exagération sentimentale que jamais un poète ne se serait autorisée. </div>
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<br /></div>
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* </div>
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<br /></div>
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UN ENFANT JOUE</div>
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<br /></div>
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Plus que jamais, la tentative est ici de se retirer de l'éloquence du discours pour saisir au plus près de leur source les traits de sentiments violents et ambigus qui occupent entièrement un « enfant » qui « divague » absolument sans contrôle extérieur (l’enfant parle tout seul »).</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L’enfant, je le garde en moi – ou je le regarde, l’imagine et m’y accorde. C’est en fait (anecdotique) cette phrase, <i>« L’enfant parle tout seul »</i>, qui, impromptue, m’a « tarabusté » de longs jours. Là encore, j’ai essayé de ne pas la développer, ou mieux: ne pas la diluer – mais de tenir sa charge dans l’équilibre de sa « percé ». Evidemment, en arrière-plan, je me souvenais aussi de <i>l’aion </i>grec et d’Héraclite : « Le temps est un enfant qui joue. Il est alors roi » ...La langue parle d’elle-même, cependant si je me relis – « Je trouve le temps long de la mer entière ››*; « Le temps est un dieu dissipé »** - je constate que <i>je parle</i> du temps.</div>
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<br /></div>
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L’expérience se formule ainsi: l’enfant visite en se jouant le vieux que je suis devenu.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">* Premier vers de mon premier livre (<i>l’application des lectrices aux champs,</i> Seuil, 1968) </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">** Titre du Volume publié par Tarabuste en 2000.</span></div>
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<span style="font-size: x-small;"><br /></span></div>
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<span style="font-size: xx-small;">+++</span></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE0RHLVgsCgbIB7nEUBCKI30u16dKfBirrqfCEtc9YTzAD6Epye34UHZHY0LETguFo5V1HhNZ92TRlJ8YE7AaMX6rglLwRuR9buUTil4vY7zLYQhtqe6trdC_BHE25yY4y-TtTme7ErbI/s1600/image.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1499" data-original-width="1181" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE0RHLVgsCgbIB7nEUBCKI30u16dKfBirrqfCEtc9YTzAD6Epye34UHZHY0LETguFo5V1HhNZ92TRlJ8YE7AaMX6rglLwRuR9buUTil4vY7zLYQhtqe6trdC_BHE25yY4y-TtTme7ErbI/s320/image.jpg" width="252" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b>Claude Minière</b> (1938)<br />est depuis 1968 l'auteur d'une œuvre poétique rare et majeure émaillée de contrepoints théoriques, critiques et plus épisodiquement de traductions. Engagé dans les avant-gardes de son temps (Tartalacrème, TXT, D'atelier, Fusées…) tout en décrivant une trajectoire rigoureusement indépendante, ce grand ensemble radical affirmé comme "la seule manière de battre (sa) revendication" est essaimé en revues et volumes chez de nombreux éditeurs : <i>L'application des lectrices aux champs</i> (Le Seuil, 1968), <i>Temps de parole</i> (Orange Export Ltd, 1976), <i>Vita Nova</i> (D'atelier, 1977), <i>Glamour </i>(Bourgois, 1977), <i>Je n'écrirai pas un grand roman</i> (Rémy Maure, 1982), <i>Une Catastrophe</i> (Carte Blanche, 1983), <i>Clément Marot et les chiffonniers</i> (L'un dans l'autre, 1983), <i>La mort des héros</i> (cassette Artalect, 1984 - Lecture époustouflante du livre publié chez Carte Blanche en 1985), <i>Difficulté Passagère</i> (TXT, 1988), <i>La Chambre Bouleversée</i> (Cadex, 1991), <i>Traité de tactique et de poétique</i> (Sixtus, 1994), <i>Lucrèce </i>(Flammarion, 1997), <i>Traité du Scandale</i> (Rouge Profond, 2005), <i>Gueule noire</i> (Carte Blanche, 2015)... Ce "parcours" difficile à tracer (dont nous tenons une bibliographie partielle mais représentative à disposition) s'est "fixé" depuis 2000 aux éditions Tarabuste qui ont publié entre autres : <i>Le temps est un dieu dissipé</i> (2000), <i>Hymne</i> (2002), <i>Je/hiéroglyphe</i> (2011), <i>Grand Poème Prose</i> (2014), <i>Le divertissement</i> (2016)... Christian Prigent lui a consacré un essai lumineux : "L'art de la fugue" (in <i>La langue et ses monstres</i>, rééd. P.O.L, 2014). Hop !</blockquote>
</div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-76048820725800273172019-03-19T16:58:00.000-07:002020-04-07T15:14:12.535-07:00Wolfgang Borchert "Génération sans adieu"<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-family: inherit;">Wolfgang Borchert - </span></b><span style="font-family: inherit;"><i>Génération sans Adieu</i></span></div>
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">(Le livre de poche, 1990)</span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgre3InIqAIz6IlQF8wOhZVFy9klN0zU1rj6nhTxY21RK_9XV5cYKr25z_ekdbMX5dm0_iVLSVtoDddcl4Uwxba6r6On8j5W9aS9iFs5bPjabcoKQu5nLLhxn-kKoevGSXzdgW5Q6ujceI/s1600/fff.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgre3InIqAIz6IlQF8wOhZVFy9klN0zU1rj6nhTxY21RK_9XV5cYKr25z_ekdbMX5dm0_iVLSVtoDddcl4Uwxba6r6On8j5W9aS9iFs5bPjabcoKQu5nLLhxn-kKoevGSXzdgW5Q6ujceI/s1600/fff.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1196" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgre3InIqAIz6IlQF8wOhZVFy9klN0zU1rj6nhTxY21RK_9XV5cYKr25z_ekdbMX5dm0_iVLSVtoDddcl4Uwxba6r6On8j5W9aS9iFs5bPjabcoKQu5nLLhxn-kKoevGSXzdgW5Q6ujceI/s320/fff.jpg" width="239" /></a><br />
<br />
+++<br />
<br /></div>
<i>Extrait :</i><br />
<br />
Nous sommes la génération sans lien et sans fond. Notre fond est abîme. Nous sommes la génération sans bonheur, sans patrie et sans adieu. Notre soleil est étriqué, notre amour cruel, et notre jeunesse est sans jeunesse. Et nous sommes la génération sans limite, sans frein ni protection - jetés du baby-parc de l’enfance dans un monde qui nous tient en réserve ceux-là mêmes qui nous méprisent.<br />
<br /></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Mais ils ne nous ont pas munis d’un Dieu, qui aurait pu soutenir notre cœur quand les vents de ce monde l’enveloppèrent dans leurs tourbillons. C’est ainsi que nous sommes la génération sans Dieu, car nous sommes la génération sans lien, sans passé et sans appartenance.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Et les vents du monde, qui ont fait de nos pieds et de nos cœurs autant de tziganes sur ses routes brûlantes et enneigées jusqu'à </span><span style="font-family: inherit;">hauteur d’homme, ont fait de nous une génération sans adieu.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous sommes la génération sans adieu. Nous ne pouvons vivre aucun adieu, il ne le faut pas, car dans l’errance de nos pieds surviennent pour nos cœurs tziganes des adieux infinis. Ou bien notre cœur doit-il se lier le temps d’une nuit qui aura de toute façon un adieu pour matin? Est-ce que nous supporterions l’adieu? Et si nous voulions vivre les adieux, comme vous qui n’êtes pas comme nous et qui avez savoure toutes les secondes de l’adieu, il se pourrait alors que nos larmes soulèvent un </span>îlot<span style="font-family: inherit;"> qu’aucune digue, quand elle serait l'œuvre des premiers pères, ne contiendrait.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Jamais nous n’aurons la force de vivre l’adieu qui est là sur la route, à chaque kilomètre, comme vous l’avez vécu.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Ne nous dites pas, parce que notre cœur se tait, que notre cœur n’a pas de voix puisqu'il ne profère aucun lien ni aucun adieu. Si à chaque adieu qui survient pour nous, notre cœur était prêt à saigner, tendre, endeuillé, consolateur, il se pourrait alors, car nos adieux sont légion à côté des vôtres, que le cri de nos cœurs sensibles devienne si fort que vous vous dressiez sur vos lits la nuit et que vous demandiez un Dieu pour nous.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">C'est pourquoi nous sommes une génération sans adieu. Nous nions l'adieu, nous le laissons dormir le matin quand nous partons, nous l'esquivons, nous nous l'épargnons – à nous et à ceux que nous quittons. Nous disparaissons comme des voleurs, ingrats reconnaissants, et nous emportons l’amour en laissant là l’adieu.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous sommes pleins de rencontres, rencontres sans durée et sans adieu, comme les étoiles. Elles s'approchent, se tiennent à quelques secondes-lumière l’une de l'autre, s’éloignent à nouveau: sans traces, sans lien, sans adieu.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous nous rencontrons sous la cathédrale de Smolensk, nous sommes un homme et une femme – et puis nous disparaissons.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous nous rencontrons en Normandie, et nous sommes comme parents et enfant – et puis nous disparaissons.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous nous rencontrons une nuit au bord de ce lac de Finlande, et nous sommes des amoureux – et puis nous disparaissons.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous nous rencontrons dans une propriété en Westphalie, et nous sommes des bons vivants et des convalescents – et puis nous disparaissons.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous nous rencontrons dans une cave de la ville, et nous sommes des gens affamés, épuisés, et nous dormons gratis tout notre soûl – et puis nous disparaissons.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous nous rencontrons de par le monde et nous sommes des êtres humains ensemble - et puis nous disparaissons, car nous sommes sans lien, sans demeure et sans adieu. Nous sommes une génération sans adieu, qui disparaît comme un voleur, parce qu’elle a peur du cri de son cœur. Nous sommes une génération sans retour, car nous n’avons rien à quoi nous pourrions retourner, et nous n’avons personne à qui nous laisserions notre cœur en garde – c’est ainsi que nous sommes devenus une génération sans adieu et sans retour.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Mais nous sommes une génération de l'arrivée. Peut-être sommes-nous une génération pleine d’arrivée sur une étoile nouvelle, dans une vie nouvelle. Pleine d'arrivée sous un soleil nouveau, à des cœurs nouveaux. Peut-être sommes-nous pleins d’arrivée à un amour nouveau, à un rire nouveau, à un Dieu nouveau.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: inherit;">Nous sommes une génération sans adieu, mais nous savons que toute arrivée nous appartient.</span></div>
<div>
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">+++</span><br />
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsPt8tVZGtmi_M79ntNeiGYlxq4hsZ3Xolea-I-faoLFh-g_YF6g8jEW5Dp8qKP9PZ8lorLEp25VjnOr3HaLoLav4CfUU3EAtBz8S55oq3La5P0VBrfLXhfbDRR9m7RpfplQAXF3kSCAg/s1600/mit_fluppe-bor_bd_01_13_04_0016_a.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1158" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsPt8tVZGtmi_M79ntNeiGYlxq4hsZ3Xolea-I-faoLFh-g_YF6g8jEW5Dp8qKP9PZ8lorLEp25VjnOr3HaLoLav4CfUU3EAtBz8S55oq3La5P0VBrfLXhfbDRR9m7RpfplQAXF3kSCAg/s320/mit_fluppe-bor_bd_01_13_04_0016_a.jpg" width="231" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><b>Wolfgang Borchert</b> (1921-1947), figure de la <i>Trümmerliteratur </i>(versant plutôt lyrique et expressionniste) est depuis les années 60 régulièrement publié en français par fragments et morceaux choisis. Ce qui le laisse un brin méconnu. Cette édition de 1990 présente un large choix de nouvelles, en version bilingue avec appareil critique. En cherchant, on peut encore lire les quelques poèmes des <i>Lettres de Russie</i> (<a href="https://editionsarfuyen.com/2018/12/13/wolfgang-borchert/"><b>Arfuyen</b></a>, 1996, avec une belle postface de Jean-Pierre Vallotton) et plusieurs autres volumes dispersés ici & là. Les éditions <a href="https://agone.org/manufacturedeproses/dehorsdevantlaporte/#presentation" style="font-weight: bold;">Agone</a> ont réédité en 2018 son unique et fascinante pièce radiophonique : <i>Dehors devant la porte. </i>Bravo ! Hop !</span></blockquote>
</div>
</div>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-86158326616433835342019-03-16T18:25:00.001-07:002020-04-07T15:14:45.227-07:00Régis Nivelle Gilles Venier...<div style="text-align: center;">
<b>Régis Nivelle - </b><i>Paliers</i><br />
(<a href="http://www.manuscrit.com/book.aspx?id=12693">Le Manuscrit</a>, 2009)<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd5gCEK6jtYCQMXwuVxYwYBcAQ1Aitmfz1L-3eZZWkAVWOYnjDbrs7qVt7VNMCX18NxhWZD4UX28FXz7owOxX1fO3jZU5RCeOVFxu-aLdi6JuEZjPZfbCGCVYWKAtdiZfdKU1afdtsdZs/s1600/nivelle.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd5gCEK6jtYCQMXwuVxYwYBcAQ1Aitmfz1L-3eZZWkAVWOYnjDbrs7qVt7VNMCX18NxhWZD4UX28FXz7owOxX1fO3jZU5RCeOVFxu-aLdi6JuEZjPZfbCGCVYWKAtdiZfdKU1afdtsdZs/s320/nivelle.jpg" width="240" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br />
+++<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
<i>Extrait :</i></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
… qui est caché. Passé l'incrédulité, je veux dire l’attention ahurie prêtée au déroulement sauvage, à la zébrure d’une faille scindant soudainement l'envers, il fallut du ciel alors se convaincre ; même si ce ne fut qu'un fantasme de ciel.</div>
<div style="text-align: justify;">
…</div>
<div style="text-align: justify;">
A l'orée, la sensation qu’on y appelait, s’appelait, qu'on se répondait, mais se surveillait aussi en locuteurs muets & aveugles, fut une épreuve singulière. Or plus loin, au-delà des claquements déchirés de bâches, sacs & autres loques en plastique qui entravaient les pieds de bruyère, les chants semblaient des milliers, & l'ampleur de leurs souffles était telle qu'il fallut jouer des coudes dans l'inextricable pour pouvoir rejoindre l’intimité d'une odeur de clairière qui aboyait l’amour. L'odeur, chargée de réminiscences, était exhalée en fait par une créature faisant purement corps avec l'onde sauvage. Une force d'attraction qui en émanait devait inéluctablement provoquer le contact. Mais la rencontre opérée, l'idée même de la parole aussitôt flagella, cervelle gélifiée. Là, tout s'arrêta. Et tout le monde alors put voir mon ridicule prototype terrestre secoué par les spasmes du rêve. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il en résulta l'accélération d'une acuité sensorielle que ce défilement dévoilait de la pensée l'unité je ; mélopée remplie des deux laits. Ce n'était cependant pas une projection, mais bien un corps véritable qu'une bouche de pensée restitua aux forces primitives; qu'une bouche primitive rendit à la mucine & aux glaires de toutes ces lianes organiques déchirées par la densité même des sens. De la matrice, la houle était vivante ! </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
VERS LE CHANT & SES LIGNES FASCINANTE MÉLOPÉE TOUTES LES DROITES & LES COURBES D’UN PUR DÉSERT CELLE QUI A VU MONTE L’IVRE EST LA CADENASSE DANS LA CHAIR L’ETRE & SA FIN ADMETTRE LE FOUET LA NUIT QUAND VERS LE CORPS S’AJUSTENT LES GAZES BLEUES DES JOIES LE CORPS EST PRIS PAR LES YEUX & LA BOUCHE L’ODEUR DES VIDES LUI TIENT LIEU D’AURORES LA FIN EST COMMENCÉE C’EST PAR LÀ QUE CA COMMENCE LE CORPS EXHALE VEUT PARLER PRÉCIPITER LA FUITE LA MÉMOIRE LES LIGNES SONT DANS L’OEIL LES PARFUMS EN CONSCIENCE DES PORES PROPHÉTIE PAR CE PERTUIS QU’IL FAUT FRANCHIR L’ODEUR DE LA NUIT EST D’UNE SAUVAGERIE QUE LES LIGNENT ADMETTENT SANS ILLUSION DÉJÀ UNE MÉMOIRE MAIS TOUJOURS SANS REVENIR ÇA VEUT PARLER ÇA PARLE PLUS VITE QUE LES MOTS FAUT L’ENTENDRE VOIR CET IMPOSSIBLE LIEU CA RESPIRE POURTANT</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
LE CORPS EST COUPE PAR L’ATTENTE MAIS RESPIRE LA HÂTE DE COMMENCER LE SOUFFLE MENACE D’ALLER PLUS VITE A SENTIR L’IMMINENTE RUPTURE N’ATTENDRE EST UNE URGENCE D’ÉTHER SE DÉPLACER PLUS VITE QUE LES MOTS ALLER AU PLUS VITE DANS LE SANG & S’EXTRAIRE DE LA RÉALITÉ SANS RECONNAISSANCE S’ENFONCER LOIN DANS SES COULOIRS ÉPAIS MONTER AUX ETAGES LES PLUS SOMBRES PRENDRE UNE CAMBUSE & EN TAPISSER LES MURS DE SOLITUDE EN PAGES OCRES QUELLE HISTOIRE FIT DU CORPS CETTE CABINE AU HUBLOT EMBUE ; MÉCHANTE MÉCANIQUE QU’A NOUÉE & LOUE L’IDÉE ÉPERDUE D'UN CIEL BLANC À LA PUISSANCE DU CADRE ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
… L'obscur & la lumière nouaient les surfaces (c'est flottant éternel dans l'encre des odeurs)</div>
<div style="text-align: justify;">
Dont les nymphes abritaient la clef de Pan. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous étions invisibles ! Rien n'a changé notez bien</div>
<div style="text-align: justify;">
Et pourtant l'aire de l’illusion</div>
<div style="text-align: justify;">
(ce que jamais n'ignora le clavier de Stockhausen où n'opérait même plus l’extase lysergique de Hofmann)</div>
<div style="text-align: justify;">
Continuait à faire des ravages </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'inconscient que l'odeur seule aboya</div>
<div style="text-align: justify;">
Fallut le dessiner (rien ne doit être combattu à la lettre)</div>
<div style="text-align: justify;">
L'oiseau au bec de nuit & de jour</div>
<div style="text-align: justify;">
Ce phallus bourré de neige & de gravier</div>
<div style="text-align: justify;">
Mit en déroute les hordes de symbolistes</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le trou à la gorge des chiens était tentant </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je me souviens de cette histoire</div>
<div style="text-align: justify;">
(pauvres crypto mnésiques)</div>
<div style="text-align: justify;">
Dont des images sauce vaudou</div>
<div style="text-align: justify;">
Croyaient renouveler <i>lalangue</i></div>
<div style="text-align: justify;">
Qui cogne le trou duplique infiniment</div>
<div style="text-align: justify;">
Le trou qui n'a rien de sorcier (mais vous n'y êtes pour rien non plus)</div>
<div style="text-align: justify;">
Le fascia de houle respire l'écho</div>
<div style="text-align: justify;">
Qu'un nœud lie & révèle (c'est ici que ça flambe)</div>
<div style="text-align: justify;">
Que l'on me nomme (seul le sujet différera)</div>
<div style="text-align: justify;">
Vous verrez toujours mes seins pris dans les cordes</div>
<div style="text-align: justify;">
Et plus bas la clef d'un langage</div>
<div style="text-align: justify;">
Qu'une pierre aux plis d'ailes protège</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Que l'on m’appelle rabouté</div>
<div style="text-align: justify;">
Le refoulé abouché au temps & à l'espace</div>
<div style="text-align: justify;">
L'entre y déplace le sens d'au moins quatre figures</div>
<div style="text-align: justify;">
Dont les volutes sont faites de matière </div>
<div style="text-align: justify;">
Le subtil seul consistant harponné</div>
<div style="text-align: justify;">
Par le fil du temps allaite l'existence </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Du carnage de l'instant</div>
<div style="text-align: justify;">
Voici l'ailleurs </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ne m'endormez pas dit-elle</div>
<div style="text-align: justify;">
Sous vos simulacres d'assassinats !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C’est moi l'impuissance</div>
<div style="text-align: justify;">
Qui noue le grave & le léger au toucher des réapparitions </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
…</div>
<div style="text-align: justify;">
- Où était-elle alors?</div>
<div style="text-align: justify;">
- Hors d'elle. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Coupé, lui en tous cas avançait dans la vase, poursuivi par une absence, & il n'y eut rien alors qui ne put pourtant l'empêcher de voler. Seul le lieu désorganise le temps.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il aura daigné se jeter puis tomber pour marcher droit. Quel culot ! Se jeter & tomber mort pour décidément filer droit dans le cul des mots, la vexation & les sermons, parce que voulant tomber & s'extraire vivant des préceptes illusoires que fomente la conscience. Pourquoi les odeurs d'acide n'enivrèrent pas le cœur du pauvre bougre au motif d'un accomplissement, & pour quelle raison, entravé, bataillant contre cette moelle qui l'embourbait & allait l'engloutir, il se dit que c'était une belle bagarre ? </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il dit : « Suis né trop vite à chercher le sens, la bouche sombre du sens ».</div>
<div style="text-align: justify;">
Seule la fonction de percement laissa apparaître les fils qui suspendaient le tout.</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais sa parole s'encode par prudence précisément là où ça schlingue & ça ne danse plus. À cet endroit, L'utopie du chien métromane rêvait évidement d’une fureur utérine. Seulement voilà, on a beau s'échiner à lui graisser les lèvres, ça n'arrive pas. Et ce qui n'arrive pas est tapi sous la crasse de l'organisation & de la production.</div>
<div style="text-align: justify;">
Au-dessus, l'eau forte. Le ciel lui jalousait la coupellation des matières.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il ne restera dans la pâte d'os cuite, nul argent, nul sequin.</div>
<div style="text-align: justify;">
Dans son avancée à la machette, explosaient le motif & le mobile, la tentation d'une métonymie. Finalement, tout ça oscillait. Entre le rythme – en place du temps –, le lieu sans mots & la recherche du lieu.</div>
<div style="text-align: justify;">
Finalement, le contre-chant chiffré était bien secondaire. Il put bien vouloir s'y coller, il ne se ventousait qu'à lui-même. L'inaudible impétrant n’était plus qu'une tête de marmite où viraient à l'aigre sa rhétorique & ses prières. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'or rouge est serti dans les deux gestes ; rites génésiques. Or, le talisman ici, n’est autre qu’un satellite encore en rotation autour de l'idée. L'Orichalque y gèle toute représentation. Sommes accomplis. Davantage encore que ce que nous laisse supposer la réalité.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il suffit de vidanger la compassion à peine visible sur les visages, pour que crève & se soulage alors la vessie du mensonge. On s'acharne à croire au vide qu'une fois tombé, abruti par les mots, les stéréotypes. </div>
<div style="text-align: justify;">
…</div>
<div style="text-align: justify;">
Donc, après avoir donné & pris, enduite de terre rouge, elle s'empara sans attendre ce qu'à la danse il revenait à tracer & à suer dans l'opacité du tableau où elle ne se noya, puisque désormais elle y chevauche les poissons, & qu'elle boit leur semence le regard tourné vers l'unité, ce qui n'appartient qu'aux amibes. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
…</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Souvenir du voyage</div>
<div style="text-align: justify;">
Flottant, l'œil voyait le sac triste & marqué d'un</div>
<div style="text-align: justify;">
Corps qui bredouillait par le bas</div>
<div style="text-align: justify;">
Tu n'avais de cesse de voir & de moins</div>
<div style="text-align: justify;">
En moins rêver</div>
<div style="text-align: justify;">
Tes yeux étaient ouverts</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ton regard n'était pas ton regard</div>
<div style="text-align: justify;">
Tu attendais la mort, tête nue</div>
<div style="text-align: justify;">
Je puissant</div>
<div style="text-align: justify;">
Attendais la mort en croisant ton regard</div>
<div style="text-align: justify;">
Ne pas être – pas être – Être, ou bien…</div>
<div style="text-align: justify;">
C'est impossible</div>
<div style="text-align: justify;">
Elle est impossible</div>
<div style="text-align: justify;">
Cette nuée pourtant promise</div>
<div style="text-align: justify;">
Combien de temps allais-tu pleurer</div>
<div style="text-align: justify;">
De ne plus sentir ses baisers </div>
<div style="text-align: justify;">
Tu regardais tes mains & puis les siennes</div>
<div style="text-align: justify;">
– Cesser de rêver –</div>
<div style="text-align: justify;">
Tout ça ne servait à rien – par la fenêtre,</div>
<div style="text-align: justify;">
On voyait bien que dehors il n'y avait rien</div>
<div style="text-align: justify;">
& qu'à tes cotés, la femme qui semblait</div>
<div style="text-align: justify;">
Dormir était en vérité hors d'elle, habitant le songe </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Besoin de sa bouche, même si ce besoin ne mène</div>
<div style="text-align: justify;">
Nulle part</div>
<div style="text-align: justify;">
& pourtant ce besoin de vent d'être</div>
<div style="text-align: justify;">
Tu rêves bien sûr, bien sûr</div>
<div style="text-align: justify;">
Mais qui est donc celui qui s'écrie ? </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>« Le sommeil, brique après brique, construit » </i> </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: center;">
-------------------------------------------------------------------------------------<br />
<br />
<b>Gilles Venier - </b><i>Sans Cesse</i><br />
(<a href="https://www.tarmaceditions.com/sans-cesse">Tarmac</a>, 2018)<br />
<div style="text-align: justify;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNh_aOdsoJifpcfy6MkNzK4xUD0lzy5eOLlIuDsF4IZDESEH65txyIX9cECPXL33_VAV7ribu1OQMRoOaeIfT-smGeFtG2PSuq8t5qkR7KvM5Hayan2-R8WX8U8Or-Zytg1q2qGMKMzkA/s1600/venier.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1440" data-original-width="1080" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNh_aOdsoJifpcfy6MkNzK4xUD0lzy5eOLlIuDsF4IZDESEH65txyIX9cECPXL33_VAV7ribu1OQMRoOaeIfT-smGeFtG2PSuq8t5qkR7KvM5Hayan2-R8WX8U8Or-Zytg1q2qGMKMzkA/s320/venier.jpg" width="240" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
+++</div>
<br />
<i>Extrait :</i><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
…</div>
<div style="text-align: justify;">
Des sacs d’angoisse peuvent bien s’empiler sur mes vertèbres. Sous la charge, l’emboîtement de verre crisse, mais l’orgueil qui est aussi pierre à levier t’a appris à tenir. Qu’ils s’y amassent donc comme ils le peuvent. Midi m'est toujours léger et me danse encor des immeubles blancs avenue des Ternes, kiosques de moineaux boulevard Barbès, affiches colorées qui clament l’humanité, les jupes et jeans, jambes d'une pure merveille te délivrant un billet pour un vol spirituel au parfum de Chesterfield. Volent au mètre par seconde les routes nationales bordant la lente marche des pluies, la lumière jaune que les grands arbres accrochent puis descendent vers les visages. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
IV</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous ne nous sommes rien dit ou presque de nos prières. N’avons rien dit de nos circulations, de nos absences, au miracle du toucher Corps et Âme. Rien dit sur la présence des dieux de printemps qui habitent dans les pins craquant sous la chaleur. N’avons rien entendu non plus de nos langues que leur jubilation d’hélice sur nos seins et nos cuisses.</div>
<div style="text-align: left;">
Il faudrait pourtant dire la trace des doigts sur les verres et sur les vitres les manifestations du Ciel le songe musical des villes la beauté du ventre des femmes</div>
<div style="text-align: left;">
entendre les basses la pulsation amoureuse des basses.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous sommes des paroliers impatients. L’oracle c'est le réel.</div>
<div style="text-align: justify;">
Juste à côté de l’image et du dit la pythie désordonne sa coiffure. Et lorsque nous traversons l’étrange, rien ne nous semble l'être. On y croise nos corps et nos textes désirant en abyme – frères et sœurs humanité déjà ancienne mais ce sont toujours des visages anonymes porteurs des mêmes implorations, des mêmes paysages. Nous sommes du temps ses lenteurs infinies. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Jusqu’au dernier regard </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
prose de la Rose l'Âme.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Envisage la mémoire en unités-lumière.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Recours à l’Encre et à la Pluie à grands seaux de silence. Soutiens l’heure éternelle glissée sous chaque ville, dans chaque corps et chaque esprit où reposent des lunes de lavis, des constellations de familiers lointains. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Voue compagnon de joie et de lenteur Air Eau Soleil notre solitude l’élévation de sa parole au Vent - au souffle de la Terre à la Fleur incendiaire la vie hors du temps ce round que l'Être sans cesse inaugure dans l’ouragan l’effroi le secret. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Invente continuellement tes traces on les effacera de même. Masque avec discipline ton immobilité la puissance de tes épaules, la fragilité de tes fictions. Beaucoup ignorent ce qu’au pied de la lettre voir et agir partager le livre veulent dire. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sans rien omettre de l’Eau et des Ciels, debout pieu fiché dans le sable, laisse les choses légères et graves te jouer des tours et conjurer le récit. La joie revient. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il faut apprendre - je crois - à écrire peu sur la forme de sa perte. Dessiner le chant n’est pas en être le sel, et dire ce qui se voit ne délivre aucune preuve. Il faut tenir son vide pour dit autant que le respir nous en permet la profération. Choisir la tendresse, le fil coupant de ses pétales. Agir muettement, écouter ce qui se lève des autres cadences.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Emprunter l’escalier des saisons dont les jours sont des siècles. Boire et reboire l’Eau à nos lèvres de salades. Suivre du regard le tube du vent suspendu au soleil.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Et puisque tout est parfait - Air trois fois inspiré – l’image seule de l’enfance à la fin reviendra, la mémoire du présent épousant gestes et pensées, et tous nos baisers de mucine nos routes nos dires nos jeux, tant nous avons dansé bougé et remué l’air passionnément, furieusement, de nos cœurs et de nos mains, courageux va-nu-pieds, passeurs obstinément cois sur nos Ciels de misère, le désordre de nos ravissements, le murmure de nos chants.</div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J’ai depuis longtemps jeté mes bourreaux aux orties, aimé nombre de visages. – prose des visages du Soleil aux couronnes d’épines de leurs résurrections. Océans oiseaux rapides Arbres.</div>
<div style="text-align: right;">
Et partout sous les</div>
<div style="text-align: justify;">
arbres, sous l’Herbe aux cheveux de Rosée où ombres et lumières s’entrecroisent, comme dans la géométrie familière que composent ces chaises ces échelles et ces lits qui clôturent notre esprit,</div>
<div style="text-align: center;">
le tien est là, et encore à venir.</div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Des voix réclament jour après jour qu’on inhume les phrases. Alors je prends à pleines mains des bouquets d'herbe et de gravier. – prose des pays de paille des chemins et des abeilles des pistes des paysages de pluie des laisses de mer du voyage. – prose des oiseaux jardiniers – prose des temps obliques d’une mosaïque de Ciels car nous avons été patiemment attendus par des mendiants qui ont fait don de leur parole.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je me rappelle maintenant avoir décroché le mot orgueil de mes cervicales.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C’est que judicieusement placé sous un autre mot il servit alors de point d’appui idéal au poème-levier. – Prose de l’entente de l’improbable équilibre <span style="white-space: pre;"> </span>des mots-fougères<span style="white-space: pre;"> </span> de mon chant</div>
<div style="text-align: justify;">
de mendiant.</div>
<div style="text-align: justify;">
- « Mais de quoi alors pourrions-nous bien parler <span style="white-space: pre;"> </span></div>
<div style="text-align: center;">
et qui êtes-vous d’ailleurs ? »</div>
<div style="text-align: justify;">
- De rien de l’intériorité du voyage du pas</div>
<div style="text-align: justify;">
du tout </div>
<div style="text-align: justify;">
du non-advenu<span style="white-space: pre;"> </span> de l’indéterminé</div>
<div style="text-align: justify;">
de nos jours enthousiasmants <span style="white-space: pre;"> </span>enclos de joies tristes</div>
<div style="text-align: right;">
de la fiche électrique de la radio débranchée que je perçois</div>
<div style="text-align: justify;">
telle une main gantée l’extrémité suggestive d’un vide. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
- Prose des reflets du chant ; l’intercesseur – de la bienveillance de l’éros de choses légères et graves des unités de pensées des interstices de lieux sans lieux de l’oyat des dunes de la pyramide des patelles <span style="white-space: pre;"> </span></div>
<div style="text-align: center;">
mendiant dément pas artiste<span style="white-space: pre;"> </span> et d’ailleurs oui</div>
<div style="text-align: center;">
sûrement laborieux non confessionnel individu indivisible invisible</div>
<div style="text-align: justify;">
clandestin. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Aux hiatus d’offrir des retours, un infini de phrases ruines, de résonances, d’émeutes acouphènes, par épiphanies de silence et changements de perspective, pourvu que le chant aigu l’aiguille de son qui traverse nos têtes puisse lier ce qui est à brûler aux vieilles cendres et aux fleurs, et que, pénétrés par la permanence de son timbre nous restions sans vérité, marchant comme tout le monde au-dessus des morts dans l’aura du jour et son cerne noir en compagnie des bêtes, puisque nous sommes fait de chair de Ciel et d’Âme qui tiennent ce sifflement lavé par l’eau des rivières pour un chant sacré, un vieux rêve rivé à nos vieilles mémoires. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Jusqu’aux derniers signes<span style="white-space: pre;"> </span>nombres</div>
<div style="text-align: justify;">
j’y serai.</div>
<div style="text-align: justify;">
C’est par leur bouche leur miroitement seulement par leur bouche que tient le monde. Tête obscure vouée au chant.</div>
<div style="text-align: justify;">
Entêtement des corps-livres</div>
<div style="text-align: justify;">
des renaissances.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Et le livre de la mémoire n’existe pas. – Prose du chant de son tremblement de l’éclat descendu dans les Arbres puis glissé dans les pierres – prose du plexus solaire du regard rhapsode de la convulsion des jours jusqu’à ce que dans l’œil toutes les ères se confondent et que la prière soit une marée d’équinoxe une marée aux tambours de soude brûlée au souffle bramé et piqué de serpolet de fagots de bois flottés emmaillotés de sable et de goudron de cils de gourbet – prose de toi mon père paysan-soldat de tes gifles lourdes pelles de terre à patates que ça te plaise ou pas – prose de l’enfant bercé par la sorgue à l’œil ouvert où palpite le cœur sans sommeil – prose de la peur de ta voix entaillée par la lune dans le mortier des nuits de sable de dents cariées et d’oreillons comme paire de tenailles aux mâchoires de fièvre – prose de ma langue de mon vieil Espéranto en sifflements d’autocuiseur en vagues de Ciels roses et de jambes de soleil ricochés sur les moellons ocres et gris des fermes de la Dordogne et des Charentes – prose de quartz de silex et de pyrite d’ombres et de couteaux de ton patois aux accents Roumain – prose de ta femme engrossée six fois par tes excès de fatigue – prose du silence mais aussi d’omelettes aux cèpes de truite meunière – prose de lard de piment de persil de tomates farcies et de canards rôtis – prose des tablées familiales belliqueuses dès que le vin de Bordeaux succédait au Sancerre - romance gitane où l'amour se chante mais ne se dit pas – prose improbable de glaise bêchée de luzerne et de trèfle violet fauchés avec le soleil et la Rosée des pare-brise – prose des dernières proses au paroxysme de notre mémoire antée-numérique de poulaillers et de lapinières de fossés de brûlis de granges de remises où les ailes des faux les squelettes rouillés des faucheuses dorment le pays des vents des pailles et des poussières d'été restées collées à la graisse des essieux – prose du faire et des prières de midi en liturgies de jambes et de bras fermes aux vidanges des citernes – prose des pluies aigres et froides de gels qui ceignent cruellement les reins et les poignets - prose des corps aimés de vos courbes et vos plis d’où surgissent les effluves de pays sauvages et calmes – prose de nos voyages d'amour aux lenteurs incroyables – prose jusqu’au bout sur nos dépouilles amoureuses et les ambres qui ornèrent nos lits des variations spatiales du chant de l’enveloppement infini de la mélopée des corps et des corps dans l’entremêlement ordonné des transformations – prose obscure de la totalité par bribes de sources et de rivières – prose de la maladie des tourbes d'affects des sables mouvants – prose des fontaines et des eaux souterraines de la langue morte lorsqu’elle est peau morte d’une danse des signes – prose des âmes simples aux songes amoureux des réminiscences affleurées par le vent glissé dans les arbres puis dans les pierres et dans les cendres - prose de l’eau des corps et sa mémoire que l’âme dans ses plis retient – prose du commencement de la Rose du Nous du jaillissement d’une époque à venir seuls les accords de musique et la danse animent encore les tentatives d’effacement. Ce qui nous manque est magnifique. </div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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Je suis nomade d’ici </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
où mon île apparaît parfois au cœur des pierres veinées de silice sous la constellation du crabe dont l’ami Mano me promit un jour de viscères noirs de surveiller ses étoiles.</div>
<div style="text-align: justify;">
– <span style="white-space: pre;"> </span>Prose des sud et de l’orient du sein aubergine au lait des sources et seuils nets de joies désertes en purs déserts dormant leur gerçure de silice <span style="white-space: pre;"> </span>des septentrions aussi – prose immobile du Texte du dire muet des choses de la dysharmonie élégante des chants poussés par ceux qui vivent encore avec les paysages et s’entretiennent avec les visages de leurs Ciels.</div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En moi mon amour nombre de tes visages – prose de leurs baisers et l’argent mousseux de leurs rives <span style="white-space: pre;"> </span>tes lèvres. –</div>
<div style="text-align: justify;">
Prose des consolations des phonèmes des inflexions tonales des langages-couleurs du timbre de nos rires et de nos peines qui ne feront pas un livre mais un poème serpent </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Tiens-moi la main et partons. J’habite dehors avec toi parmi les choses et les vieux signes </div>
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<br /></div>
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dans la bouche du songe du jour et de la nuit. </div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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(…) </div>
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<br /></div>
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Ça commence toujours ainsi, par des paysages.</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<i>(Paysages, lieux. Enfance) </i>Évocations, anamnèse, par bonds intermittents et sans repères chronologiques précis </div>
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<br /></div>
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Nuit et force – Dordogne – 1959-61 l’épicerie </div>
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<br /></div>
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Village de Sainte-Eulalie-d’Ans – vallée de l’Auvezère – Dordogne </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
1962-63 – au lieu-dit, « les Versannes » – commune de la douze – Dordogne </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sous l’égide de la constellation du cocher et de la mélancolie – marie-louise et ses chèvres – aux lieu-dit « les garennes » – Confolens - Charente </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
À Villeneuve-Saint-Georges 1963-64 </div>
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<br /></div>
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Paris/banlieue. La radio diffuse des nouvelles d’une guerre (Viêtnam) – inlassables tourniquets sur les fauteuils de bureau pivotants, et autres « songes »</div>
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<br /></div>
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Meudon, l’observatoire, route des gardes </div>
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<br /></div>
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Dans le département des Hautes-Alpes 1964-69 quartier Villebois à gap – révélations : neige et lumière alors jamais vues – la vallée du Queyras – le col de Manse </div>
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<br /></div>
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Jardins ouvriers des Fauvins – gap 1967 </div>
<div style="text-align: justify;">
Arnold Layne, happiness is a warm gun, entendus en 68 sur Europe n°1 </div>
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<br /></div>
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New York, la cinquième avenue, l’empire state building – Harold lloyd, en équilibre sur les gratte-ciels, vus à la télévision </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une photo : Verdun-Craonne, plateau de Californie (la tranchée des basques) </div>
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<br /></div>
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Les zeppelins bombardent paris, et T.E. Lawrence prend Aqaba. </div>
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<br /></div>
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Gaston N. – pacifique homme à tout faire – liber pater taciturne, ivrogne infiniment tendre </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Marie-Louise P. enfant, elle fit une macabre découverte dans la forêt où passait le chemin de l’école ; racines de la peur - par la suite, Marie-Louise refusa de retourner en classe </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
– jargon, zircon mêmes racines (perse et arabe) ou presque ; cristaux aux possibles feux d'hyacinthe : or, jaune à grenat </div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Deux photos : celle d’un jeune opérateur radio-gonio, très beau dans son uniforme de l’armée de l’air, pour l’une, et celle d’une adolescente blonde aux yeux clairs, pour l’autre (Tübingen - Münsingen), décembre 1954 </div>
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<br /></div>
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Ça commence toujours ainsi, par des paysages.</div>
<div>
<br /></div>
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+++</div>
<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZCriyYeT1jcqTWb7GA3oIJl9rse0vCIGzq1QUYq-xmeNLVJ9_QvV0VDAG3rTYw1YbXdPlYkoPvW_tP8b1SasEIeofdngMXxtJW4oZFWC1-pcsxF6OSjtMbmPysHhHWgPnKZp1kDSCs3I/s1600/chine-sur-polaroid-02.-2014-%25C3%25A9toile.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1376" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZCriyYeT1jcqTWb7GA3oIJl9rse0vCIGzq1QUYq-xmeNLVJ9_QvV0VDAG3rTYw1YbXdPlYkoPvW_tP8b1SasEIeofdngMXxtJW4oZFWC1-pcsxF6OSjtMbmPysHhHWgPnKZp1kDSCs3I/s320/chine-sur-polaroid-02.-2014-%25C3%25A9toile.jpg" width="275" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
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<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
Gilles Venier (Régis Nivelle) vit entre la Dordogne et les Pyrénées. Il est discret, écrit "<i>peu et mal</i>". Outre ces deux livres, publie en revue depuis les années 80. Plusieurs recueils chez Encres Vives depuis 2010. Dessine grave peint. Tient un blog : <a href="http://lithoral.fr/" style="font-weight: bold;">Lithoral</a>. Hop !</blockquote>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7104570539764550251.post-26010954088483798672019-03-13T16:26:00.000-07:002020-04-07T15:15:05.741-07:00Krrr "Les marges du jardin" (les inédits)<div style="text-align: center;">
<b>Krrr - </b><i>Les marges du jardin</i></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#45 entrelacs d'argent sur fond bleu; au clair de lune, le chien grogne sans fin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#44 évidemment avec cette sorte de hutte on augmente les chances de se déboîter une hanche</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#43 grand frais force 7; cramponnée aux branches, cramponné aux copeaux, pie & pigeon disqualifient la mouette</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#42 ciel dégagé, haleine légère du vent transi; les feuilles jaunes beuglent, laiteuses</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#41 dans les herbes folles, les broussailles palpitantes; suivre le chat jusqu'aux géants taquinant la lune</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#40 à travers les vitres ruisselantes : le vent gifle la tignasse du noisetier; aimez-moi, aimez-moi crache la <span style="white-space: pre;"> </span>mouette</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#39 la pluie; viscosité de feuilles vertes, jaunies, rousses; le vent, le vent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#38 exactement 14 conifères hâbleurs aux confins</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#37 manœuvres d'évitement : tour à tour une mouette, un étourneau, un goéland, une chouette...</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#36 feuilleter prudemment la lande malléable, les laiterons; trébucher sur une lame de ressort</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#35 les framboisiers gris, balayés d'éclaboussures vertes; le ciel bleu-froid, distendu</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#34 dans la hutte noire et vide, deux siamois; les piafs dans les branches du verger</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#33 haleter et suer au piochage ; cogner briser tasser le bois; enterrer, épuisé</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#32 slalomer les miradors, enjamber la herse, dévaler le talus, patauger la douve; la basse-cour se défend</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#31 le fatras de lierre; débiné par la planche à repasser</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#30 cerise, pissenlit, argiope, prune, fougère, pigeon, poire, ortie, chat; ça manque de poisson</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#29 penché sur un casier en bois à l'odeur de poisson, le vieux rideau de douche frissonne</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#28 là : une meule de foin ratatinée; sauvage comme une paillasse</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#27 rien à becqueter pour les étourneaux qui passent toujours au loin vers les silos</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#26 grognements acérés de deux siamois, harcelés par le vent; le grillage-hygiaphone crisse un larsen</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#25 en fin d'après-midi, dans le tunnel de brouillard, les chiens ignorent les shake hands</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#24 47.277931, -2.225176 // 47.277745, -2.224230 : les résineux au garde-à-vous, troncs fer-gris</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#23 le brouillard franchit les lauriers; les ventilateurs du silo le pressent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#22 dans le no-man's land, pelouse impeccable, un pigeon; sans tête</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#21 d'un pied sur l'autre; le hérisson planté dans la corde; la merde à l'assaut des premières phalanges</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#20 une télévision, à droite, dans les bris de serre, quand on va pisser</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#19 poussée par les ventilateurs des silos, la brume entre dans le jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#18 les rotes serpentent discrètement entre les canettes et les piquets pris au piège des grillages</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#17 particulièrement épineuse, la ronce garrotte le gamin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#16 le sol est d'un très beau vert; des motifs dorés s'y dessinent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#15 derrière les ornières, les lavatères se balancent à la lisière du ciel</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#14 le chat, couleuvre sur les herbes couchées, repère la fumée de cigarette; il s'enfuit</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#13 saletés de lampadaires ; au jardin la lumière est allumée</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#12 - 7:13 – premier étage puis rez-de-chaussée : le mâchefer, les feuilles, le ciel et la chaleur déjà</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#11 sous la semelle la friche est élastique; là, une trace de passage, un chat; là, un hérisson, tout sec</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#10 de temps à autre deux pies conversent, tcha-ka / tcha-ka !</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#9 dehors le monde n'est plus visible; c'est super violent le brouillard</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#8 au fond, dans un coin, une cabane de planches grises, affaissée sur de vieux châssis</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#7 promenade matinale dans le jardin, sans son chien</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#6 parmi les ronces et le chèvre-feuille, au soleil de midi, deux chats roupillent</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#5 l'hiver, pliés sur les pissenlits, l'homme et la femme silencieux</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#4 il faut beaucoup d'années pour le jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#3 ce matin, le soleil approchait par le jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#2 le jardin en friche, derrière la maison, avait deux pommiers</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;">#1 apparemment la fenêtre donnait sur un jardin</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;">+++</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAnKqS_wwJbo2Pw2nmoeP8hF8H08pcwMaZ1XqAIpz1X-RZuEWwBMiOdPy3LzNtGkE2oS28ZLYACEoAV83uGh-DNrf0VRBPgvXn_OSeLham76BwNLkMRAkMTb_iIAbVB3gpyY_MO03xY1A/s1600/i+41.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1264" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAnKqS_wwJbo2Pw2nmoeP8hF8H08pcwMaZ1XqAIpz1X-RZuEWwBMiOdPy3LzNtGkE2oS28ZLYACEoAV83uGh-DNrf0VRBPgvXn_OSeLham76BwNLkMRAkMTb_iIAbVB3gpyY_MO03xY1A/s320/i+41.jpg" width="251" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<b>Krrr </b>est : inconnu, jardinier, dérivant, curieux, traqueur, lecteur, épistolier, anarcho-punk, de (bas-)côté… Souvent : écrit, caviarde, photographie, sabre et justifie. En topographe de son existence. Lit l'Arno Schmidt dans le texte, s'attribue sa célèbre sentence : "Mein Leben ? ! : ist kein Kontinuum! : ein Tablett voll glitzender snapshots." An somme : !!! <b>---></b> Aucune publication (?), presque rien mais des empreintes à Saint-Nazaire, sur les blogs <a href="https://krrronstadt.blogspot.com/" style="font-weight: bold;">Krrr</a> ou <a href="http://lautrehidalgo.blogspot.com/" style="font-weight: bold;">L'autre hidalgo</a> - <i>Les marges du jardin</i> en est une autre, en attendant d'autres <i>Histoires</i>... Hop !</blockquote>
</div>
cantos propagandahttp://www.blogger.com/profile/17426862896814527176noreply@blogger.com